26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 10:57

On nous reproche parfois, lorsque nous critiquons les liturgies qui se font dans nos églises paroissiales et les évêques qui les autorisent - ne serait-ce que par leurs silences - de manquer de la plus élémentaire charité évangélique. Ainsi, lorsque nous écrivons à un prêtre, à un évêque, pour lui rappeler son devoir pastoral lui imposant de garantir aux fidèles la liturgie de l’Eglise et pas autre chose (Cf. Instruction « Redemptionis Sacramentum »), il nous est généralement répondu par un verset de S. Paul sur la charité, ce qui est à notre avis un moyen d’écarter la question en brandissant « le » bon verset biblique, un peu à la façon des Témoins de Jéhovah. Mais revenons sur la question de la charité. Dans son Encyclique « Caritas in veritate », Benoît XVI montre très clairement qu’il est toujours nécessaire de conjuguer la « charité » avec la « vérité » : on ne peut pas, sous prétexte de charité, fermer les yeux sur ce qui est faux, sur ce qui est erreur. Comment pourrait-on admettre que sous prétexte de respecter son curé, son évêque, il faille accepter que la célébration de l’Eucharistie soit systématiquement bradée, dénaturée, transformée en vecteur d’une religiosité se situant en marge de la foi catholique ? Benoît XVI explique toute l’importance que doit revêtir la recherche de la vérité : non pas d’ « une » vérité, comme on entend aujourd’hui, mais de « la » vérité, laquelle ne saurait être multiple : « Ce n’est que dans la vérité que l’amour resplendit et qu’il peut être vécu avec authenticité. La vérité est une lumière qui donne sens et valeur à l’amour. Cette lumière est, en même temps, celle de la raison et de la foi, par laquelle l’intelligence parvient à la vérité naturelle et surnaturelle de l’amour : l’intelligence en reçoit le sens de don, d’accueil et de communion. Dépourvu de vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme. L’amour devient une coque vide susceptible d’être arbitrairement remplie. C’est le risque mortifère qu’affronte l’amour dans une culture sans vérité. Il est la proie des émotions et de l’opinion contingente des êtres humains ; il devient un terme galvaudé et déformé, jusqu’à signifier son contraire. La vérité libère l’amour des étroitesses de l’émotivité qui le prive de contenus relationnels et sociaux, et d’un fidéisme qui le prive d’un souffle humain et universel. » (Cf. « Caritas in Veritate ».) La liturgie n’a pas à être célébrée en fonction des émotions, des goûts, des opinions, des fantaisies de tel ou tel prêtre. Est-ce vraiment manquer de charité évangélique que de rappeler ce principe essentiel reconnu de tout temps par l’Eglise ?

 

Pro Liturgia

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