29 janvier 2008 2 29 /01 /janvier /2008 21:00

Reine des Francs et épouse de Clovis II - Fêtée dans les Eglises d'Orient et d'Occident.

 
 
 
 
Statue de Sainte Bathilde - Jardin du Luxembourg
 
 
 
Sainte Bathilde (ou Balthilde ; Batilde ; Bathylle ; Beaudour) naquit en Angleterre, au VIème siècle de Sisoigne, prince d'Ascagnie. Toute jeune encore, à la suite d'une guerre, elle fut vendue comme esclave et achetée à York de vil prix en 642 par Erchinoald de la cour du roi franc Clovis II. Le jeune roi, charmé de ses vertus, la prit pour épouse. Elle lui donna entre autres enfants Clotaire III, roi de Neustrie et de Bourgogne, Childéric II, roi d'Austrasie, et Thierry III qui succède à Clotaire III.
 
Ce choix providentiel devait avoir pour résultat la gloire de la France. Loin de s'enorgueillir de son élévation, Bathilde conserva sur le trône la simplicité de sa vie. Elle révéla la plus noble intelligence, les plus hautes qualités et une dignité égale à sa situation. Humble servante et prudente conseillère de son époux, aimant les évêques comme ses pères et les religieux comme ses frères, généreuse pour les pauvres, qu'elle comblait d'aumônes, avocate des malheureux, des veuves et des orphelins, fondatrice de monastères, d'un zèle extraordinaire pour le rachat des captifs et l'abolition de l'esclavage : telle fut, sur le trône, la digne émule de Sainte Clotilde. Au milieu de la cour, elle trouvait le temps de vaquer à l'oraison et de s'adonner à tous les devoirs de la piété. Détachée des grandeurs d'ici-bas, elle n'aspirait qu'à prendre un libre essor vers les délicieuses retraites de la prière et du recueillement. La mort de son époux en 657 lui imposa des obligations nouvelles, et pendant l'enfance du jeune roi Clotaire, son fils, elle dut porter tout le poids de l'administration d'un vaste royaume. Si elle le fit avec une haute sagesse, ce ne fut pas sans grandes épreuves. Conseillée par Saint Eloi et Saint Ouen, elle interdira les marchés d’esclaves sur ses terres, abolira l’impôt personnel sur les habitants d'origine gauloise et les ordinations simoniaques. Elle excita le zèle des évêques et des abbés à conserver ou à rétablir la discipline régulière dans les monastères de Saint-Denys, Saint-Germain, Saint-Pierre, Saint-Médard, Saint-Aignan, Saint-Martin et plusieurs autres. Elle présida de façon décisive à l'éclosion du monachisme dans son royaume. Elle fonde ainsi l’abbaye de Corbie et de Palaiseau aujourd’hui disparue et dota l’abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle, le monastère de Luxeuil, l’abbaye Notre-Dame de Jouarre, l’abbaye de Faremoutier, l’abbaye de Logium en Normandie, Saint-Laumer-le-Moutier ainsi que l’abbaye de Jumièges. A la décharge de la régence, elle entre sans regret comme simple religieuse au monastère de Chelles en 664qu'elle avait fondé, sous l'obéissance de l'abbesse Sainte Bertille. Alors, enfin, elle put se livrer tout entière à l'action de grâce et s'adonner à la pratique des plus héroïques vertus. Nulle religieuse n'était plus soumise, nulle n'affectionnait davantage les plus humbles emplois, nulle n'observait plus fidèlement le silence. Elle fut admirable surtout par son humilité et par le mépris d'elle-même. « Il me semble, disait-elle, que le plus grand bonheur qui puisse m'arriver, c'est d'être foulée aux pieds de tout le monde ».
 
D’une plaie aux entrailles, elle meurt le 30 janvier 680 à Chelles. Ses sœurs virent monter son âme au Ciel, et entendirent les anges célébrer son triomphe par de suaves harmonies. On l'ensevelit au monastère et bientôt son tombeau resplendit par des miracles. L'abbesse Bertille prit soin de faire insérer la memoria de Bathilde dans le diptyque de la messe de nombreuses églises, créant ainsi un culte bien attesté et reconnu. La missa domnæ Balthilde est citée parmi les grandes solennités par Saint Adalard de Corbie, dans ses Statua. Elle est canonisée par le pape Nicolas Ier au IXe siècle. Le corps de la sainte reine Bathilde fut, sous la révolution française, protégé par les habitants de Chelles qui le portèrent dans l’église Saint-André où il est encore. Quelques reliques qui ont été distraites de l’ensemble, sont à Rome, dans la chapelle de Pie IX, à la cathédrale de Meaux, à l’abbaye de Jouarre, en l’église de Bray-sur-Somme et à Mailly.
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