Le Pape Benoît XVI nous répète que le concile Vatican II est une « boussole pour notre temps ». Une boussole est un instrument de navigation. Tous les marins savent cela. Les capitaines aussi. Mais donner un bon instrument de navigation à un capitaine qui n’a jamais appris à s’en servir est le plus sûr moyen de ne pas arriver à bon port ou, dans le pire des cas, d’aller se fracasser sur le premier écueil rencontré. Il y a eu, dans l’Eglise post-conciliaire, beaucoup de capitaines qui, ne sachant pas utiliser correctement une boussole, ont préféré naviguer à vue... quitte à faire dériver le bâtiment. On pourrait aussi comparer le Concile à une magnifique partition musicale. A un prélude de Bach, par exemple. Mais suffit-il d’avoir la partition sous les yeux et un clavier sous les doigts pour interpréter du premier coup un chef d’œuvre quand on n’a jamais appris la musique ? Il y a eu, dans l’Eglise post-conciliaire, nombre de dilettantes qui ont cru pouvoir faire de la bonne musique sans avoir jamais appris à déchiffrer une partition, sans avoir jamais fait d’exercices de clavier. Ils disaient faire de la belle musique alors qu’en réalité ne servaient que d’inaudibles cacophonies. Les erreurs des années post-conciliaires - dont nous payons aujourd’hui le prix fort - ne sont pas imputables au Concile lui-même, mais aux marins qui ignoraient l’usage des instruments de navigation, aux mélomanes amateurs qui se prenaient pour des interprètes chevronnés. Ce n’est ni aider l’Eglise ni soutenir notre Souverain Pontife que de passer son temps à critiquer le concile Vatican II. Etudions-le et appliquons-le !
Pro Liturgia