C'est un fait : la majorité des prêtres de France ainsi que la quasi totalité de la Conférence épiscopale ne veulent pas la liturgie de l'Eglise, quelle que soit sa forme, "ordinaire" ou "extraordinaire". Car n'ayant pas eu l'occasion de faire des études théologiques solides, ces prêtres et ces évêques sont souvent incapables de comprendre le véritable sens de la liturgie. Pour eux, "célébrer", c'est avant tout faire de la pastorale. Or la liturgie de l'Eglise n'est pas "pastorale" : elle est louange et adoration du Dieu un et trine. Il ne faut pas s'offusquer de voir tant de célébrants torturer la liturgie de l'Eglise pour la faire entrer dans leurs schémas préconçus : ils sont incapables de la concevoir autrement qu' "adaptée". Ils n'acceptent la liturgie de l'Eglise que préalablement passée à la moulinette de leur "pastorale" : de cette pastorale qu'ils ont mise en place depuis le Concile et qu'ils s'efforcent de faire passer pour productive alors même que les faits prouvent l'inverse. C'est clair : notre clergé français, héritier direct des idées soixante-huitardes et victime d'une grave déficience de formation théologique, ne veut pas de la liturgie de l'Eglise, quelle que soit sa forme. Il n'a jamais respecté la liturgie romaine restauré à la suite de Concile; il n'acceptera jamais la forme "extraordinaire" du rite romain. Ou bien, lorsqu'il l'accepte ici ou là, c'est uniquement pour faire taire tous les fidèles qui demandent que la liturgie soit dignement célébrée et qui aimeraient retrouver, dans la forme "ordinaire", cette sacralité qu'ils découvrent dans la forme "extraordinaire". Mais ce n'est jamais pour faire bloc autour du Saint Père et l'aider à résoudre cette grave crise liturgique qui secoue l'Eglise depuis de trop longues années. Si notre clergé français était vraiment capable de comprendre ce qu'est la liturgie pour l'Eglise, il s'empresserait de mettre en oeuvre les orientations données dans l'Exhortation Sacramentum Caritatis de Benoît XVI. Or nulle part ces orientations ont été reçues et mises en oeuvre de façon officielle, c'est-à-dire sur ordre de l'évêque diocésain. C'est bien la preuve que, comme nous le disions au début, le clergé qui tient les rennes de ce qui se fait actuellement en matière de célébrations paroissiales ne veut pas de la liturgie de l'Eglise : il y est farouchement opposé, ce qui est une façon de contester l'autorité du Successeur de Pierre et de faire éclater l'Eglise en multiples chapelles où se vit plus qu'une vague religiosité à la carte.
Pro Liturgia