27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 15:24
Fondateur des Filles de la Sagesse, de la Compagnie de Marie et des Frères de Saint-Gabriel…
 
 
 

Louis-Marie Grignion de La Bacheleraie naquit à Montfort-la-Cane, alors du diocèse de Saint-Malo, aujourd'hui de celui de Rennes, le 31 janvier 1673. Par esprit de religion et d'humilité, il abandonna plus tard le nom de sa famille, pour prendre celui du lieu de sa naissance et de son baptême. Sa première éducation fut pieuse et forte. Il la compléta chez les Jésuites de Rennes, où il acquit la réputation d'un Saint Louis de Gonzague. La Providence le conduisit ensuite à Paris, pour y étudier en diverses maisons tenues par les Sulpiciens, et à Saint-Sulpice même. Dans ce séminaire, où il brilla par son intelligence et sa profonde piété, on ne comprit pas assez les vues de Dieu sur lui. Dieu le permit ainsi pour le former à l'amour de la Croix, dont il devait être l'apôtre passionné. C'est à l'école de Saint-Sulpice qu'il puisa toutefois son merveilleux amour de Marie et qu'il se prépara à devenir Son apôtre et Son docteur. Jeune prêtre, il fut d'abord aumônier à l'hôpital de Poitiers, où il opéra une réforme aussi prompte qu'étonnante. Ballotté ensuite pendant quelques temps par les persécutions que lui suscitaient les Jansénistes, il se rendit à Rome en vue de s'offrir au Pape pour les missions étrangères, et il reçut du Souverain Pontife l'ordre de travailler à l'évangélisation de la France. Dès lors, pendant dix ans, il va de missions en missions, dans plusieurs diocèses de l'Ouest, qu'il remue et transforme par sa parole puissante, par la flamme de son zèle et par ses miracles. Il alimente sa vie spirituelle dans une prière continuelle et dans des retraites prolongées, il est l'objet des visites fréquentes de la Sainte Vierge. Ses cantiques populaires complètent les fruits étonnants de sa prédication. Il plante partout la Croix. Il sème partout la dévotion au Rosaire : il prépare providentiellement les peuples de l'Ouest à leur résistance héroïque au flot destructeur de la Révolution, qui surgira en moins d'un siècle.
 
Après seize ans d'apostolat, il meurt en pleine prédication, à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), à quarante-trois ans, laissant, pour continuer son œuvre, une Société de missionnaires, les Sœurs de la Sagesse, et quelques Frères pour les écoles, connus partout aujourd'hui sous le nom de Frères de Saint-Gabriel. C'est un des plus grands saints des temps modernes, et le promoteur des prodigieux développements de la dévotion à la Sainte Vierge à notre époque. Il a été canonisé en 1947.
 
 
 
 
 
Partager cet article
Repost0
27 avril 2008 7 27 /04 /avril /2008 08:53

Depuis près de 50 ans, les initiatives des évêques de France pour redynamiser la vie catholique en France n’ont pas manqué. Elles ont été élaborées - nous disait-on à chaque fois - par des spécialistes de la liturgie, de la catéchèse, de la pastorale... et allaient porter des fruits comme on n’en avait jamais vus. 

 


Pêle-mêle citons pour mémoire :

- la suppression du latin et du chant grégorien ;
- la généralisation des messes « face au peuple » ;
- les messes dominicales anticipées (samedi soir) ;
- les « messes des jeunes » avec guitare et chants rythmés ;
- les baptêmes différés ;
- le catéchisme « Pierres Vivantes » et les « parcours catéchétiques » ;
- les absolutions collectives ;
- l’abandon du vêtement ecclésiastique ;
- l’ouverture des séminaires diocésains à toutes les nouveautés pastorales, exégétiques et liturgiques ;
- la désacralisation de la liturgie ;
- l’abandon de la piété populaire ;
- la généralisation des « équipes d’animation liturgique » ;
- l’obligation d’adapter - ou souvent même d’ignorer - les enseignements magistériels ;
- la mise en place d’ « équipes d’animation pastorale » ;
- la « Prêtre Academy » ;
- la création de nouvelles « unités paroissiales » regroupant plusieurs clochers ;
- les « messes qui prennent leur temps » ;
- les « dimanches autrement » ;
- la distribution de la communion par des fidèles laïcs ;
- les applaudissements, agitations de foulards, installations de banderoles durant les célébrations liturgiques ;
- ...

 

Tout ça a été imaginé par nos évêques conseillés par de grands spécialistes. 
Tout ça a été accepté à contrecœur par des fidèles qui ne croyaient pas un seul instant au succès de telles innovations. 
Tout ça est en grande partie à l’origine de la situation catastrophique de l’Eglise en France.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2008 6 26 /04 /avril /2008 10:04

Alors que le concile Vatican II - dont nous fêtons le 50e anniversaire - enseignait que « la liturgie est le sommet vers lequel tend l’action de l’Eglise, et en même temps la source d’où découle toute sa vertu » (Const. SL, n°10), alors que le Cardinal Ratzinger se disait « convaincu que la crise de l’Eglise que nous vivons aujourd’hui repose largement sur la désintégration de la liturgie », on constate aujourd’hui que les fidèles catholiques qui pratiquent encore ne connaissent plus rien à la liturgie et sont largement indifférents à la manière dont elle est célébrée. Dans les années qui ont immédiatement suivi Vatican II, on a encouragé et systématisé une façon de traiter la liturgie qui n’avait jamais été envisagée par les pères conciliaires. On a partout et très rapidement célébré la messe « face au peuple » sur des édicules qui permettaient de noyer la liturgie dans les lubies et les minauderies des célébrants ; on a interdit le latin et à peine toléré - dans les meilleurs des cas - quelques pièces grégoriennes ; on a encouragé la désacralisation, la désinvolture, l’approximation, l’improvisation, le bavardage, le bruit ; on a dissimulé les tabernacles, supprimé les tables de communion et les agenouilloirs ; on a transformé les sanctuaires en halls d’accueil au décor minimaliste... Tout ceci a été fait partout, selon des modalités variables, sous la gouvernance d’évêques restés silencieux et de vicaires épiscopaux devenus démolisseurs. Gare au curé qui ne suivait pas le mouvement : il était nommé à un poste où l’on n’entendrait plus parler de lui. Gare au maître de chœur et aux choristes qui ne suivaient pas le mouvement : ils étaient poussés vers la porte de sortie et l'accès à la tribune leur était interdit. Gare aux fidèles qui refusaient cette désacralisation en se réclamant de la « lettre » de Vatican II : ils étaient accusés d’être « rétrogrades » avant d’être soupçonnés d’être « intégristes » et montrés du doigt. Gare au candidat au sacerdoce qui s’opposait aux Directeurs de séminaires qui enseignaient la démolition de la liturgie, ou qui préférait prier à l’abbaye de Solesmes plutôt que militer au sein de la cellule locale d’ACO : il lui était « vivement conseillé » de quitter les lieux au motif qu’il n’avait pas la vocation et que son caractère rebelle ne lui permettrait pas, en tant que prêtre, de « s’intégrer dans la pastorale d’ensemble du diocèse ».

 

Résultat : nous avons aujourd’hui, dans les paroisses, des liturgies qui souffrent d’une désacralisation et d’une approximation généralisée et qui sont célébrées devant des assistances indifférentes par des prêtres n’ayant eu aucune formation solide. (Signalons ici que nous connaissons personnellement trois évêques qui n’ont eu pour toute formation liturgique, en 7 années de séminaire, que le survol de la « Présentation Générale du Missel Romain » la semaine précédant leur ordination sacerdotale...). L’ignorance de ce qu’est fondamentalement la liturgie étant aujourd’hui la chose la mieux partagée dans l’Eglise en France, la situation décrite plus haut à conduit à ce que les fidèles pratiquants se sont mis à accepter ou à tolérer n’importe quel type de célébration... du moment qu’il ne s’agit pas d’une messe célébrée dans le strict respect du Missel romain actuel. Curieusement, les seuls endroits où les fidèles trouvent « normal » que la liturgie soit respectée et éventuellement « intéressant » qu’elle soit célébrée en latin et grégorien, ce sont les monastères... et Saint-Pierre de Rome. Mais lorsqu’on interroge ces mêmes fidèles, on s’aperçoit que pour eux, cette manière « normale » de célébrer n’est qu’optionnelle, liée à des lieux spécifiques ou à des circonstances particulières, mais ne devrait jamais devenir habituelle dans leurs paroisses respectives. Autrement dit : chanter le « Credo » en latin est « normal » à Rome au cours d’une messe célébrée par Benoît XVI, comme il est « normal », dans une paroisse, de remplacer ce même « Credo » par « Je crois en Dieu qui chante et qui fait danser la vie »...

 

La liturgie, dans les paroisses de France - pour ne parler que d’elles - est donc bien dans un état de « désintégration » avancée, pour reprendre l’expression du Cardinal Ratzinger. Mais si l’on poursuit le raisonnement de celui qui était alors à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, alors il faut dire qu’en acceptant de participer sans s’indigner aux célébrations actuelles hors-normes, on fait en sorte que l’Eglise soit maintenue dans un état permanent de crise.

 

Pro Liturgia

Partager cet article
Repost0
26 avril 2008 6 26 /04 /avril /2008 09:51

« Notre manière de célébrer la liturgie est souvent trop rationaliste. La liturgie devient enseignement ; son critère est : se faire comprendre, ce qui aboutit bien souvent à la banalisation du mystère, à la prévalence de nos paroles, à la répétition de phraséologies qui semblent plus accessibles et plus agréables aux gens. Mais il s’agit d'une erreur non seulement théologique, mais aussi psychologique et pastorale. La vague d’ésotérisme, la diffusion des techniques asiatiques de relaxation et de vide mental montrent qu’il manque quelque chose dans nos liturgies. C’est justement dans notre monde d’aujourd'hui que nous avons besoin du silence, du mystère supra-individuel, de la beauté. La liturgie n'est pas l'invention du prêtre célébrant ou d'un groupe de spécialistes ; la liturgie (le « rite ») a grandi selon un processus organique au cours des siècles ; elle porte en elle le fruit de l’expérience de foi de toutes les générations précédentes. Même si les participants ne comprennent probablement pas toutes les paroles, ils perçoivent leur signification profonde, la présence du mystère qui transcende toutes les paroles. Le centre de l’action liturgique n’est pas le célébrant ; le célébrant n’est pas devant le peuple en son nom propre : il ne parle pas de lui-même et pour lui-même, mais « in persona Christi ». Ce ne sont pas les capacités personnelles du célébrant qui comptent, mais uniquement sa foi, dans laquelle transparaît Jésus-Christ : « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse » (Jn 3, 30). » (Cardinal Joseph Ratzinger)

Partager cet article
Repost0
25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 15:53

Une des évidences de notre temps est la soif incessante de progrès chez les hommes. Cette soif est alimentée amplement et continuellement par les moyens de communication de masse qui, avec une constance extraordinaire, indiquent dans le progrès, scientifique, économique et social, le « bien suprême » qui résout tous les maux…

 

 

 

Nous savons que c’est là un mensonge de la modernité ! Comme l’a enseignée le Pape Benoît XVI dans l’Encyclique « Spe Salvi » au numéro 17, dans la modernité « l’espérance… reçoit une forme nouvelle. Elle s’appelle à présent progrès… Grâce à la synergie de la science et de la pratique… surgira une monde totalement nouveau, le royaume de l’homme ». Ce royaume tend, progressivement, précisément, à se substituer au Royaume de Dieu. Dans cette « soif de progrès », une ambiguïté substantielle est présente : il y a en elle quelque chose de très positif et, dans le même temps, il s’y cache un danger radical. En positif, dans le désir continu vers le progrès, est présent un bien objectif : l’homme est un être dynamique, non pas statique ; il est incapable de voir sa propre existence en dehors de l’histoire, comprise comme développement continu de soi-même et de la société, des sciences positives et de la technologie. Au fond, nous pourrions affirmer que l’idée de « progrès », portée à son exaspération, n’est autre chose que le besoin humain d’infini, le désir de vaincre la limite, le mal, et, en dernier lieu la mort. Dans ce sens, le progrès, et surtout l’idéologie qui l’accompagne, sont relatifs à une dimension humaine essentielle : ils disent, même si c’est de manière indirecte, que l’homme est ouvert vers l’infini, le Mystère, et désire, continuellement, dépasser les limites que le cosmos et son être lui-même lui imposent.En négatif, le progrès tend à se substituer de manière indue à Dieu, en prenant cette position centrale, dans la vie et dans la société, qui ne revient qu’à Dieu seul. On attend du progrès, à bien y voir, le salut, celui que seul un Dieu infini et une Espérance infinie peuvent offrir. Si cette position, dans les dernières décennies, est objectivement moins enracinée au plan philosophique et social, parce que les crises internationales, le terrorisme et la difficulté de parvenir à la paix et de la maintenir, la rendent objectivement moins soutenable, est toutefois encore très présente au plan économique. L’économie est le lieu du triomphe du progrès et, au progrès économique, les sociétés risquent de devoir sacrifier toute autre valeur humaine. Le progrès économique est un bien relatif, et non pas absolu, et, dans ce sens, il est un moyen et non pas une fin. En outre, comme toute « invention humaine », l’économie elle aussi est limitée » et doit s’imposer des limites, même dans le progrès, et comme on le dit habituellement, dans le développement ou dans la croissance économique. Un système économique n’est pas pensable, qui viserait toujours et exclusivement à la « croissance de l’économie » comme fin ultime à poursuivre à tout pris et par tous les moyens. L’économie est certainement un instrument essentiel, capable souvent d’améliorer les conditions de vie et les possibilités des individus et des sociétés, mais son progrès ne peut être confondu avec le salut, le progrès n’est pas Dieu.

 

Que l’on apprenne alors à lire dans le cœur de l’homme quelles sont les tensions qui guident réellement son action, quels sont les besoins authentiques qui l’animent, et, en conséquence, que l’on commence à penser à une société dans laquelle, en revoyant même profondément les styles de vie adoptés, par une œuvre éducative profonde, le progrès soit de nouveau un bon moyen, mais jamais une fin à laquelle « sacrifier », par un acte presque laïquement religieux, tout le reste.

 

Fides

Partager cet article
Repost0
24 avril 2008 4 24 /04 /avril /2008 19:15

 

[CAPITAL POUR FAIRE UNE THEOLOGIE ET UNE CATECHESE AUTHENTIQUE]

 

L’insistance, souvent unilatérale, à partir de l’élément humain et de son caractère central, y compris pour "faire de la théologie", plonge ses propres racines dans un rapport mal compris, presque d’opposition, entre les aspirations légitimes de l’homme, auxquelles il ne peut absolument pas renoncer, et les "demandes" de Dieu qui ne sont pas moins légitimes. Paradoxalement, près de deux mille ans de Christianisme n’ont pas encore immunisé suffisamment l’homme et sa pensée sur Dieu, contre la tentation de se concevoir en "opposition" à son propre Créateur, comme si la pleine réalisation de soi-même, son propre accomplissement humain, devaient ou pouvaient se réaliser "contre", ou "sans" Dieu.  

 

 

 

Dans la doctrine catholique, cette tentation a un nom très ancien, peut-être un peu oublié dans certaines prédications, mais qui est central pour élaborer n’importe quel discours théologique, anthropologique, et moral : il a pour nom, le péché originel. La réflexion sur cette donnée doctrinale, amplement présentée dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique (N°396-409), invite à montrer comment chaque ‘’tournant anthropologique’’, qui prétend refonder la théologie en partant uniquement de l’homme, ou d’affirmer l’homme et ses exigences, ‘’contre’’ les prétendues ‘’prétentions’’ de Dieu, risque de manière presque inexorable de se transformer en un ‘’tournant anthropocentrique’’ qui place l’homme, solitaire, au centre du cosmos, en en exploitant l’ouverture naturelle au Mystère infini. Au contraire, le Christocentrisme, comme on l’appelle, part de l’unique point de l’histoire dans lequel le caractère conflictuel entre l’homme et Dieu, est totalement dépassé, tant en lui-même, que comme effet Salvifique Unique et Universel du Sacrifice Rédempteur du Christ Seigneur, dont les ‘’fruits’’ sont offerts à la liberté de tous les hommes, et que, en conséquence, il est pour tous les hommes. Il serait très intéressant si, de nombreuses années après le ‘’tournant anthropologique’’, l’on pouvait avoir enfin un grand ‘’tournant Christologique’’, et même Christocentrique ! Le Concile Œcuménique Vatican II a certainement invité toute l’Eglise à parcourir cette voie ; et le Magistère récent des Pontifes, celui de Jean-Paul II, celui de Benoît XVI invite constamment la pensée, la vie, et le cœur des fidèles à reconnaître et à faire sien ce caractère central.

 

Redécouvrir Jésus de Nazareth Seigneur et Christ, comme vrai centre de l’histoire de l’humanité, de la vie de l’Eglise et, comme conséquence nécessaire (et à la fois cause), de la vie de chacun chrétien, serait la véritable ‘’tournant anthropologique’’. L’homme en serait éclairé en profondeur, consolé, libéré : en un mot, il pourrait une expérience effective de ce salut que le Christ nous a gagné, et qui est offert à la liberté de chacun ; et, en même temps, la théologie elle-même pourrait retrouver sa vocation originelle, présente de manière très lumineuse chez les Pères de l’Eglise, d’exposition des mystères du salut, de manière accessible et salutaire, pour l’intelligence de la vie elle-même. Personne d’autre que le Christ lui-même ne tient autant à l’homme : le Christocentrisme est le véritable ‘’tournant anthropologique’’ de l’histoire. Jamais l’homme n’a été ainsi ‘’au centre’’, comme il l’est avec le Christ Seigneur.

 

Fides

Partager cet article
Repost0
24 avril 2008 4 24 /04 /avril /2008 13:15

« Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père sinon, je vous l’aurais dit ; je vais vous préparer une place. Et quand je serai allé vous préparer une place, je reviendrai vous prendre avec moi, afin que, là où je suis, vous soyez vous aussi » (Jean 14, 2-3). Dans ce passage de l’Evangile de Jean, le Seigneur Jésus, après avoir invité les siens à ne pas se laisser troubler, mais à avoir foi en Dieu et en Lui (cf. Jean 14, 1), parle du Paradis comme d’une « Maison » ! Il est beau et consolant de savoir que c’est Lui précisément qui viendra nous prendre et nous conduire Là-haut, quand notre place aura été préparée, comme il le promet aux Apôtres, à tous ceux qui croiront en Son Nom.

 

 

 

 

Il faut dire, malheureusement, que l’on ne pense pas souvent au Ciel, à la Maison du Père qui nous attend, à la Demeure sûre et merveilleuse, où l’on habitera pour toujours, avec les Anges et avec les Saints. La pensée et le désir du ciel, en effet, requièrent une foi « certaine » de la part du disciple, une foi « certaine » dans les promesses de Jésus, qui ne laisse pas de place aux tâtonnements et aux hésitations, mais qui donne au croyant un regard réellement surnaturel. Un regard est surnaturel quand on ne s’arrête pas sur ce qui est visible, mais quand on s’avance au-delà de la réalité terrestre, pour pénétrer dans la réalité invisible de l’au-delà, dont parle le Seigneur. Le Cardinal Joseph Ratzinger, dans son homélie inoubliable pour les obsèques de Jean Paul II, offrit au monde entier l’exemple d’un tel regard qui arrive jusqu’au Paradis : « Pour nous tous demeure inoubliable la manière dont en ce dernier dimanche de Pâques de son existence, le Saint-Père, marqué par la souffrance, s’est montré encore une fois à la fenêtre du Palais apostolique et a donné une dernière fois la Bénédiction Urbi et Orbi. Nous pouvons être sûrs que notre Pape bien-aimé est maintenant à la fenêtre de la maison du Père, qu’il nous voit et qu’il nous bénit. Oui, puisses-tu nous bénir, Très Saint Père, nous confions ta chère âme à la Mère de Dieu, ta Mère, qui t’a conduit chaque jour et te conduira maintenant à la gloire éternelle de son Fils, Jésus Christ, notre Seigneur ». Amen. (8 avril 2005). La foi “certaine” de disciples du Seigneur est telle qu’elle permet d’affirmer avec une conviction absolue : une demeure éternelle nous attend ! Oui, la Maison du Père, le Ciel des bienheureux, est invisible à un regard naturel, mais non pas aux yeux de l’esprit, éclairés par la Parole de Dieu. Une foi faible « incertaine », ne parvient à découvrir le ciel au-delà des horizons terrestres, parce qu’elle reste prisonnière de l’immanent, d’elle-même, dans l’incapacité de s’ouvrir au transcendant, à Dieu. Une foi « incertaine » ne parvient à atteindre le Ciel, parce qu’elle retombe aussitôt ici-bas, vaincue par la « force de gravité » de la réalité terrestre. On s’efforce de s’élever au-dessus de cette réalité, mais on ne parvient pas à renier la logique mondaine. Au sein de cette logique terrestre, le temps et l’espace sont les seules coordonnés qui s’imposent, alors que, dans la logique "ultra-terrestre", la raison s’ouvre à la foi, l’infini et l’éternité deviennent les « coordonnées célestes » qui indiquent à l’homme, créé à l’image de Dieu et à sa ressemblance, sa destination finale : le Ciel ! C’est seulement dans l’homme qui se fait petit devant Dieu, et reconnaît qu’il ne peut se suffire à lui-même, que la foi trouve sa place et se libère de la prison de l’immanence. L’homme qui croit vraiment, pour Saint Paul, devient un « homme céleste », qui oriente sa propre vie vers l’éternité, et reconnaît dans le Christ la mesure de toute la réalité : y compris les attitudes et les choix.

 

 

A l’école de la Très Sainte Vierge, nous apprenons jour après jour à devenir toujours plus des témoins de la Résurrection, c’est-à-dire, animés par une foi pascale qui nous fait découvrir et entrevoir, même si c’est de loin, la Maison du Père, et, en elle, notre demeure. Ainsi, avec Saint Paul, nous pouvons répéter : « Nous savons en effet que si cette tente - notre maison terrestre - vient à être détruite, nous avons un édifice qui est l'œuvre de Dieu, une maison éternelle qui n'est pas faite de main d'homme, dans les cieux. Aussi gémissons-nous dans cet état, ardemment désireux de revêtir par-dessus l'autre notre habitation céleste, si toutefois nous devons être trouvés vêtus, et non pas nus. Oui, nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés ; nous ne voudrions pas en effet nous dévêtir, mais nous revêtir par-dessus, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. Et Celui qui nous a faits pour cela même, c'est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l'Esprit. Ainsi donc, toujours pleins de hardiesse, et sachant que demeurer dans ce corps, c'est vivre en exil loin du Seigneur, car nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision » (2 Corinthiens, 5, 1-7).

 

Fides

Partager cet article
Repost0
23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 19:49

Le 24 novembre 2002, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié une "Note doctrinale" intitulée « A propos de questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique ». Jean Madiran a salué, dans Présent (18.1.2003), cette « énergique apologie de la loi (morale) naturelle, à l’encontre d’une conception intolérante de la "laïcité" et de ce que Jean-Paul II avait précédemment stigmatisé sous le nom de "démocratie totalitaire" » :

 

 

 

 

Sans revenir sur le contenu général de cette note doctrinale, je voudrais attirer l’attention sur son huitième point. Le cardinal Ratzinger y dissocie fortement liberté religieuse et liberté de religion : « …il est bon de rappeler une vérité qui n’est pas toujours perçue et n’est pas formulée comme il se doit dans l’opinion publique commune : le droit à la liberté de conscience et spécialement à la liberté religieuse, proclamée par la déclaration Dignitatis humanæ du concile Vatican II, se fonde sur la dignité ontologique de la personne humaine, et non certes sur une égalité entre les religions, ou entre les systèmes culturels humains. Cette égalité n’existe pas. Dans la même ligne, le pape Paul VI a affirmé que « le Concile ne fonde en aucune manière ce droit à la liberté religieuse sur le fait que toutes les religions et toutes les doctrines, même erronées, auraient une valeur plus ou moins égale ; il le fonde, au contraire, sur la dignité de la personne humaine, qui requiert de n’être pas soumise à des contraintes extérieures qui tendent à opprimer la conscience dans sa recherche de la vraie religion et sa soumission à celui-ci ». L’affirmation de la liberté de conscience et de la liberté religieuse ne contredit donc pas du tout la condamnation de l’indifférentisme et du relativisme religieux de la part de la doctrine catholique, au contraire elle est pleinement cohérente avec elle ». Jamais, me semble-t-il, le Magistère, depuis le concile Vatican II, n'a condamné l’indifférentisme aussi clairement. [...] Certes, quant au fondement de cette liberté religieuse ("la dignité de la personne"), le cardinal Ratzinger reste bien dans la ligne de la déclaration conciliaire. […] Mais, on sait peu, que cette notion de la "dignité de la personne" comme fondement de la liberté de conscience se trouve déjà dans l’enseignement de Pie XI, le pape du Christ-Roi, de Quas Primas. Dans la lettre apostolique Sollemnia Jubilaria du 21 septembre 1938 (pour le 50e anniversaire de l’Université catholique de Washington), il affirmait : « …seule la doctrine catholique, dans sa vérité et son intégrité, peut revendiquer pleinement les droits et les libertés de l’homme, parce que seule elle reconnaît à la personne humaine sa valeur et sa dignité. Pour ce motif les catholiques, éclairés sur la nature et les qualités propres de l’homme, sont nécessairement les avocats et les défenseurs de ses droits légitimes et de ses légitimes libertés, et protestent, au nom de Dieu, contre la fausse doctrine qui s’efforce de dégrader la dignité de l’homme même pour l’abaisser à l’humiliante condition de l’esclavage, de le soumettre à l’arbitraire d’une tyrannie inique ou de le détacher cruellement du reste de la famille humaine ».

 

La liberté religieuse comme arme contre le totalitarisme, c’est exactement la thèse que défendra Mgr Karol Wojtyla, le futur Jean-Paul II, au concile Vatican II. Aujourd’hui, face au "totalitarisme mou" ou à la "démocratie totalitaire", la revendication de la liberté religieuse de la part de l’Eglise obéit à une logique identique. Alain de Benoist, dans un livre paru en Italie, et en partie inédit en français, fait utilement remarquer à propos de la liberté religieuse revendiquée par l’Eglise : « Contrairement à ce qu’affirment les traditionalistes, cette insistance ne revient nullement à minorer les Vérités de la Foi catholique par rapport aux autres religions. Elle exprime bien plutôt la volonté de l’Eglise d’établir à son bénéfice un espace échappant par définition au pouvoir d’Etat, mais qui, en même temps (et c’est là le point essentiel), puisse être utilisé comme une base à partir de laquelle il lui sera à nouveau possible de jouer un rôle dans la sphère publique, cessant ainsi de se borner à attester de la Vérité Divine dans la seule sphère privée ».

 

Aletheia n°39 - 2 mars 2003

Partager cet article
Repost0
23 avril 2008 3 23 /04 /avril /2008 11:11

"Vivre sans temps morts et jouir sans entraves". Ce slogan programmatique de Mai 68, si séduisant et si facile, est entré en application progressive depuis quarante ans : nous avons eu la contraception, l'avortement, l'amour libre, la facilitation du divorce, la diffusion du concubinage, la reconnaissance de l'homosexualité, etc... autant de "libérations" qui ont montré et montrent toujours davantage, à mesure que le processus s'accélère et entraîne tout sur son passage (selon le fameux effet "boule de neige", la dynamique de l'emballement idéologique), ses effets pervers. Misère morale, misère sociale, misère affective, misère sentimentale, misère sexuelle, misère amoureuse.

 

 

 

elephantkiss.jpegLe grand mensonge de la libération sexuelle a mené à l'aliénation sexuelle, de même que l'illusion de l'émancipation de la femme a conduit à sa chosification barbare et marchande. Du féminisme à l'étalage pornographique, le raccourci est saisissant. Du "jouir sans entraves", on est vite passé au "jouir sur commande", zappette en main. Et puisque Thanatos n'est jamais loin d'Eros, voyons où nous mène le "vivre sans temps morts" : suicide, euthanasie, culture de mort. Mort, où est ton dard, où est ta victoire ? Aujourd'hui, partout, dans toutes les interstices de la vie, jusqu'à l'intimité sexuelle où ce qui donne la vie est changé en ce qui cause la mort. Mais sans doute, le désastre n'étant pas assez complet, il faut aller plus loin, toujours plus avant dans l'émancipation de l'humanité de l'oppression biologique qu'elle subit : gender studies (études de genre) à l'appui, soutenons le droit au transsexualisme, garanti par la loi et remboursé par la Sécurité sociale... Et ainsi, de nihilisme en nihilisme, parviendrons-nous à affranchir l'humanité du dernier obstacle à sa liberté : elle-même. « Au nom de rien on supprimera l'homme; On supprimera le nom de l'homme; Il n'y aura plus de nom; Nous y sommes ». (Armand Robin). [...] Le sexualisme soixante-huitard, l'idéologie sexuelle de la société de consommation, sous ses appels à la jouissance et au plaisir, révèle sa vraie nature : un nihilisme négateur de la chair, de sa beauté propre comme de ses servitudes. Une aliénation déguisée en émancipation, une fois de plus, une négation grimée en affirmation. De "l'esprit qui toujours nie", le oui est encore un non. Le pansexualisme contemporain est tout sauf une défense et illustration du sexe, du plaisir, du désir, de la jouissance. Il est leur réduction à un subjectivisme consumériste, à une mécanique hédoniste vouée à l'insatisfaction et à la perversion. L'érotisme spectaculaire de l'époque n'est qu'une pornographie vénale. Voici le temps du sexe triste et du coït solitaire - plus solitaire encore - à mesure qu'on multiplie les partenaires. Masse et solitude vont de pair. En toute chose, on a congédié le visage, la personne, le temps, la durée, l'attente, le don sans retour, l'engagement, la fidélité : on a cru libérer le sexe, on n'a fait que licencier l'amour, lui préférant la fausse intensité d'expériences passagères qui sont autant d'échecs, quantité n'a jamais remplacé qualité.

 

L'idéologie hédoniste et son impératif catégorique de jouissance - voire de performance -, voilà le grand tue-l'amour de notre temps. "Je jouis, donc je suis". Le nombrilisme a toujours existé, mais jamais il ne s'est autant affiché, glissant sous la ceinture qui plus est. [...] Mai 68, ou l'enterrement de l'amour. On se souvient que Léo Ferré chantait Amour anarchie. Mais on a oublié que le pouvoir libérateur de la passion ne s'exerce que s'il existe des normes à dépasser. Aujourd'hui, on cherche ces normes en vain. Tout est permis et donc rien n'est amoureusement possible. Le cœur n'a plus de raisons secrètes quand la raison s'est affectée. Dans un monde en totale ébullition, où les hommes cherchent sans arrêt à s'oublier dans le divertissement, l'amour ne pourra se perpétuer, et avec lui l'âme humaine, que s'il redevient ce qu'il est, c'est-à-dire le fondement stable et indestructible de notre humanité. Le paradoxe est qu'il ne suffit pas pour cela que d'un mot et du courage de s'y tenir. Bernanos écrivait, il y a maintenant longtemps : « Je voudrais que la jeunesse de France fasse le serment de ne plus mentir ». Ne serait-ce pas le moment, ne serait-ce pas la tâche de cette génération ?

 

L'enterrement de l'amour, par Jacques de Guillebon et Falk van Gaver

Extrait de "Valeurs Actuelles" de la semaine du 11 au 17 avril 2008

Partager cet article
Repost0
22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 20:00

XII. La cité de Dieu dans l’éternité

 

Le grand prophète du Nouveau Testament va nous dire maintenant la gloire de la cité de Dieu. « J’entendis après cela comme une voix de grandes foules dans le ciel, elle disait : Alléluia : Salut, gloire et puissance à notre Dieu, car ses jugements sont justes et vrais, et il a fait justice de la grande prostituée qui a corrompu la terre par sa prostitution, et il a vengé le sang de ses serviteurs, qu’elle avait répandu de ses mains, et ils répétèrent : Alléluia. Et je vis la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, et j’entendis une grande voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes et il demeurera avec eux. Et Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux : et il n’y aura plus ni mort, ni deuil, ni cri, ni douleur, jamais, car le premier état est passé. Et celui qui était sur le trône, dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il me dit : Ecris, ces paroles sont vraies et certaines. Et il dit : C’est fait, à qui a soif je donnerai à boire de la fontaine de l’eau de la vie, gratuitement. Qui sera victorieux, aura ces choses : et je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais les timides, les incrédules, les abominables, les homicides, les fornicateurs, les empoisonneurs, les idolâtres et tous les menteurs, auront leur part dans l’étang brûlant de feu et de souffre. Alors un ange me montra la grande cité, la Jérusalem nouvelle : il n’y entrera rien de souillé, ni aucun de ceux qui commettent l’abomination ou le mensonge, mais seulement ceux qui sont écrits au livre de vie de l’Agneau. Il n’y aura plus là d’anathème : mais il y aura le trône de Dieu et de l’Agneau, et ses serviteurs le serviront. Ils verront sa face, et auront son nom sur leur front. Il n’y aura plus là de nuit, et ils n’auront besoin ni de lampes, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera, et ils régneront dans les siècles des siècles » (Apocalypse XIX-XXII).

 

Gloriosa dicta sunt de te, civitas Dei. (Ps. LXXXVI, 3).

 

Partager cet article
Repost0
22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 19:08

Motet pour la Messe de Requiem :

 

 

 

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, 
quia manus Domini tetigit me [cf : Job 19:21]
Pitié, pitié pour moi, ô vous mes amis !
Car c'est la main de Dieu qui m'a frappé
 
Réquiem ætérnam dona eis, Dómine : et lux perpetua lúceat eis.
Donnez-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière sans fin brille pour eux.

 

messes-delaissees-purgatoire-21664662f2

 

 

Partager cet article
Repost0
21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 20:05

Le Cardinal Jean-Louis Cipriani Thorne, Archevêque de Lima et primat du Pérou, représentant officiel du Sacré Collège et de l’Opus Dei, est l’un des grands experts de l’Église catholique en ce qui concerne la théologie morale et la liturgie. Et c’est en particulier sur le thème de la liturgie, un thème récurrent actuellement, que le Cardinal a accepté de répondre à quelques questions. Extrait :

 

 

 

 

 

Votre Éminence, qu’est ce que la liturgie ?

Je serai bref : c’est le visage pur de la Foi. Ce n’est pas seulement un respect extérieur pour des règles formelles, mais la liturgie c’est le mystère du Christ, qui est mort et ressuscité, célébré avec joie. Et, donc, s’il est important de célébrer la Sainte Messe de façon digne et correcte, avec une liturgie fidèle aux règles de l’Église, c’est avant tout par respect pour Jésus. J’apprécie, en ce sens, les appels répétés du Saint Père Benoît XVI pour le respect du décorum de la liturgie.

 

 

Ces dernières années, on a pu constater une escalade désastreuse des abus liturgiques. Comment expliquez vous cette tendance négative ?

La notion du péché a été perdue, la notion du Sacrifice de la Sainte Messe a été maltraitée et déconsidérée dans différents courants de pensée, ce qui justifie et tolère que tout soit mis au débat, et donne à la cérémonie eucharistique une dimension d’assemblée circulaire. C’est en partie la faute de la Curie romaine après Vatican II, qui a eu une attitude permissive, surtout en ce qui concerne l’interprétation du Concile lui-même. Il est nécessaire de remédier de façon urgente à cette situation ; je pense que la dimension verticale de la liturgie est absolument nécessaire parce que les fidèles peuvent saisir le grand don du Christ. Les fidèles risquent d’être « scandalisés » et de rejeter ce qu’on appelle les « Messes-show », à laquelle ils participent, au nom de la liberté et de la créativité.


Et au sujet de la façon d’administrer la Communion :

Même dans cet aspect, l’attitude permissive de beaucoup de prêtres a rendu la valeur de l’Eucharistie ridicule au regard de beaucoup de Catholiques. Personnellement, je retiens que la meilleure façon d’administrer la communion, c’est sur la langue, et ce d’autant plus que dans mon diocèse j’ai interdit la communion dans la main. [une pratique qui doit tout simplement être « abandonnée » a dit Mgr Ranjith, NDLR] Lors de messes avec une grande assistance, dans le passé, nous avons même vu des hosties tombées sur le sol de l’église.

 

ESM

Partager cet article
Repost0
21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 11:19

En France, les liturgies totalement farfelues des années 1970 ont quasiment disparu ; à leur place se trouvent maintenant des célébrations plates, mièvres, très vaguement conformes au « schéma » de la liturgie restaurée à la suite de Vatican II, mais jamais totalement respectueuses des normes contenues dans le Missel romain. Perdues au milieu de ce marais liturgique, on trouve quelques paroisses qui font exceptions : elles sont sous la responsabilité de prêtres qui soit connaissent vraiment la liturgie - mais ils sont rares - soit tentent de faire du mieux qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont reçu au cours de leur formation dans un séminaire. C’est-à-dire rien ou pas grand-chose.

 

 

 

Un diocèse fait exception. C’est celui de Strasbourg. On y trouve encore beaucoup de liturgies farfelues... et très rarement - pour ne pas dire jamais - la liturgie de l’Eglise catholique. Dans le diocèse de Strasbourg, on trouve des messes où des enfants sont invités à dire la Prière eucharistique avec le célébrant, où un pasteur protestant est invité à se joindre aux concélébrants, où l’hostie est remplacée par une galette de maïs ou du pain ordinaire, où l’équipe d’animation locale est chargée de composer une « prière eucharistique » qui sera dite par le célébrant à la messe dominicale, où pour la « messe des jeunes » à la cathédrale, un autel est spécialement installée au milieu de la nef, suppression des messes dominicales pour obliger les fidèles à se grouper dans une seule église afin de donner l’illusion du nombre... Sans compter les multiples improvisations, innovations, modifications, suppressions, ajouts qui sont autant de signes d’une volonté de ne jamais faire comme l’Eglise demande de faire. L’Archevêque, parfaitement informé de l’existence de telles distorsions et désobéissances ne dit rien : il garde un silence qu’on peut qualifier d’approbateur. Pourquoi ? Personne n’en sait rien. Mais pourquoi dans le diocèse de Strasbourg trouve-t-on encore ce qui semble disparaître - « s’effondrer » serait plus juste - ailleurs ? La réponse est simple : le diocèse de Strasbourg, concordataire, est très structuré. Or, des structures peuvent être utiles quand il s’agit de protéger ce qui fonctionne bien, mais peuvent devenir un puissant frein à une restauration quand les choses vont mal. C’est apparemment le cas dans le diocèse de Strasbourg qui semble toujours avoir une trentaine d’années de retard sur les autres diocèses de France : en Alsace, l’Eglise a connu la crise avec une trentaine d’années de retard sur le reste du pays ; elle rattrape aujourd’hui son retard : baisse vertigineuse de la pratique dominicale, chute catastrophique du nombre de candidats au sacerdoce (de nombreux prêtres reconnaissent que le séminaire diocésain est moribond), fermeture des maisons religieuses, regroupement de paroisses en « secteurs paroissiaux » pour pallier au manque de prêtres, abondance de laïcs nommés dans de non moins abondantes commissions Théodule aussi onéreuses qu'infructueuses ... etc. 

 

Le statut concordataire fait cependant illusion : le touriste qui visite les églises alsaciennes est surpris de constater qu’elles sont très bien entretenues ; et il en déduit qu’il existe des communautés paroissiales encore bien vivantes. Erreur ! C’est grâce à la richesse d’une Eglise locale concordataire que les églises sont belles et propres ; mais les dimanches, elles sont très peu fréquentées. Ou, si elles sont fréquentées, c’est plus à l’occasion d’un concert que pour une messe... Comme le disait un prêtre diocésain : « Chez nous, en Alsace, on s’est cassé la figure avec trente ans de retard sur les autres diocèses de France ; il faudra donc attendre trente autres années pour espérer voir les débuts d’un renouveau. »

 

Pro Liturgia

Partager cet article
Repost0