8 novembre 2006 3 08 /11 /novembre /2006 19:57

L’Europe a besoin d’un Père

 

Abba. C’est ainsi que Jésus a appelé Dieu dans sa langue maternelle. Dans l’Esprit Saint, nous dit S. Paul, nous pouvons expérimenter l’intimité de Dieu et crier vers Lui : Abba, Père, comme frères et sœurs de Jésus (Rom 8, 15-16). Dieu est le Père de Jésus Christ. Jésus nous a montré son vrai visage : Il est le Père miséricordieux, celui qui attend le fils prodigue, va à sa rencontre, se jette à son cou et l’embrasse, l’habille de neuf et fête son retour (Lc 15, 20-24). Il est généreux et pardonne. Il est patient et peut attendre. Le Père de la miséricorde et le Dieu de toutes les consolations part à notre recherche. Il donne la vie, laisse grandir, donne de l’espace, encourage, communique la liberté et l’espérance.

Il a fondé et insufflé à l’Europe ce qu’elle a de meilleur: la vigne et le blé, la beauté de l’art et les fruits de l’esprit. L’Europe est parfois comme l’enfant prodigue. Combien son ‘non’ à Dieu est sévère ! Un père reste cependant un père, même lorsque son fils ne s’occupe pas de lui. Il est le père de toutes les hommes de ce merveilleux continent : de ceux qui l’accueillent avec reconnaissance aussi bien que de ceux qui renient ou refusent sa paternité, de ceux qui le prient comme de ceux qui restent indifférents à son égard. Il est bon. Il laisse chaque jour le soleil se lever sur le bien et le mal, Il laisse la pluie tomber sur les justes et les méchants. Il est également bon pour ceux qui le maudissent. Il est source inépuisable d’un amour éternel qui se donne; son autorité est celle de la compassion. Il est infatigablement à l’œuvre pour apporter l’amour là où il n’est pas, pour éveiller l’amour… Il est l’amour sans reproches.

Nous avons reçu la grâce de connaître le Père par Jésus dans l’Esprit. Nous avons le devoir d’être ambassadeurs pour tous, devons être nous mêmes des icônes de cet amour et prier pour tous : pour les dirigeants de l’Europe, les scientifiques dans les universités et les laboratoires, les artistes, les journalistes, les médecins, les équipes pastorales, les familles, les pères et mères qui élèvent seuls leurs enfants, les enfants, les personnes âgées dans les maisons de retraites… Nous prions avec tous pour tous ceux qui ne connaissent pas encore le Père. L’amour de Dieu est sans limite, et notre prière doit l’être aussi.

 

 

 

 

L’Europe a besoin du pardon et de la rédemption

 

La culture européenne donne l’impression d’une « apostasie silencieuse » de l’homme rassasié qui vit comme si Dieu n’existait pas (Ecclesia in Europa). L’oubli de Dieu mène à la chute de l’homme. Le mal occupe un espace dans la non culture de la mort à travers l’avortement, l’euthanasie et la terreur, dans l’indifférence, la peur du futur et la perte du sens ; dans l’isolement, la crise de la famille et l’ébauche de la dictature du relativisme. Il n’y a pas de nation en Europe qui n’ait été, à un moment donné, coupable à l’égard d’une autre. La cupidité, le désir du pouvoir, la vaine gloire et la folie traversent l’histoire sanglante de l’Europe. Nous avons besoin de pardon. Nous avons besoin d’une purification de la mémoire. Nous avons besoin de la prière et d’agir pour la paix. La faute de nos pères ne doit plus peser sur nous. Notre prière peut libérer ceux qui se sont enferrés dans le mal. Le Christ offre un nouveau commencement, une nouvelle création, la vraie liberté.

Bien des choses assombrissent notre espérance. En tant que disciples de Jésus Christ, ne sombrons pas dans la résignation en pensant à tous les maux de notre temps. Elevons nos yeux pleins d’espérance vers le Père qui peut nous libérer du mal. « Ce ne sont pas les malfaiteurs qui ont le dernier mot, mais ceux qui prient. » (Reinhold Schneider).

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