11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 23:00

Y a-t-il une Vérité ? Y a-t-il encore une Vérité aujourd’hui ? Y a-t-il même une chose comme LA Vérité ? Ignorant les prophéties de sinistres, la Vérité se fraie un chemin jusqu’à l’homme moderne… Oui, même et avant tout, l’homme éclairé du 3ème millénaire cherche la Vérité et désire l’embrasser. Ce sont toujours les questions anciennes et invariablement modernes que l’homme se pose : quelle est mon origine ? Où vais-je ? Qui suis-je ? En quoi puis je faire confiance ? Qu’est ce qui est valable ? Qu’est ce qui ne l’est pas ? Qu’est ce qui est bien ? Qu’est ce qui est mal ? Y a-t-il un Dieu ?

 

 

 

Peut être sont ce là les questions les plus humaines qui soient. Cependant, celui qui les pose vit parfois dans une société où la peur de la clarté et de la vérité sont largement étendues. Dans une société comme la société européenne, dans laquelle chaque chercheur de vérité est considéré comme un élément dérangeant. Vérité, clarté ? Qui serait peut être même liées à des conséquences pour nos actions ? Non merci est la réponse donnée à ceux qui se risqueraient à creuser en profondeur. On préfère dire dans ces cas là qu’il ne peut y avoir une seule vérité. Et ainsi l’erreur se répand, que n’est tolérant que celui pour qui tout est égal et qui en outre relativise sa propre position. Alors que « tolérer » vient du latin « tolerare » qui veut dire « porter », « supporter ». Il n’est pas question ici de relativiser. Au contraire, est tolérant celui qui supporte l’erreur de son prochain, mais ne lui cache pas qu’il est dans l’erreur. Mais si tout est vrai, et même le contraire, alors, plus rien n’est vrai. Alors il n’y a plus rien sur lequel l’on puisse se reposer. Le penseur chrétien René Girard le sait bien : « sans vérité objective, toutes les vérités sont traitées de la même manière, et ceci nous force à rester banal et superficiel ». Le pape Benoit XVI parle même d’une dictature du relativisme qui contamine et veut contrôler toutes les phases de la pensée et de la vie. Il fait remarquer qu’une foi et une position claires sont rapidement qualifiées avec le pseudo argument discriminatoire de « fondamentaliste ». Alors que « le relativisme, c'est-à-dire se distancer de tout conflit d’opinion, semble être la seule position possible qui est adaptée à notre temps. » et c’est ainsi qu’il a vu le jour il y bien longtemps, ce relativisme qui ne reconnait rien comme final et qui n’admet comme mesure que le Moi et ses souhaits. Cela peut dans un premier temps sembler agréable de fuir les conséquences de sa propre vie, de ne pas s’engager, de tenir tout pour valide et non-valide. Mais en fin de course, cette attitude est profondément inhumaine et aliénante. Car la liberté de quelque chose et la liberté pour quelque chose ou pour quelqu’un ne se réalise que dans la reconnaissance de la vérité et de la clarté. Ce n’est qu’en s’enracinant dans le bien et la responsabilité qu’on ouvre les espaces de liberté et qu’on crée le moyen de vivre sans peur et réellement tolérant. Personne ne devrait avoir peur de la liberté ou de la clarté. Celui qui s’y confie au contraire devient messager de liberté et de vraie humanité. Celui qui reconnait le danger du relativisme grandit et est au sens vrai du terme « éclairé ». Il y a effectivement une dimension d’un humanisme réel, d’une véritable humanité qui peut coïncider avec une vie réussie. S’il en est ainsi que la dignité de la personne est inviolable et que la nature de l’homme trouve sa source de l’image de Dieu, alors il y a une évidence de la mesure de clarté qui peut être comprise par la raison pure. L’expérience nous apprend que les personnes ont besoin et cherchent des racines fermes dans la vérité. Cette « ancre », cette mesure est – et pas seulement pour les chrétiens – PERSONNE D'AUTRE QUE LE FILS DE DIEU, JESUS-CHRIST, le Vrai Homme et Vrai Dieu. Là en fait, il n’y a vraiment RIEN à relativiser. Parce que la Vérité est toujours entière et rend entier. Tout et chacun. 

Martin Lohman - Source

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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 13:25

« Le geste du corps est en lui-même porteur d’un sens spirituel sans laquelle l’attitude physique resterait sans signification. L’acte spirituel, de par son essence, de par l’unité corps-âme de l’homme, doit nécessairement s’exprimer dans le corps. Il se peut bien que l’agenouillement  soit étranger à la culture moderne, pour la bonne raison que c’est une culture qui s’est éloignée de la foi et ne connaît  plus celui devant lequel l’agenouillement est le geste juste, et même intrinsèquement nécessaire. Qui apprend à croire, apprend aussi à s’agenouiller, et une foi ou une liturgie qui ne connaitrait plus l’agenouillement serait malade dans son centre. Partout où il a été perdu, l’agenouillement doit être réappris afin que, par notre prière, nous restions dans la communauté des apôtres et des martyrs, dans la communauté du cosmos tout entier, en union avec Jésus-Christ. »

 

 

Extrait de "L'Esprit de la Liturgie" (Cardinal Ratzinger)

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11 janvier 2007 4 11 /01 /janvier /2007 09:08
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9 janvier 2007 2 09 /01 /janvier /2007 23:00

Par le blog de Jeanne Smits, nous apprenons que le cardinal Anthony Olubumni Okogie, archevêque de Lagos, vient de condamner la prochaine construction d’une usine de fabrication de préservatifs à Yenagoa, fruit de l’accord entre le gouvernement Nigérian et une ONG des Etats-Unis, Family Health International. Son message de voeux pour le Nouvel An précise : « Le préservatif, on le sait très bien, n’offre pas une protection sûre contre le virus du sida. Il est largement admis aujourd'hui que le moyen de protection le plus sûr face au sida est l’abstinence. »

Pour le cardinal, l’usage du préservatif encourage « l'immoralité, le sexe à la demande, la promiscuité, l'irresponsabilité et la prostitution », ainsi qu’il l'avait fait savoir il y a un an lors de l’ouverture de négociations entre le gouvernement de son pays et l'ONG américaine. Il ajoutait que « l’utilisation du préservatif contredit sciemment et intentionnellement les fins du mariage, à savoir la procréation : elle dit non aux enfants et oui à la promiscuité ».

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9 janvier 2007 2 09 /01 /janvier /2007 21:41

 

Eglise

 

« Souvent, Seigneur, Ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans Ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de Ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église : en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous Te traînons à terre, et Satan s’en réjouit, parce qu’il espère que Tu ne pourras plus Te relever de cette chute ; il espère que Toi, ayant été entraîné dans la chute de Ton Église, Tu resteras à terre, vaincu. Mais Toi, Tu Te relèveras. Tu T’es relevé, Tu es ressuscité et Tu peux aussi nous relever. Sauve Ton Église et sanctifie-la. Sauve-nous tous et sanctifie-nous » (Son Eminence le Cardinal Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, "Méditations du Chemin de Croix" - 9ème station - 2005)

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9 janvier 2007 2 09 /01 /janvier /2007 18:45

« Comment est ma relation avec cet ange que le Seigneur a envoyé pour me garder et m’accompagner en chemin, et qui voit toujours le visage du Père qui est aux cieux ? » nous interpelait le pape François dans une homélie lors de la fête des anges gardiens. Que représente mon ange gardien pour moi ? Fait-il partie d’un certain folklore ou de lointains souvenirs d’enfance ? Est-ce mon pompier personnel à qui je ne pense qu’en cas de danger immédiat ? Est-ce un compagnon quotidien, un ami intime qui chemine avec moi, comme aimait à le décrire Padre Pio qui écrivit la belle prière “Mon saint ange gardien” ?


“Pour l’amour de Dieu, n’oublie jamais ce compagnon invisible, toujours prêt à nous écouter et prompt à nous consoler. Ô délicieuse intimité ! Ô délicieuse compagnie ! Si seulement nous savions le comprendre ! Aie-le toujours devant les yeux de l’esprit. Rappelle-toi souvent la présence de cet ange, remercie-le, prie-le, tiens-lui toujours bonne compagnie.” (Padre Pio)

 

- Guide spirituel, notre ange est le gardien de notre vie … éternelle ! Il a la charge de prendre soin de notre âme, c’est pourquoi il est toujours prêt à nous guider, nous conseiller, nous faire sentir quand un acte ou une décision n’est pas celle qui sert le Ciel. Ainsi n’hésitons pas à prendre un moment de respiration entre deux tâches, avant une prise de décision ou une rencontre délicate et à l’invoquer.

- Messager céleste, notre ange porte nos prières et nos actions devant Dieu. Invitons-le plus souvent dans nos prières quotidiennes. Prenons le temps, chaque jour, de le remercier pour sa fidélité et de lui confier nos intentions ; elles seront déposées en express auprès du Seigneur.


 

Compagnon d’éternité, notre ange gardien est un cadeau précieux du Père pour chacun de nous. Nous lui avons été confiés dès notre conception dans le cœur de Dieu. Il connaît tout de nous. C’est notre plus vieil ami d’enfance. Apprenons, nous aussi, à mieux le connaître et à ressentir sa douce présence céleste en lui accordant un peu temps, par exemple avec une neuvaine spécifique !

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9 janvier 2007 2 09 /01 /janvier /2007 09:46

« Contenue tout entière, en son premier jour, dans l'étroit cénacle de Jérusalem, elle s'étendait déjà, par le miracle des langues, à tous les peuples... La frontière même de notre monde visible ne l'arrête pas, puisque,... elle se répartit en trois groupes qui ne cessent de communiquer entre eux : "militante" ici-bas, "expectante" ou "souffrante" dans le Purgatoire et déjà "triomphante" au Ciel... Plus chacun prendra conscience de ces dimensions de l'Eglise, plus il s'en trouvera dilaté dans sa propre existence, et c'est ainsi qu'il réalisera pleinement... le titre de catholique. Car voici soudain la merveille : ceux qui paraissaient entre eux le plus étrangers, ceux que tout devait éloigner sans remède, les voici soudain tout proches. Les voici frères... L'illettré et le philosophe, la moniale et le Saint Père, le martyr chinois du XXème et le martyr syrien du IIème... Tout cet immense concert, c'est la Tradition de l'Eglise qui le nourrit, c'est sa "force opérante" qui le règle. Le monde "a été fait pour elle". "Les hommes ne sont pas créés pour l'Eglise, mais l'Eglise est créée pour les hommes". Dans le christianisme jamais l'être personnel n'est subordonné ou sacrifié à quelque organisme collectif, comme l'individu l'est à la société selon tant de théories humaines, il n'est point absorbé mais au contraire exalté. Une première transformation s'est accomplie, le jour où l'Israël selon la chair fit place à l'Israël selon l'esprit, figure anticipée de cette autre transformation lorsque l'Eglise de la terre, passant à son état définitif, deviendra le Royaume des cieux. L'Eglise a été créée pour aider à la construction de cet homme parfait, qui a pour chef mystique le Verbe incarné... Le ciel est pour l'Eglise, et non l'Eglise pour le ciel; celle-ci est donc le but par excellence ».

 

Cardinal de Lubac, Méditation sur l'Eglise, les dimensions du mystère

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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 23:00

Alliés contre le "défaitisme" de la raison moderne, le célèbre philosophe athée invoque une nouvelle alliance entre foi et raison, mais sous une forme différente de celle qu’a proposée Benoît XVI à Ratisbonne. Le cardinal Ruini met en évidence les points d’accord et de désaccord et insiste sur la "meilleure hypothèse" : vivre comme si Dieu existait…

 

 

 

par Sandro Magister

 

 



C’est son dernier discours en tant que président de la conférence épiscopale italienne. Mais pour le cardinal Camillo Ruini, il s’agit plutôt d’un nouveau début, d’un retour complet à sa vocation première : celle de professeur de théologie et de philosophie qui se confronte à la culture d’aujourd’hui. Ce discours, le cardinal Ruini l’a lu au matin du vendredi 2 mars devant plus d'une centaine d’intellectuels et de savants catholiques, qui s’efforcent de donner un contenu au programme le plus ambitieux de la CEI depuis dix ans: "le projet culturel". Le titre général de la rencontre était : "La raison, les sciences et l’avenir de la civilisation". Le cardinal Ruini l’a présenté en entrant comme troisième intervenant dans le dialogue sur la foi et la raison, qui était déjà en cours entre Benoît XVI et le philosophe Jürgen Habermas. Habermas, qui se définit comme un "athée méthodique", est le dernier grand représentant de la célèbre école philosophique de Francfort. Il a affronté celui qui était alors le cardinal Josef Ratzinger dans un débat public mémorable qui a eu lieu à Munich le 19 janvier 2004. Le débat – qui est devenu ensuite un livre, publié en plusieurs langues – portait sur les fondements des états libéraux modernes et il s’appuyait sur la thèse d’un autre penseur allemand, Ernst-Wolfgang Böckenförde, selon lequel "l’état libéral sécularisé vit de présupposés qu’il ne peut pas garantir". Habermas et Ratzinger – comme avant eux Böckenförde – se demandaient ce que la religion peut offrir de spécifique à cette insuffisance de l'état moderne. Tous les deux proposaient, de manière différente, une alliance renouvelée entre foi et raison.

  

 

 

Comme on le sait, c’est justement à relier la foi et la raison que Benoît XVI a consacré la leçon qu’il a donnée le 12 septembre à l’université de Ratisbonne : leçon que le cardinal Ruini a plusieurs fois citée comme l’axe du pontificat actuel. On pouvait donc s’attendre à ce que Habermas réponde à cette leçon. C’est ce qu’il a fait dans un long article publié samedi 10 février dans le principal quotidien de Suisse allemande, le "Neue Zürcher Zeitung".

 

Dans son discours, que l’on trouve ci-dessous, le cardinal Ruini résume précisément les positions de Habermas et ses critiques de la leçon de Ratisbonne, avant de les analyser et de les contester. On peut se contenter d’ajouter que Habermas définit de la manière suivante le ressort qui l’a poussé à étudier un nouveau rapport entre raison et foi : "le désir de mobiliser la raison moderne contre le défaitisme qu’elle abrite". Ce défaitisme de la raison, Habermas le voit à l’œuvre à la fois dans le "scientisme positiviste", et dans ces "tendances d’une modernisation déréglée qui paraissent gêner plutôt que favoriser les impératifs de sa morale de justice". Une leçon laïque qui a beaucoup à apprendre aux catholiques fascinés par le rationalisme moderne. Voici donc, légèrement abrégé et avec des titres de rédaction, le discours du 2 mars 2007 dans lequel le cardinal Ruini critique les critiques qu’adresse Habermas à Benoît XVI. Bonne lecture !

 

 

 

 

 

 

 

 

La raison, les sciences et l’avenir de la civilisation

par le cardinal Camillo Ruini

 

 

 

 

[…] Le discours prononcé par Benoît XVI à Ratisbonne a été suivi de polémiques à propos de l’islam et de ses rapports avec la raison et la violence en plus de ceux qu’il entretient avec le christianisme. On a beaucoup moins parlé du vrai sujet de ce discours, qui est centré sur l’affirmation selon laquelle "ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu" et débouche sur une volonté de donner plus de place au rationnel, proposant ainsi un dialogue ou, pour mieux dire, une nouvelle rencontre, de la foi chrétienne avec la raison de notre temps. Il y a quelques jours, Jürgen Habermas, dernier des grands représentants de l’école philosophique de Francfort et interlocuteur compétent de celui qui était alors le cardinal Ratzinger lors du débat qui a eu lieu le 19 janvier 2004 à Munich, a relancé la proposition d’une alliance entre la raison éclairée, autrement dit "la conscience lucide de la modernité" et "la conscience théologique des religions mondiales", afin de "mobiliser la raison moderne contre le défaitisme qu’elle abrite en elle-même" et qui se manifeste "à la fois dans la déclinaison postmoderne de la ‘dialectique de l’illuminisme’ et dans le scientisme positiviste" […]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’ALLIANCE PROPOSEE PAR HABERMAS 
De quel type est l’alliance que propose Habermas ? Non pas "des compromis ambigus entre ce qui reste inconciliable", c’est-à-dire la perspective anthropocentrique de la raison moderne et celle qui résulte de la pensée géocentrique et cosmocentrique. Si les deux raisons ou les deux consciences veulent vraiment parler l’une avec l’autre (et pas seulement l’une de l’autre), les religions doivent reconnaître l’autorité de la raison "naturelle" (les guillemets sont de Habermas), c'est-à-dire les résultats faillibles des sciences et les principes universalistes de l’égalitarisme juridique, tandis que la raison séculière ne doit pas s’ériger en juge des vérités religieuses, même s’il est vrai que "pour finir, elle ne considère comme ‘raisonnable’ que ce qui peut être exprimé dans ses propres discours", qui doivent être, au moins en principe, accessibles à tous. Concrètement, il s’agit d’une raison que la science moderne a obligée à se débarrasser pour toujours de la métaphysique, limitant la philosophie "aux seules compétences générales des sujets de connaissance, de langage et d’action". Selon Habermas, la synthèse de la foi et de la raison, construite depuis Saint Augustin jusqu’à Saint Thomas d’Aquin, a donc été brisée. La philosophie moderne a su s’approprier de manière critique l’héritage de la pensée grecque, mais elle a drastiquement écarté d’elle la connaissance judéo-chrétienne du salut, c'est-à-dire la révélation et la religion. Il ne s’agit pas de colmater maintenant cette brèche, mais de comprendre que la raison séculière surmonterait l’actuelle opacité de son rapport avec la religion si elle prenait au sérieux cette origine commune de la philosophie et de la religion qui renvoie à la révolution concernant la vision du monde qui a eu lieu au milieu du premier millénaire avant Jésus-Christ. Ce n’est qu’en considérant les traditions qui remontent à Athènes et à Jérusalem comme des éléments essentiels de sa propre genèse historique que la raison séculière pourra se comprendre pleinement elle-même; et ses enfants (Habermas entend par là les croyants comme les non-croyants) pourront s’accorder sur leur identité et leur position dans le monde. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SA CRITIQUE DE LA LECON DE RATISBONNE

Sur ces bases, dans la dernière partie de son article, Habermas critique le discours de Ratisbonne par lequel Benoît XVI aurait donné un ton curieusement antimoderne au débat sur l’hellénisation ou la déshellénisation du christianisme et, de cette façon, aurait répondu par la négative à la question de savoir si les théologiens chrétiens doivent s’efforcer de répondre aux défis créés par une raison moderne et donc post-métaphysique. En se réclamant de la synthèse de la métaphysique grecque et de la foi biblique qui a été élaborée depuis Saint Augustin jusqu’à Saint Thomas d’Aquin, Benoît XVI nierait la valeur des raisons qui ont produit dans l’Europe moderne une polarisation entre foi et savoir. Même s’il affirme ne pas vouloir "revenir à l’illuminisme et se dégager des sciences modernes", il montre en tout cas "qu’il veut repousser la force des arguments contre lesquels cette synthèse métaphysique a fini par se briser". Habermas conclut qu’il ne lui paraît pas avantageux de "mettre entre parenthèses – en les excluant de la généalogie d’une ‘raison commune’ de croyants, non-croyants et croyants autrement – ces trois poussées de déshellénisation (cf. le discours de Ratisbonne) qui ont contribué à faire naître l’idée moderne de la raison séculière".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DEUX POINTS DE DESACCORD AVEC HABERMAS

Je me suis longuement attardé sur cette intervention d’Habermas parce qu’elle nous permet de repérer avec précision les véritables éléments clés du dialogue-confrontation-nouvelle rencontre entre foi chrétienne et rationalité contemporaine auxquels Josef Ratzinger-Benoît XVI s’est attaché dernièrement dans son discours de Ratisbonne mais également dès sa leçon inaugurale de 1959 à l’Université de Bonn, consacrée au Dieu de la foi et au Dieu des philosophes, puis tout au long de son travail théologique […]. On ne peut pas ne pas noter dans le discours de Habermas deux "présupposés" assez datés et, si j’ose dire, anachroniques, qui montrent comment même un penseur de haut niveau et qui recherche une alliance avec la pensée chrétienne reste malgré tout conditionné dans sa démarche. Le premier présupposé est de rattacher la foi et la théologie chrétienne des perspectives qui résultent de la pensée géocentrique et cosmocentrique. Il suffit de rappeler, à ce sujet, l’encyclique "Dives in misericordia", n.1, où Jean-Paul II affirmait au contraire que la perspective du christianisme est simultanément et indissociablement anthropocentrique et théocentrique, et formulait ce diagnostic précis : "Tandis que les différents courants de la pensée humaine, dans le passé et aujourd’hui, ont eu et continuent à avoir tendance à séparer et parfois à opposer le théocentrisme et l’anthropocentrisme, l’Eglise au contraire, à la suite du Christ, cherche à les réunir dans l’histoire de l’homme, de manière organique et approfondie. C’est également l’un des principes fondamentaux, peut être le plus important, de l’enseignement du dernier concile œcuménique".

Le second présupposé de Habermas consiste à considérer que la synthèse entre métaphysique grecque et foi biblique a été élaborée à partir de Saint Augustin jusqu’à Saint Thomas d’Aquin. Au contraire, dans son discours de Ratisbonne, Benoît XVI nous a dit que, avec l’affirmation "Au commencement était le logos", Saint Jean l’Evangéliste "nous a donné le mot de la fin sur le concept biblique de Dieu", dans lequel "tous les chemins souvent compliqués et tortueux de la foi biblique atteignent leur but et réalisent leur synthèse", et que, par conséquent, la rencontre entre le message biblique et la pensée grecque "n’était pas un simple hasard", mais relevait au contraire d’une "nécessité intrinsèque". A Ratisbonne, le pape a présenté en quelques mots les phases de développement de ce processus, depuis le "Je suis" par lequel Dieu se révèle à Moïse dans le buisson ardent. Mais Josef Ratzinger a consacré, à plusieurs reprises, de nombreuses pages de ses ouvrages à présenter et à justifier tout cela. En vertu de cette synthèse, le premier concile œcuménique, celui de Nicée, en 325, assez longtemps avant la naissance de Saint Augustin, pouvait déjà affirmer solennellement que le Fils est "consubstantiel" (homoousios) au Père, cette profession de foi devant être adoptée par tous ceux qui croient au Christ. […].

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA NOUVEAUTE RADICALE DE LA REVELATION BIBLIQUE

Je voudrais répondre ici à une question, formulée principalement dans les milieux catholiques, sur la manière de concilier l’affirmation selon laquelle "Au commencement était le logos" est "le mot de la fin du concept biblique de Dieu", avec cette autre affirmation, qui sert de titre à l’encyclique "Deus caritas est" de Benoît XVI, que Dieu est agapè (1 Jn 4, 8.16) et que, concrètement, "à l’origine de l’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais bien la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et, grâce à cela, la direction décisive" ("Deus caritas est", 1). Bien sûr, on peut et surtout on doit préciser que, en Dieu, logos et agapè, raison-parole et amour, s’identifient l’un à l’autre, mais Josef Ratzinger-Benoît XVI ne se limite pas à cela. Pour lui, le lien intrinsèque entre la foi biblique et l’interrogation grecque n’est qu’une moitié du discours : l’autre moitié est constituée par la nouveauté radicale et par la différence profonde de la révélation biblique par rapport à la rationalité grecque, surtout en ce qui concerne le thème central de la religion, qui est Dieu. En effet, le Dieu de la Bible dépasse radicalement ce que les philosophes avaient pensé de lui, non seulement parce qu’Il est, en tant que Créateur suprêmement libre, distinct de la nature d’une manière bien plus décisive que ce qui pouvait apparaître dans la philosophie grecque, mais surtout parce que ce Dieu n’est pas une réalité inaccessible pour nous, que nous ne pouvons pas rencontrer et vers qui il serait inutile de se tourner par la prière, comme le pensaient les philosophes. Au contraire, le Dieu de la Bible aime l’homme. C’est pour cela qu’il entre dans notre histoire, qu’il donne vie à une authentique histoire d’amour avec Israël, son peuple, puis, en Jésus-Christ, non seulement il étend cette histoire d’amour et de salut à l’humanité toute entière, mais il la porte à son point extrême, c’est à dire au point de "se retourner contre lui-même", dans la croix de son propre Fils, pour relever l’homme et le sauver ou plutôt pour l’appeler à une intime union d’amour avec Lui. C’est en ce sens que le Dieu de la Bible est agapè, amour qui se donne gratuitement, mais aussi eros, amour qui veut unir intimement l’homme à lui (cf. "Deus caritas est", 9-15). La foi biblique rapproche ainsi entre elles ces deux dimensions de la religion qui initialement étaient séparées l’une de l’autre, c'est-à-dire le Dieu éternel dont parlaient les philosophes et le besoin de salut que l’homme porte en lui et que les religions païennes tentaient de satisfaire comme elles le pouvaient. Le Dieu de la foi chrétienne est donc bien le Dieu de la métaphysique, mais c’est aussi, de la même manière, le Dieu de l’histoire, c'est-à-dire le Dieu qui entre dans l’histoire et dans le rapport le plus intime avec nous. Voilà, selon Josef Ratzinger, la seule bonne réponse à la question du Dieu de la foi et du Dieu des philosophes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CONTRE UNE RAISON ENFERMÉE DANS UNE "ÉTRANGE PENOMBRE"

Revenons maintenant à l’article de Habermas pour examiner le point central de son désaccord avec le discours de Ratisbonne et, plus largement, avec l’organisation générale de la pensée et de l’enseignement de Benoît XVI. Habermas recherche avec beaucoup de sincérité personnelle et intellectuelle une convergence entre la raison séculière et "éclairée" et la raison théologique mais, en réalité, il conçoit cette convergence sur des bases nettement déséquilibrées. En effet, alors que la raison théologique devrait accepter l’autorité de la raison séculière post-métaphysique, cette dernière, sans pour autant s’ériger en juge des vérités religieuses, n’accepte "en dernier ressort" comme "raisonnable" que ce qui peut être exprimé dans ses propos et refuse donc, en fin de compte, les vérités religieuses dans leur principe transcendant (le Dieu qui se révèle) et dans leur contenu substantiel et décisif. De même, "Jérusalem" est considérée comme faisant partie, à côté d’"Athènes", de la genèse historique de la raison séculière, mais pas comme étant effectivement raisonnable. En dernière analyse, Habermas ne sort pas de cet "enfermement" sur elle en quoi Josef Ratzinger voit la limite de la raison quand elle est seulement empirique et calculatrice. La perspective de Josef Ratzinger-Benoît XVI est bien autrement ouverte. En effet, à Ratisbonne et plus largement dans d’autres textes, il soutient avec énergie que, à l’origine de l’univers, il y a le Logos créateur. Il se base sur l’examen des structures et des présupposés de la connaissance scientifique et en particulier sur la correspondance intangible entre les mathématiques – qui sont une création de notre intelligence – et les structures réelles de l’univers. En effet, si cette correspondance n’existait pas, nos prévisions mathématiques et nos technologies ne pourraient pas fonctionner. Cette correspondance implique que l’univers lui-même soit structuré de manière rationnelle et elle pose la grande question de savoir s’il ne doit pas y avoir une intelligence originelle, source commune de cette réalité "rationnelle" et de notre rationalité. […] Cependant il est pleinement conscient du fait que non seulement ce genre de considérations et d’arguments va au-delà du domaine de la connaissance scientifique et se placent au niveau de l’enquête philosophique, mais que même sur le plan philosophique, le Logos créateur n’est pas l’objet d’une démonstration apodictique, mais reste "la meilleure hypothèse", une hypothèse qui demande à l’homme et à sa raison "de renoncer à une position de domination et de risquer celle de l’humble écoute". Concrètement, en particulier dans le climat culturel actuel, l’homme ne parvient pas à s’approprier complètement, par ses seules forces, cette "meilleure hypothèse". Il reste en effet prisonnier d’une "étrange pénombre" et des incitations à vivre selon ses propres intérêts, sans tenir compte de Dieu et de l’éthique .Seule la révélation – l’initiative de Dieu qui se manifeste à l’homme dans le Christ et qui l’appelle à s’approcher de Lui – nous rend vraiment capables de sortir de cette pénombre. C’est justement la perception de cette "étrange pénombre" qui fait que l’attitude la plus répandue parmi les non-croyants d’aujourd’hui ne soit pas l’athéisme – perçu comme quelque chose qui dépasse les limites de notre raison autant que la foi en Dieu – mais l’agnosticisme, qui suspend le jugement à propos de Dieu dans la mesure où on ne peut pas connaître celui-ci rationnellement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’HYPOTHÈSE LA MEILLEURE : VIVRE COMME SI DIEU EXISTAIT

La réponse de Josef Ratzinger à ce problème nous renvoie à la réalité de la vie. En effet, selon lui, l’agnosticisme n’est pas vivable concrètement, c’est un programme irréalisable pour la vie humaine. Le motif en est que la question de Dieu n’est pas seulement théorique, mais éminemment pratique, c'est-à-dire qu’elle a des conséquences dans tous les domaines de la vie. En effet, dans la pratique, je suis contrains de choisir entre deux possibilités, déjà identifiées par Pascal : ou bien vivre comme si Dieu n’existait pas, ou bien vivre comme s’il existait et était la réalité essentielle de mon existence. En effet, Dieu, s’il existe, ne peut pas être un appendice que l’on enlève ou que l’on ajoute sans que rien ne change, mais il est au contraire l’origine, le sens et la fin de l’univers et de l’homme dans l’univers. Si j’agis selon la première possibilité, j’adopte de fait une position athée et pas seulement agnostique. Si je choisis la seconde, j’adopte une position croyante: la question de Dieu est alors impossible à éluder. Il est intéressant de noter la profonde analogie qui existe, de ce point de vue, entre la question de l’homme et la question de Dieu. Toutes les deux, en raison de leur très grande importance, doivent être traitées avec toute la rigueur et l’engagement de notre intelligence, mais toutes les deux restent aussi des questions éminemment pratiques, inévitablement liées à nos choix de vie concrets. C’est justement quand il envisage la perspective croyante comme une hypothèse, fût-elle la meilleure, qui en tant que telle implique un libre choix et n’exclut pas la possibilité rationnelle d’hypothèses différentes, que Josef Ratzinger-Benoît XVI se montre sensiblement plus ouvert que Jürgen Habermas et la "raison séculière" dont Habermas se fait l’interprète, puisque celle-ci n’accepte comme "raisonnable" que ce qui peut être traduit dans ses propos. Cette "absolutisation" de la raison séculière constitue d’une certaine façon le pendant, au niveau théorique, de cette "dictature" ou absolutisation du relativisme qui se manifeste lorsque la liberté individuelle, pour laquelle, en fin de compte, tout se rattache au sujet, est érigée en critère ultime auquel toute autre position doit être subordonnée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

REPARTIR DE KANT POUR S’INTERROGER SUR DIEU

J’ajoute une réflexion personnelle. Apparemment elle ne regarde qu’un point spécifique du débat philosophique, mais, selon moi, elle constitue une clé que l’on peut difficilement négliger pour cette nouvelle rencontre entre la foi et la raison de notre temps qui est le grand objectif du pontificat de Benoît XVI et aussi du projet culturel auquel nous travaillons en tant qu’Eglise d’Italie. Je pense aussi que cette réflexion nous permettra de clarifier encore plus le point décisif de la réflexion qui à partir de la compréhension de l’univers veut remonter jusqu’à Dieu. Concrètement je me réfère à la question des conditions de possibilité de la connaissance scientifique à laquelle Benoît XVI se réfère largement pour rouvrir la discussion rationnelle sur le Logos créateur mais qui, il y a très longtemps, a été au cœur de la réflexion du penseur qui a peut-être été le plus important et le plus décisif pour le parcours de la modernité, I. Kant. En effet, celui-ci a accompli sa "révolution copernicienne" – selon laquelle ce n’est pas notre connaissance qui doit se régler sur les objets, mais au contraire les objets sur la connaissance et donc la réalité en tant que telle ne peut pas être connue par la "raison pure" – justement pour assurer les conditions de possibilité non seulement des mathématiques mais aussi de la physique. C ’est la raison de fond du chemin que Kant a parcouru depuis la "Dissertation " de 1770, jusqu’à la "Critique de la raison pure" de 1781. Personnellement, je considère que réfléchir sur les conditions de possibilité du savoir scientifique est, encore aujourd’hui, une mission fondamentale de la philosophie (à ce sujet, le livre "Insight" de B. Lonergan reste très intéressant). Mais c’est justement à ce niveau que doit être substantiellement corrigé le choix effectué par Kant, pour la raison de fond, aussi simple que solide, qu’a indiquée Benoît XVI, en reprenant et reformulant une façon de penser souvent proposée dans la critique de la "Critique " de Kant. Le cœur de cette raison est justement la correspondance entre les mathématiques, création de notre intelligence, et les structures réelles du monde physique, correspondance qui est sans cesse vérifiée par les succès des sciences et des technologies et qui implique que notre intelligence puisse acquérir une connaissance de fond du réel même si elle est imparfaite et toujours en progrès. On renverse ainsi le point central de la position de Kant et on repose inévitablement – en raison même du dynamisme de l’intelligence humaine qui ne s’arrête devant aucun problème qui lui est posé – la question sur l’origine de cette correspondance et donc sur "l’hypothèse" de l’Intelligence créatrice, c'est-à-dire de Dieu. A ce point, apparaît spontanément une objection : de cette façon, on en revient à la situation avant Kant, et on a tendance à rejeter les développements de la culture depuis deux siècles. Personnellement je considère que ce retour en arrière et ce refus ne sont pas liés inévitablement à la contestation de ce point de la pensée de Kant, même s’il est central. Il s’agit en effet de prendre tout à fait au sérieux sa question de départ sur les conditions de possibilité des sciences et de lui donner une réponse différente qui – outre qu’elle tient compte des grandes transformations intervenues dans les sciences elles-mêmes depuis Kant – n’implique pas une "révolution" ou une rupture par rapport à la grande tradition précédente, mais qui soit également capable de s’approprier les développements positifs de la raison moderne et postmoderne. A mon humble avis cette réponse différente pourrait bien se révéler plus apte à favoriser le parcours que nous avons encore à franchir. En d’autres termes, je pense qu’on peut rappeler ici ce qu’a dit Benoît XVI à Vérone, le 19 octobre 2006, sur la "rupture courageuse qui devient maturation et guérison", qui est typique du rapport entre la foi chrétienne et les cultures et formes de rationalité de toutes les époques et qui, loin de les exclure, garantit et favorise l’accueil et le développent de leurs valeurs authentiques. Il ne s’agit là, bien sûr, que d’un postulat ou d’une espérance qui aurait besoin d’être déclinée et reconnue comme vraie dans les aspects concrets de la culture et de l’histoire. En tout cas, le point de départ que Josef Ratzinger-Benoît XVI a mis à la base de cette espérance, et des cheminements qui pourraient en résulter, me paraît solide.

 

Source

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6 janvier 2007 6 06 /01 /janvier /2007 19:58

R. Maître, montre-nous le Père

Maître, où est le chemin ?

Maître, montre-nous le Père

Cela nous suffit.

 

 

1. Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie

Qui me voit, voit le Père,

Et qui me connaît, connaît aussi le Père

Et déjà vous l’avez vu !

 

2. Depuis si longtemps que je suis avec vous,

Et vous ne croyez pas.

Je suis dans le Père et le Père est en moi ;

Qui me voit, voit le Père !

 

3. Les paroles que je dis viennent du Père,

Et le Père en moi demeure.

Je suis dans le Père et le Père est en moi ;

Ayez foi en ses œuvres !

 

4. Qui croit en moi lui aussi accomplira

Ce que j’ai accompli.

Et vous ferez même de plus grandes œuvres,

Car je vais vers le Père !

 

5. Tout ce que vous demanderez en mon Nom,

Dieu vous le donnera.

Il vous enverra l’Esprit de Vérité,

Défenseur à jamais !

 

6. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole

Et mon Père l’aimera.

Chez lui, nous établirons notre demeure,

Je vous laisse ma paix !


 


© Communauté de l’Emmanuel

 

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5 janvier 2007 5 05 /01 /janvier /2007 11:36

Hymne pour le Temps de Noël (trouvée dans le très important recueil finlandais-suèdois "Piae Cantiones" publié en 1582).

Ce recueil contient une collection des cantiques et d'hymnes liturgiques de la fin du Moyen-Âge (15ème siècle).

 

 

Omnis mundus jocundetur nato salvatore
casta mater quae concepit Gabrielis ore.
Sonoris vocibus
sinceris mentibus,
exsultemus et laetemur hodie.
Christus natus ex Maria virgine,
Gaudeamus et laetemur itaque.

 

 

Texte latin du XIVème siècle

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5 janvier 2007 5 05 /01 /janvier /2007 02:32

elections-1934.jpg
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4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 20:19

L’année 2007 commence par une marée de vœux, en oubliant que l’Eglise invite le monde entier à fixer son regard sur un horizon qui, un jour, sera éternel. Sur cet horizon, se dresse Marie, la Mère de Dieu. Comme un phare, la Sainte Vierge éclaire l’espace et le temps où se déroule le chemin de chaque chrétien, qui tend, même si c’est avec peine, à devenir une seule chose avec le Christ : la Sainteté Incarnée. Le dogme de la « Theotokos » (Mère de Dieu) rappelé lors de la Solennité du 1er janvier, nous définit précisément cette vérité centrale de foi : le Christ est Dieu le Fils depuis toujours, et il est le Fils de Marie, en vertu de la génération humaine… On ne peut compter les expressions d’admiration, de louange… qui, à chaque siècle et de tous les endroits de la terre ont souligné, présenté, chanté et représenté la vérité de foi de la Maternité Divine de Marie, qui a rempli d’amour des foules innombrables de chrétiens. Aujourd’hui, cette réalité de vie éternelle, nous remplit-elle d’amour ? Trouve-t-elle une réponse dans notre vie concrète de chrétiens ?

 

 

 

 

Les Vérités de Foi doivent toujours avoir nécessairement une incidence dans la vie de ceux qui la professent ; autrement, le christianisme se transformerait seulement en une philosophie, en une idée élevée, en une conviction certainement bien enracinée, mais incapable de donner le sens de l’éternité de la vie. Le christianisme est une Vérité qui s’incarne, parce que sa Vérité est le Christ, Dieu le Fils qui s’est incarné en Marie par l’œuvre de l’Esprit Saint. Le Verbe est devenu l’un d’entre nous pour que nous devenions semblables à Lui. Voilà pourquoi parler de « foi », dans la religion chrétienne veut dire « union transformante » : en croyant au Christ, nous sommes assimilés par Lui et nous ne sommes plus les mêmes qu’auparavant. Comme à Saint Paul, le Saint-Esprit nous fait dire à nous aussi : « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2, 20). Par la dynamique même de la foi chrétienne, il n’est pas possible de rester « en dehors » des Vérités de Foi, comme si elles pouvaient seulement concerner notre intellect et non pas notre vie ; les dogmes, pour être véritablement crus, doivent devenir « chair de notre chair » ; alors, oui, nous serons alors disciples de Jésus. La tâche de la Mère de Dieu est de faire incarner en nous la Vérité de l’Evangile ; tout comme, par Elle, le Christ est venu au monde, et toujours grâce à Elle, le Christ vient en nous, s’incarne en nous, comme nous le trouvons merveilleusement énoncé dans la doctrine de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

 

Le Pape Benoît XVI a utilisé la parole forte « d’incarnation spirituelle » pour décrire ce projet divin sur chaque chrétien qui, dans le cadre de sa vie terrestre, s’ouvre à la venue intermédiaire du Christ en lui. Le Saint-Père l’a fait, dans la ligne de ce qu’écrit Saint Bernard, Docteur de l’Eglise sur la « venue intermédiaire du Christ », quand, le premier Dimanche de l’Avent, il déclara : « Pour cette venue du Christ, que nous pourrions appeler "incarnation spirituelle", l'archétype est toujours Marie. De même que la Vierge Mère conserva dans son cœur le Verbe fait chair, aujourd'hui aussi, chaque âme et l'Eglise tout entière sont appelées, dans leur pèlerinage terrestre, à attendre le Christ qui vient et à l'accueillir avec une foi et un amour toujours renouvelés ». (Benoît XVI, 1ères Vêpres, 2 décembre 2006). Des mystiques ont parlé de cette grâce exceptionnelle de l’incarnation spirituelle comme, par exemple, la Vénérable Concepcion Cabrera de Armida (1862-1937), une mystique mexicaine qui a été tout d’abord épouse, puis mère et enfin veuve, et fondatrice de deux ordres religieux : cette femme a parlé de la grâce de « l’incarnation mystique » que le Christ veut donner à chacun de ses disciples, à commencer par ses prêtres. Comme Saint Grignion de Montfort, la Vénérable Concepcion a souligné le fait que Marie avait un rôle irremplaçable pour rendre possible une telle union. Si nous l’aimons et si nous l’imitons sincèrement, Elle nous conduira, infailliblement, à cette union transformante avec Jésus, qui est, en d’autres termes, la véritable sainteté de vie, la nature intime du christianisme : « à tous ceux qui l’ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu : à ceux qui croient en son nom, qui ne sont pas nés de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1, 12-13).

 

Fides

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4 janvier 2007 4 04 /01 /janvier /2007 14:53

Sur les ruines de la liturgie, telles qu’elles apparaissent dans nos paroisses, germe aujourd’hui un modèle de religion dont les adeptes finissent souvent par se comporter en « athées dévots ». Ils ne croient plus en la Présence réelle, ne savent plus ce qu’est le sacerdoce, n’écoutent plus le Successeur de Pierre... mais continuent sans scrupules à enclaver Dieu pour en faire la clé de voûte d’un système - le leur - qui sert les intérêts des pouvoirs dominants dans les paroisses et les diocèses. Dans ce contexte, les célébrations liturgiques finissent par n’être plus qu’un « badge identitaire », un artifice permettant de dissimuler des avantages personnels sous le masque de la religion, de la participation, de l’engagement. La germination de ce nouveau modèle religieux, plein de contradictions pastorales et d’approximations théologiques, est fondamentalement lié à l’écroulement de la liturgie de l’Eglise. Ce mouvement ne rassemble plus que ceux qui persistent à s’autocélébrer pour refuser de voir qu’ils se trouvent entraînés, de leur propre fait, dans un mouvement qui les conduit à remplacer la foi par des opinions éphémères.

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