15 juillet 2006 6 15 /07 /juillet /2006 19:07

« Parlant de cette gloire de l’Ascension du Christ, Habacuc dit aussi : « Le soleil s’est levé, et la lune s’est tenue en son rang » (Habacuc 3, 11). Qui est désigné sous le nom de soleil sinon le Seigneur, et que signifie la lune, sinon l’Église ? Jusqu’à ce que le Seigneur monte au ciel, son Église sainte a redouté de toutes façons l’hostilité du monde, mais après avoir été fortifiée par Son Ascension, elle a prêché ouvertement ce qu’elle avait cru en secret. Le soleil s’est donc élevé, et la lune s’est tenue en son rang, parce que, dès que le Seigneur eut gagné le ciel, son Église sainte a grandi dans l’autorité de la prédication. C’est à son sujet que la voix de la même Église fait entendre ces paroles de Salomon : « Le voici qui vient, sautant sur les montagnes, franchissant les collines » (Cantique des cantiques 2, 8). Il a considéré les sommets de si grandes œuvres, et il dit : « Le voici qui vient, sautant sur les montagnes ». En effet, venant pour nous racheter, il a fait, si je puis m’exprimer ainsi, comme des bonds. Voulez-vous, mes très chers frères, reconnaître ces bonds eux-mêmes ? Il est venu du ciel dans le sein d’une vierge, de ce sein il est venu dans la crèche, de la crèche il est venu sur la croix, de la croix au sépulcre, et du sépulcre il est retourné au ciel. Voilà les bonds que la Vérité, qui s’est manifestée dans la chair, a faits, afin que nous courions à sa suite, car le Christ « s’est élancé comme un géant pour parcourir sa carrière » (Psaume 18, 6) afin que nous lui disions du fond du cœur : « Entraînez-nous après vous; nous courrons à l’odeur de vos parfums » (Cantique des cantiques 1, 3). C’est pourquoi, mes bien chers frères, il faut que nous le suivions de cœur, là où nous sommes persuadés qu’il est monté corporellement. Fuyons les désirs terrestres; que rien ne nous satisfasse plus dans les choses infimes, nous qui avons un père dans les cieux. Et il nous faut songer attentivement à ceci : celui qui est monté plein de douceur reviendra terrible, et tout ce qu’il nous a prescrit avec mansuétude, il nous en demandera compte avec sévérité. Que personne donc ne fasse peu de cas des temps accordés pour la pénitence; que personne ne néglige le soin de son salut tandis qu’il peut le faire; car notre Rédempteur viendra alors avec d’autant plus de rigueur pour le jugement, qu’avant le jugement, il nous aura témoigné une plus grande patience ».

 

Homélie de Saint Grégoire, pape (Homélies sur les Évangiles 29, 10-11: PL 76, 1218-1219) 

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