Dimanche 14 mars 2010, dans le cadre des Conférences de Carême données à Notre-Dame de Paris, le père Matthieu Rougé a parlé de la réforme liturgique. Le père Rougé, homme brillant, très cultivé, a fait quelques réflexions sur la pauvreté musicale des répertoires contemporains et sur des traductions très dommageables non conformes au latin dans le missel actuel... Bref, des remarques vraies, qu'il fallait oser dire à la télévision et devant le Cardinal André Vingt-Trois. Cependant, ce prêtre, Recteur de Sainte-Clotilde à Paris, qui célèbre indifféremment dans les deux formes de l'unique rite romain, a été inexact dans sa façon de décrire la différence entre ces mêmes deux formes. Sur basant sur l'idée que la liturgie restaurée à la suite de Vatican II existe dans les paroisses - ce qui est parfaitement faux comme on le sait tous - il a caricaturé les différences visibles entre les deux formes. Il a affirmé que : 1. la forme ordinaire est dans la langue vernaculaire, face au peuple. 2. la forme extraordinaire est en latin et devant la Croix. Des propos évidemment inexacts qui ne feront qu'entretenir les confusions. La forme ordinaire du rite romain peut être célébrée - sans autorisation et de manière normale - de la même façon que la forme extraordinaire, c'est-à-dire en latin et versus orientem ou, si l'on préfère, face à la Croix. C'est d'ailleurs de cette façon que la forme ordinaire correspond le mieux aux normes données dans le missel dit "de Paul VI". Mieux : c'est comme ça que le pape la célèbre à Rome !