19 décembre 2007 3 19 /12 /décembre /2007 18:17

Selon Mgr Gregor-Maria Hanke, Evêque d'Eichstätt (D), c'est en particulier dans la mise en œuvre de la liturgie que Vatican II a été dès le départ incompris. L'effort de renouveau voulu par le Concile a été trop souvent pris dans le sens d'une porte ouverte au subjectivisme et à un bricolage liturgique peu convaincant. Mais à côté de beaucoup de pratiques liturgiques arbitraires, il faut tout de même reconnaître qu'il y a eu de sérieux efforts pastoraux pour aller à la rencontre de l'homme moderne devenu parfois incapable de pénétrer le sens véritable des célébrations. Cependant,  la liturgie ne saurait en aucun cas être mise au niveau d'un divertissement; elle ne doit pas non plus devenir un miroir renvoyant l'image de la réalité humaine ou même de la misère humaine. Dans la célébration de la liturgie, par la force de l'Esprit Saint, c'est la totalité de l'Eglise qui se rend présente; c'est pourquoi dans la Prière eucharistique on mentionne tous les vivants et les défunts, ainsi que le pape et l'ensemble des évêques. La liturgie n'appartient donc ni à une communauté particulière ni même à un célébrant. Comme l'enseigne très clairement la Constitution Sacrosanctum Concilium de Vatican II, au travers de nos liturgies terrestres, c'est la liturgie céleste qui descend à notre rencontre. La liturgie est bien une ouverture de l'avenir de Dieu dans notre présent à travers la célébration du Sacrifice de la croix et de l'oeuvre de salut du Seigneur.

 

Le Concile a incontestablement voulu conserver cette signification de la  liturgie, tout en renouvelant la forme de sa célébration en continuité avec l'Histoire. Malheureusement, chez beaucoup, cette volonté de renouveau s'est mutée en une herméneutique de la rupture; l'une des conséquences en a été un oubli généralisé du véritable sens de la liturgie. Dans ce contexte difficile, le pape Benoît XVI se voit comme le "gestionnaire" du concile Vatican II: voilà pourquoi il cherche à faire découvrir et à établir le vrai renouveau demandé par le Concile et qui consiste à recadrer la liturgie actuelle dans la continuité. C'est uniquement sur cette base de réforme dans la continuité qu'il faut comprendre le Motu proprio Summorum pontificum.

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