27 février 2006 1 27 /02 /février /2006 18:56

Les manifestations musulmanes de ces derniers jours ont été jugées trop excessives… Le meurtre de deux prêtres en Turquie et au Nigeria a suscité beaucoup d'indignation. Les attaques répétées contre des églises (en Turquie et aux Philippines notamment) et le tour dramatique qu'ont pris, au Nigeria, les émeutes entre chrétiens et musulmans (80 morts), ont fait monter la tension ces derniers jours…

 

 

 

 

 

 

« RECIPROCITE DU DROIT AU RESPECT DES CROYANCES »

 

 

 

Depuis le début de la crise, nombre de responsables chrétiens ne craignent plus de rappeler que la liberté de religion n'existe pas dans les pays musulmans, que le droit de conversion y est interdit, que les chrétiens arabes y sont souvent mal traités. Ils exigent, sur un ton de plus en plus impatient, la « réciprocité » du droit au respect des croyances.

Le pape lui-même a récemment repris ce thème de la réciprocité. Il a affirmé que « l'intolérance et la violence ne peuvent jamais se justifier comme des réponses aux offenses » et que la seule bonne réponse est le « respect des convictions et des pratiques religieuses d'autrui, afin que, de manière réciproque, soit assuré pour chacun l'exercice de la religion librement choisie ». Dans le même sens, son secrétaire d'Etat, le cardinal Angelo Sodano a déclaré : « Si nous disons aux nôtres (les chrétiens) qu'il n'y a pas de liberté d'offenser, nous devons dire aux autres qu'il n'y a pas de liberté de nous détruire. »

 

 

 

 

 

« NEUTRALITÉ MYOPE DE L’OCCIDENT »

 

 

 

Même ton indigné chez Mgr Rino Fisichella, recteur de l'Université pontificale du Latran. Il a dénoncé la « neutralité myope » de l'Occident devant les violences des derniers jours. « De même qu'en Europe, nous protégeons les minorités musulmanes, a-t-il déclaré, de même les pays à majorité musulmane ont le devoir de protéger les minorités chrétiennes. » Dans La Stampa du 22 février, c'est un autre proche du pape, Mgr Velasio de Paolis, secrétaire du Tribunal de la signature apostolique, qui a reproché à l'Occident ses peurs face à l'islam : « Si respecter l'autre signifie renoncer à être soi-même, cela n'a plus de sens de dialoguer. Le problème est que l'islam est fermé au point de ne pas admettre la réciprocité. En terre d'islam, dès que l'Eglise se présente dans son authenticité, elle est accusée de prosélytisme. »

 

 

Source : Le Monde

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