Le nombre de candidats au sacerdoce qui avaient été ordonnés diacres en 2012 permet de savoir quel sera le nombre de nouveaux prêtres en France pour cette année 2013. On donne le chiffre de 76... Le chiffre le plus bas jamais enregistré. Il indique non seulement une érosion du catholicisme dans notre pays, mais également l’échec d’une pastorale menée tambour battant dans les diocèses et qui a été basée sur la nomination de « laïcs en responsabilité », sur les « rassemblements diocésains festifs », sur la généralisation de « célébrations liturgiques » au sujet desquelles le Cardinal Ratzinger disait qu’elles sont « d’une pauvreté affligeante ». Depuis Vatican II reçu dans nos diocèses dans une herméneutique de rupture affirmée, il y a eu pléthore de tentatives et d’expériences pour redresser la situation : les messes évolutives, conviviales, vivantes, fraternelles... et sans cesse réformées au gré des lubies de tel prêtre, de telle équipe d’animation en sont une parmi tant d’autres. Ces liturgies qui se voulaient attirantes ont toutes échoué : le peuple ne les a jamais faites siennes puisque qu’il n’a jamais conçu la liturgie comme un produit, mais comme une révélation. Les messes actuelles, faussement attribuées à la réforme conciliaire, n’étant plus révélation mais du bavardages et de l’agitation greffés sur des rites squelettiques désormais accomplis sans le moindre souci de dignité, comment devrait-on s’étonner qu’elles n’attirent plus, qu’elles ne puisse plus susciter de vocations ?
Quel jeune, en effet, voudrait donner sa vie pour une Eglise qui, localement, donne l’impression de tourner à vide ? Quel jeune voudrait s’engager dans le sacerdoce lorsqu’il voit le manque de tenue de certains prêtres ? Quel jeune accepterait de devenir ministre du Seigneur en sachant qu’une fois nommé dans une paroisse par son évêque, il lui faudra plier devant des équipes de laïcs dont les prétentions à tout régenter sont inversement proportionnelles aux réelles compétences de leurs membres ? Moins de 80 prêtres ordonnés cette année en France... N’est-ce pas un nouveau signe montrant qu’il est urgent d’abandonner les projets pastoraux diocésains abusivement présentés, à coups de slogans creux (« faire Eglise autrement », « prêtres academy », « messe qui prend son temps », « dimanche autrement »... etc.), comme conformes aux enseignements de Vatican II ?
Pro Liturgia