Lorsque le Saint-Père a voulu dénoncer certaines pratiques liturgiques abusives, il s'est trouvé des évêques pour déclarer que ça ne concernait pas la France... où il n'y a pas de problèmes. Pourtant, n'importe quel fidèle assistant à une messe pourrait relever quantités d'abus et de fantaisies liturgiques, qui s'ajoutent aux absolutions collectives, aux suppressions de messes dominicales, à l'omission du port des vêtements sacerdotaux dans l'administration des sacrements... etc. Il n'y a pas de problèmes en France, dit-on ? Ce n'est pas ce qu'a écrit Mgr Piero Marini (ancien Maître des Cérémonies et, il est vrai, ancien disciple de Mgr Bugnini et promoteur d'une douteuse réforme liturgique à Saint-Pierre de Rome), qui a parlé, dans un ouvrage où il présente ses mémoires, de la "la crise de la liturgie" en des termes non équivoques, et où il cite... la France ! Révélateur, non ?
Mgr Marini, qu'on ne peut guère soupçonner d'avoir des accointances avec le monde traditionaliste, rappelle même que confesser en civil ou clergyman est interdit car c'est rabaisser le sacrement et ne pas lui donner toute sa valeur. Il y a donc bien une crise liturgique, spécialement en France : tout le monde le reconnaît... à part peut-être certains évêques. Mais que faire pour juguler cette crise ? A priori, il ne faut pas faire confiance à un pasteur diocésain qui, en manquant aux règles liturgiques, en vient à ne pas donner l'exemple. Car agissant ainsi, il couvre tous les prêtres qui désobéissent, et il est lui-même dans la désobéissance. Et, couvrir des prêtres qui ne croient pas à la Présence Réelle, qui administrent les Sacrements comme bon leur semble, n'est certes pas condamnable devant les tribunaux. Mais ce n'en est pas moins une faute plus ou moins grave contre Dieu, ce qui est beaucoup plus grave ! Il y a un temps pour tout. Il y a eu un long temps où il fallait être "diplomate" pour ne pas être rejeté d'une paroisse, d'une tribune. Mais on ne peut se taire à l'infini. Avec Benoît XVI, le temps est venu de faire entendre notre voix, avec charité et avec fermeté. Il faut que les laïcs fassent entendre leur voix ! il faut certainement la prudence, la fermeté, la charité. Mais il faut aussi ne plus rien laisser passer. Que pourra alors faire l'Evêque ou son Vicaire épiscopal ? Rien ! Il sera mécontent ? Peu importe ! L'important est qu'il sache au moins la vérité - "veritas in caritate" - qui conduit à reconnaître qu'il y a des abus en liturgie et qu'il faut que ça cesse !
Pro Liturgia