Dans sa Lettre encyclique « Ecclesia de Eucharistia » du 17 avril 2003, le Bx Jean-Paul II rappelle que « la sainte Liturgie exprime et célèbre la foi unique professée par tous et, étant l'héritage de toute l’Eglise, elle ne peut pas être déterminée par les Eglises locales isolément, sans référence à l’Eglise universelle. » Puis le Souverain Pontife ajoute que « le prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les normes liturgiques et la communauté qui s’y conforme manifestent, de manière silencieuse mais éloquente, leur amour pour l’Eglise. » S’il est un moment où un catholique doit pouvoir manifester son amour pour l’Eglise, c’est au moment de ses funérailles : quelle consolation de pouvoir se dire qu’au moment où l’on se présentera devant le Père du Ciel, on sera accompagné de la prière liturgique de l’Eglise dont l’efficacité est certaine.
Pour les funérailles, l’Eglise a prévu une liturgie composée d’oraisons, de chants, de rites spécifiques qui expriment d’une façon inégalée la foi en la vie éternelle. Cette liturgie ne saurait être remplacée par quelque chose d’autre ; parce que ce « quelque chose » n’aurait ni la valeur ni l’efficacité de ce que l’Eglise a déterminé et transmis, et priverait le fidèle défunt de l’expression consolatrice et pacifiante de l’amour que l’Eglise porte à ses enfants. Or aujourd’hui, dans de nombreuses paroisses, la liturgie des défunts est refusée aux fidèles. Pour des raisons dites « pastorales » - ce mot creux qui permet de justifier tout et n’importe quoi - cette liturgie est remplacée par une célébration (« eucharistique » dans le meilleur des cas) truffée de chants aussi sirupeux qu’ambigus exécutés dans des ambiances équivoques qui ne remplaceront jamais une authentique « messe de requiem ». Ces messes actuelles, avec leur « dernier adieu », avec leurs célébrants virevoltant dans leurs dégoulinantes « aubes-baggy » en tergal, avec leurs « mamies-bigoudis » qui s’emploient à nous vriller le cœur avec leurs « mots d’accueil » factices... ces liturgies-là sonnent affreusement faux et ne sont pas autre chose que des corruptions de la « liturgie des défunts » prévue par l’Eglise. Ces messes-là donnent la très désagréable impression qu’au moment où le fidèle entre dans le mystère de la mort, un certain clergé s’emploie à lui refuser de pouvoir s’endormir dans les bras protecteurs et tendres de Mère Eglise. Disons-le tout net : c’est inadmissible, anti-pastoral et anti-chrétien. Qu’en raison de la pénurie du clergé la liturgie des défunts déterminée par l’Eglise ne puisse pas toujours être célébrée, cela peut se comprendre. Mais que cette liturgie soit refusée par des clercs ou des « équipes liturgiques » et remplacée par autre chose, qu’il faille longuement négocier pour obtenir que soit chanté le propre de la « messe de requiem », voilà qui est absolument inadmissible.
Pro Liturgia