Le cardinal Lopez Trujillo, président du conseil Pontifical pour la Famille a demandé au cardinal Carlo Maria Martini de revoir sa copie et de retirer les propos exprimés dans le « Dialogue sur la vie », tenu avec le Pr. Ignazio Marino dans les colonnes de l’hebdomaire italien « L’espresso ». Il demandera par les « voies officielles » au cardinal Martini si les affirmations regardant principalement l’avortement et le préservatif, mais aussi l’euthanasie et l’adoption, « sont à considérer comme anthentiques. Auquel cas, ajoute-t-il, ces thèses sont à rejeter comme étrangère à la morale catholique. »
Le card. Trujillo dit bien connaître son confrère et l’estimer en sa qualité de grand connaisseur des textes sacrés, mais, en ce qui concerne les questions de bioéthique, le retient cependant comme incompétent: « Ce n’est pas sa matière. Il s’est toujours occupé de la Bible. Dans le domaine de la bioéthique, il n’a pu exprimer que des opinions personnelles qui ne se trouvent pas dans le magistère ». Sur la question du préservatif, le cardinal rappelle qu’il n’y a pas d’exceptions admises, pas même celle évoqué par le cardinal Martini dans le cas d’un conjoint infecté par le virus du sida. Quant à l’avortement, à la « légitime défense et moindre mal » que voit le cardinal Martini dans le cas d’une mère dont la vie serait « gravement menacée » par son enfant, le cardinal Trujillo répond: « Cette thèse ne peut s’expliquer que par une erreur de transcription. J’entends demander au cardinal Martini si cette déclaration est bien authentique. Dans Evangelium Vitae, il y a une formule très proche d’une définition dogmatique : Jamais, sous aucun prétexte, l’on peut éliminer la vie de l’innocent, et la vie de l’innocent c’est le foetus. Jamais l’Eglise n’a reconnu que, dans le cas où la vie de la mère serait menacée par sa grossesse, l’avortement serait permis et jamais elle ne le permettra, c’est la doctrine unique de l’Eglise. Je crois que, en ce sens, le cardinal a été mal interprété, parce que, un personnage de son importance, avec une telle gamme de connaissances sait bien que la morale catholique a prononcé quelque chose de différent. [Dans ce cas de figure, l’Eglise autorise tout traitement ayant pour but direct de sauver la vie de la mère, même si la conséquence – involontaire - doit être la perte de l’enfant. L’intention étant clairement de sauver la vie et non de l’éradiquer, ainsi, l’avortement direct et déterminé, ne saurait être envisagé comme une "thérapie", préventive ou curative, pour soigner la mère] La prochaine fois que le cardinal Martini viendra à Rome, soyez certains que je lui demanderai compte de la transcription, et je suis moi-même certain que j’aurai de bonnes nouvelles de sa part et que ses déclarations ont été mal interprétées ».
« L’Eglise, a conclu le cardinal Trujillo, n’est en train de revoir aucune de ses positions concernant le préservatif et l’avortement ».
L’évolutionnisme doctrinal, appelé si ardemment de leurs voeux par la très forte majorité des employés de la grande presse, ne saurait tout simplement pas être dans l’Eglise. L’enseignement du Christ n’est pas sujet à caution, et surtout pas à la caution des hommes.
BAF