« Qui n'a pas vu quelquefois une femme chrétienne prenant les petites mains de son enfant, les lui croisant sur la poitrine, et lui apprenant à balbutier le Nom de Jésus ? Ce doux Nom n'est pas seulement force, santé et vie; il est aussi lumière. C'est pourquoi la mère qui forme son enfant à bégayer le Nom de Jésus lui donne par la même la première leçon de catéchisme, la seule qui soit à la portée de sa faible intelligence. En disant simplement : Jésus ! le petit enfant se met, dans la mesure de ses forces, à l'unisson de l'Eglise catholique chantant son Credo. L'enseignement chrétien que cet enfant recevra plus tard n'aura pas d'autre but que de développer en lui la connaissance de ce Nom de Jésus, qu'il invoque aujourd'hui dans l'aurore de sa foi naissante. Voilà, mères chrétiennes, quelque chose de ce que vous faites, quand vous mettez le Nom de Jésus sur les lèvres de vos petits enfants. Dans cette jeune bouche, Jésus veut dire foi, espérance, amour. Jésus ! c'est sa prière, c'est toute sa religion. Et cette religion suffit actuellement pour qu'il fasse partie de la société des saints. Cet enfant, avec la grâce entière de son baptême que le péché n'a pas encore altérée, c'est la représentation de Jésus dans la famille. Aussi, comme on aime à entendre une mère dire à son enfant ces mots si simples et si pleins de charmes : Fais Jésus ! La mère ne demande que des signes extérieurs, que de petites gentillesses. Qu'elle aille plus loin, et prête l'oreille, aux inspirations de foi; alors elle verra dans cette frêle créature l'image véritable du petit Jésus. Le Sauveur n'a-t-il pas dit : « Celui qui reçoit en mon Nom un de ces petits me reçoit moi-même ». Comprenez donc toute votre dignité, et en même temps tout votre bonheur, ô mères ! Que votre enfant soit pour vous Jésus ! qu'il soit, votre joie et la consolation de votre foyer qu'il grandisse en faisant grandir en lui Jésus ! A vous de développer les germes déposés dans son âme au baptême par le sang de Jésus. Il dépend de vous, du moins en grande partie, que ces mots : Fais Jésus, deviennent une douce réalité ».
Article tiré de la revue "le clocher" du 9 février 1879 (n°33)