3 juin 2009 3 03 /06 /juin /2009 20:06

Dans le Motu proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007, le Pape Benoît XVI écrivait que « les deux formes d'usage du rite romain peuvent s'enrichir réciproquement. (...) Dans la célébration de la Messe selon le Missel de Paul VI, pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l'a été souvent fait jusqu'à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien ».
En réalité, on se rend compte que là où coexistent les deux formes du rite romain, il est rare de constater une influence bénéfique de la forme extraordinaire sur la forme ordinaire : chaque messe a généralement "son" public et chaque public est fidèle à "sa" messe. Pas question de changer quoi que ce soit.


 

 

A Rambouillet (Yvelines), par exemple, l'équipe liturgique a placé un écran dans le choeur d'une église afin que puissent être projetées des images et les paroles des chants destinés à agrémenter la messe prétendument célébrée selon la forme ordinaire du rite romain. Une fois par mois, dans cette même église, la messe est célébrée dans la forme extraordinaire. La forme extraordinaire n'a eu jusqu'ici aucune influence sur la forme ordinaire : l'écran est toujours en place et au cours de la liturgie "ordinaire" on continue à faire et à chanter n'importe quoi. Il y a bien une schola grégorienne, mais elle est soigneusement cantonnée à la forme extraordinaire : elle est priée de disparaître dès la "liturgie tridentine" terminée. Manifestement, personne n'envisage d'introduire du grégorien et de la beauté dans les messes célébrées selon la forme ordinaire.
La situation est identique à Colmar (Haut-Rhin) où sitôt la messe selon la forme extraordinaire finie, une armada de laïcs investit le choeur pour faire en sorte qu'y puisse être célébrée la messe selon la forme ordinaire (quand on dit "forme ordinaire", il faut plutôt entendre la "forme délabrée" qu'on trouve dans la presque totalité des paroisses du diocèse).
Il existe cependant quelques rares paroisses où les deux formes sont célébrées avec autant de dignité et de respect des missels romains. Mais c'est simplement parce que le prêtre qui dessert ces paroisses a un grand sens de la liturgie et de l'église. Dans ces cas, grâce au célébrant, la sacralité est manifestée et, effectivement, les fidèles passent sans difficulté d'une forme liturgique à l'autre. 
Mais répétons-le : il s'agit de paroisses exceptionnelles... et de prêtres tout autant exceptionnels.
Partout ailleurs, il est évident qu'on ne cherche absolument pas à "améliorer" la forme (ou plutôt "les formes") ordinaire(s) du rite romain : le clergé diocésain est tellement habitué à la misère liturgique qu'il entretient qu'il ne voit pas l'intérêt qu'il aurait à changer quoi que ce soit dans sa façon maladroite - et anti-conciliaire ! - de traiter la liturgie de l'Eglise. On voit par là que la liturgie n'est pas la préoccupation première de nos pasteurs diocésains : ils ne s'y intéressent que lorsque le pape fait paraître un document qui risque de mettre en cause les mauvaises habitudes prises. Dès que s'apaisent les réactions qui font suite à la publication d'un tel document, le ronron liturgique reprend ses droits... avec sa médiocrité convenue. C'est bien ce qui s'est passé avant, pendant et après la parution de Summorum pontificum: on a soudain entendu des pasteurs rappeler aux fidèles qu'il fallait suivre le Concile en matière de liturgie. Puis plus rien.

 

Pro Liturgia

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3 juin 2009 3 03 /06 /juin /2009 10:22

En France, nous sommes désormais placés devant un choix capital à faire : ou bien nous laissons la liturgie s’effondrer comme elle le fait depuis 50 ans sous les coups de boutoirs pastoraux de clercs qui n’ont rien compris au Concile et dans ce cas les diocèses, les paroisses, les églises, les instituts religieux... s’effondreront avec elle, ou bien nous réagissons. Si nous optons pour la réaction salutaire, alors il faut se dire qu’il n’y a plus de temps à perdre au vu de la situation alarmante du « catholicisme hexagonal » - situation que reconnaissent d’ailleurs à mi-voix quelques évêques.


 

 

- Réagir, c’est cesser d’écouter les discours lénifiants des « contestataires Mai 68 » et d’un grand nombre de pasteurs diocésains qui n’osent pas avouer qu’ils ne savent plus quoi faire après nous avoir tant de fois promis qu’une fois mis en place leurs « projets pastoraux » (dont tout le monde s’accordait à reconnaître qu’ils étaient tous plus fumeux les uns que les autres), un redressement allait s’opérer.

- Réagir, c’est cesser de participer à ces célébrations liturgiques dominicales où dominent la désinvolture, le mauvais goût, l’inculture et - pire que tout - cette volonté proprement pathologique de ne jamais faire exactement ce que l’Eglise demande.

- Réagir, c’est cesser de s’extasier lorsque une fois, exceptionnellement, une messe est célébrée de façon « un peu moins pire » que toutes les autres fois.

- Réagir, c’est avoir le courage de dire que les « mamies-bigoudis » et autres « animateurs liturgiques » qui nous empoisonnent systématiquement la liturgie romaine avec leurs gesticulations et leurs « mots d’accueil » inutiles doivent absolument quitter le sanctuaire pour laisser la liturgie parler d’elle-même.

- Réagir, c’est rappeler à bon nombre de célébrants - aux évêques en premier lieu - qu’ils ont à se comporter dans les sanctuaires comme des serviteurs discrets - diaphanes ! - de la liturgie et non comme des propriétaires du rite.

- Réagir, c’est refuser fermement tout ce qui se fait dans les paroisses et qui ne va pas dans le sens des enseignements du Souverain Pontife.

- Réagir, c’est rappeler à certains prêtres qui n’ont que le mot « charité » à la bouche que la première des charités consiste à ne pas refuser aux fidèles la liturgie et la catéchèse que l’Eglise entend leur donner.

 

Il est temps, il est grand temps de réagir si nous ne voulons pas assister à l’extinction du catholicisme en France. Et tant pis pour ceux qu’une telle réaction pourrait offusquer ; car voilà trop longtemps qu’ils nous mènent par le bout du nez. Il faut maintenant que les « fidèles de la base », ceux à qui on a toujours demandé d’ « oser une parole forte » fassent savoir à qui de droit que leur patience - et dans une certaine mesure leur naïveté - a désormais atteint ses limites.

 

Pro Liturgia

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 18:46

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 16:09
Il y a 40 ans, Sa Sainteté le Pape Paul VI publiait son Encyclique infaillible Humanae Vitae sur le mariage et la régulation naturelle des naissances. Contestée et incomprise au moment de sa publication, cette Encyclique contient pourtant un message très important pour la société actuelle. Elle est à la base de toute la réflexion morale du Magistère pour les enjeux éthiques. Avec Pierre-Olivier Arduin, directeur de la Commission Bioéthique du Diocèse de Fréjus-Toulon, nous allons approfondir ce message (15 minutes).


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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 14:14

« La mentalité sécularisée qui imprègne nos sociétés semble pénétrer dans l'Eglise au risque de mettre en péril l'intégrité de la liturgie. Il n'est pas rare de trouver aujourd'hui des célébrations où sont introduits n'importe quels chants et n'importe quels gestes avec, en plus, un enrobage de banalité et de laideur. Quand les espaces sacrés conçus pour Dieu et pour son peuple deviennent banalisés à force d'être prêtés à n'importe qui et pour n'importe quel spectacle ou concert, ils finissent inévitablement par perdre le sens premier pour lequel ils ont été conçus et ne parviennent alors plus à diffuser le moindre message sacré. » Ces observations ont été faites par le théologien Inos Biffi et publiées dans l' « Osservatore Romano ». Mgr Biffi faisait remarquer que dans un tel contexte de sécularisation, bien des symboles sacrés clairs et instructifs deviennent confus et trompeurs : les sanctuaires deviennent des salles carrées ou se mettent à ressembler à des salles de spectacle afin de donner l'illusion d'un progrès de l'architecture alors qu'en réalité il s'agit d'une perte dramatique du sens du religieux et du sacré. Le théologien ne manque pas, au passage, de décocher une flèche en direction de religieuses gagnées par un certain courant féministe et chez lesquelles ont voit souvent des Supérieures de Congrégations se croire au-dessus des institutions de l'Eglise ou de ceux qui en sont les premiers responsables. 

 

Sur ces mêmes thèmes, le Père Manfred Hauke, Professeur au Séminaire diocésain de Lugano, en Suisse, et Rédacteur en chef du magazine « Ephemerides Liturgicae », a un point de vue identique. Ainsi, selon lui, la communion devrait être reçue à genoux qui est l'attitude la plus appropriée pour exprimer le respect, l'humilité et l'adoration face à Dieu. Et il faudrait à l'avenir absolument s'abstenir d'applaudir dans les églises : l'église - souligne-t-il - est un lieu de prière et d'adoration et non un cirque ou un stade. Enfin - dit encore le P. Hauke - si l'Eglise considère à juste titre que l'orgue est le « prince des instruments » et si elle n'a rien contre la flûte dans certaines de ses cérémonies, il est par contre inadmissible qu'on introduise la batterie ou la guitare électrique dans les célébrations, dans la mesure où ces instruments éminemment profanes conduisent à éliminer toute sacralité de la liturgie.

 

Pro Liturgia

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 14:12

Cardinal-20Burke-Paul-20Haring.jpeg« (...) Nous sommes venus ici pour marcher à la suite du Pape Benoît XVI qui encourage et soutient un nouveau mouvement en faveur de la liturgie et de sa célébration correcte, tant extérieure qu’intérieure. (1) Dans l’Exhortation apostolique « Sacramentum Caritatis », le Saint Père nous a rappelé que la réforme liturgique voulue par le Concile contient des richesses qui n’ont pas encore explorées. (2) La valorisation de la liturgie a été oubliée - ou n’est restée que superficielle - parce que la culture laïque fortement marqué par le relativisme, le matérialisme et l'individualisme, a également affecté la liturgie latine, touchant en particulier son caractère sacré et sa dimension catholique. Voilà pourquoi on a assisté au développement d’un conflit - en grande partie d’ordre émotionnel - entre les « innovateurs » et les « conservateurs ». Pour dépasser de façon raisonnable ce conflit, il faudrait reprendre le Mémoire sur la réforme liturgique (3) rédigé en 1949 par le Pape Pie XII et qui, déjà bien avant le concile Vatican II indiquait qu’une restauration de la liturgie était devenue nécessaire. Dans ce Mémoire étaient indiqués les principes fondamentaux d’une telle restauration et le programme pour sa mise en œuvre pratique. On trouve aussi les raisons - de cette époque - poussant à engager une réforme liturgique : l’état de la liturgie et des sciences liturgiques, la situation de la liturgie dans le monde, la disposition dans laquelle se trouve le clergé, les promesses et les initiatives qui devront être prises par le Saint-Siège pour une réforme liturgique définitive.  C’est à la lumière de ces enseignements que nous devons relire la Constitution « Sacrosanctum Concilium » et en dégager certains points fondamentaux : la nature de la liturgie et son importance dans la vie de l’Eglise, la formation liturgique du clergé - à partir de la formation reçue dans les séminaires - ainsi que celle des fidèles, la réforme liturgique et son impact sur la spiritualité, et enfin les critères permettant de mener cette réforme à son terme.

 

Pour distinguer la « réforme de la liturgie » des « déformations de la liturgie » conduisant à ces situations intolérables dénoncées par le Pape Benoît XVI (4), il devrait être suffisant de voir si deux critères essentiels sont observés dans les célébrations actuelles : « probe servata eorum [rituum] substantia » et « restituantur vero ad pristinam sanctorum Patrum normam » (5), (la conservation fidèle de la substance des rites dans le respect de ce qui a été reçu des Pères.) Il faut aussi tenir compte des pressions subies par les responsables de la liturgie quand il s’est agit de mettre la réforme en œuvre : cette réalité a eu des conséquences sur l’application de la réforme en introduisant un esprit critique dirigé vers le Siège apostolique, un esprit rationaliste qui ne tenait plus compte des besoins d’une piété authentique... Le fait que les « liturgistes » n’étaient pas souvent de bons théologiens a fait qu’on a perdu de vue que les gestes et les paroles de la liturgie expriment des réalités théologiques. Du fait que la théologie était devenu l’objet de nombreuses discussions, les idées les plus sujettes à caution sont tombées sur les formules liturgiques et les rites avec une conséquence très grave : alors que les discussions auraient dû demeurer dans la sphère des spécialistes, elles sont devenue l’objet des débats s’élevant chez les simples fidèles. Cette réalité trouve un écho dans la Lettre apostolique « Vicesimus Quintus Annus » de Jean-Paul II, publiée en 1988, où il est questions d’ « applications erronées » de la réforme voulue par Vatican II (6). 

 

Un autre point important qu’il faut souligner est le fait que la liturgie « de Paul VI » a été désacralisée par l’introductions d’expériences et d’usages faisant que ce qui avait été considéré comme sacré avant le Concile ne l’était plus après. (7) L’amour pour ce qui avait été transmis jusqu’ici s’est changé en un principe selon lequel chacun s’est cru autorisé à faire ce qu’il voulait comme il voulait. A l’occasion de la publication du Motu proprio « Summorum Pontificum » certains ont continué à soutenir que les deux formes de l’unique liturgie romaine étaient incompatibles dans la mesure où elles véhiculaient deux ecclésiologies différentes. Le Pape Benoît XVI, au contraire, a clairement montré que la coexistence des deux Missels romains était un moyen de créer le lien permettant de guider la juste compréhension de la Constitution « Sacrosanctum Concilium ». Il est important de rappeler ici les paroles du Pape Benoît XVI sur la réforme liturgique : « Concrètement, il s’agit de lire les changements voulus par le Concile à l’intérieur de l’unité qui caractérise le développement historique du rite lui-même, sans introduire de ruptures artificielles. » (8) En nous basant sur cette réalité de l’unité organique de la sainte Liturgie, en particulier après la publication de « Universae Ecclesiae » l’an dernier, nous devons tous, en particulier dans les instituts et les chaires de la liturgie, dans les séminaires et les facultés, encourager une discussion honnête afin d'encourager une discussion honnête et persévérante permettant de montrer qu’il doit y avoir un enrichissement mutuel entre la forme « ordinaire » et la forme « extraordinaire » du rite de la messe qui est devenu un sujet sur lequel le Saint-Père travaille avec persévérance. Par dessus tout, nos églises et toutes nos chapelles doivent toutes redevenir des lieux où la Liturgie sacrée est célébrée d’une manière exemplaire ; car la Liturgie est l’œuvre de Dieu qui nous est confiée pour être la manifestation la plus haute et la plus parfaite de sa sainte Eglise. (...) »

 

 

NOTES.
(1) Cf. Joseph Ratzinger, Teologia della liturgia. La fondazione sacramentale dell’esistenza cristiana [Opera omnia, Vol. XI], Città del Vaticano : Libreria Editrice Vaticana, 201, p. 26. 

(2) Cf. « Rerum conditor Deus, qui legem laboris humano generi statuisti… » Missale Romanum ex decreto Ss. Concilii Tridentini restitutum Summorum Pontificum cura recognitum, Editio Typica 1962 [Missale Romanum 1962], ed. Manlio Sodi e Alessandro Toniolo, Città del Vaticano : Libreria Editrice Vaticana, 2007, p. 600, « Oratio ».

(3) Cf. Carlo Braga, C.M., ed., La riforma liturgica di Pio XII : Documenti, I. La « Memoria sulla riforma liturgica », Roma : Centro Liturgico Vincenziano, 2003. 

(4) Benedictus PP. XVI, Epistula « Ad Episcopos Catholicae Ecclesiae Ritus Romani », die 7 Iulii 2007, Acta Apostolicae Sedis [AAS] 99 (2007), p. 796. 

(5) Sacrosanctum Concilium Oecumenicum Vaticanum II, Constitutio « Sacrosanctum Concilium », « De Sacra Liturgia », AAS 56 (1964), p. 114, n. 50. Versione italiana : Enchiridion Vaticanum, Vol. 1, p. 51, n. 87. 

(6) « [u]sus vitiosi ». Ioannes Paulus PP. II, Litterae apostolicae Vicesimus quintus annus, « Quinto iam lustro expleto conciliari ab promulgata de Sacra Liturgia Constitutione Sacrosanctum Concilium », 4 Novembris 1988, AAS 81 (1989), p. 910, c, n. 13. Versione italiana : Enchiridion Vaticanum, Vol. 11, p. 999, n. 1586. 

(7) Cf. « Resistite fortes in fide », 29 giugno 1972, Insegnamenti di Paolo VI, Vol. 10 (1972), Città del Vaticano : Tipografia Poliglotta Vaticana, 1973, pp. 705-708. 

(8) « Agitur reapse de immutationibus percipiendis, quas intra unitatem voluit Concilium, quae historicum ipsius ritus progressum, absque inductis facticiis fractionibus, designat ». Benedictus PP. XVI, Adhortatio Apostolica Post-Synodalis Sacramentum caritatis, « De Eucharistia vitae missionisque Ecclesiae fonte et culmine », die 22 Februarii 2007, AAS 99 (2007), p. 107, n. 3. Versione italiana : Enchiridion Vaticanum, Vol. 24, p. 91, n. 107.

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 12:24

« Avant le XIIIe siècle, étant donné que la distinction entre l’ordre naturel et l’ordre surnaturel n’était pas clairement élaborée, la loi naturelle était généralement assimilée à la morale chrétienne. Ainsi le décret de Gratien, qui fournit la norme canonique de base au XIIe siècle, commence ainsi : « La loi naturelle est ce qui est contenu dans la Loi et l’Evangile ». Il identifie ensuite le contenu de la loi naturelle avec la règle d’or et précise que les lois divines correspondent à la nature. Les Pères de l’Eglise ont donc eu recours à la loi naturelle ainsi qu’à l’Ecriture sainte pour fonder le comportement moral des chrétiens, mais le Magistère de l’Eglise, dans un premier temps, eut peu à intervenir pour trancher des disputes sur le contenu de la loi morale. Lorsque le Magistère de l’Eglise fut amené non seulement à résoudre des discussions morales particulières mais aussi à justifier sa position face à un monde sécularisé, il fit plus explicitement appel à la notion de loi naturelle. C’est au XIXe siècle, spécialement sous le pontificat de Léon XIII, que le recours à la loi naturelle s’impose dans les actes du Magistère. La présentation la plus explicite se trouve dans l’encyclique Libertas praestantissimum (1888). Léon XIII se réfère à la loi naturelle pour identifier la source de l’autorité civile et en fixer les limites. Il rappelle avec force qu’il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes quand les autorités civiles commandent ou reconnaissent quelque chose qui est contraire à la loi divine ou à la loi naturelle. Mais il recourt aussi à la loi naturelle pour protéger la propriété privée contre le socialisme ou encore pour défendre le droit des travailleurs à se procurer par leur travail ce qui est nécessaire à l’entretien de leur vie. Dans cette même ligne, Jean XXIII se réfère à la loi naturelle pour fonder les droits et devoirs de l’homme (encyclique Pacem in terris [1963]). Avec Pie XI (encyclique Casti Connubii [1930]) et Paul VI (encyclique Humanae Vitae [1968]), la loi naturelle se révèle un critère décisif dans les questions relatives à la morale conjugale. Certes, la loi naturelle est de droit accessible à la raison humaine commune aux croyants et aux incroyants et l’Eglise n’en a pas l’exclusivité, mais, comme la Révélation assume les exigences de la loi naturelle, le Magistère de l’Eglise en est constitué le garant et l’interprète. Le Catéchisme de l’Eglise catholique (1992) et l’encyclique Veritatis Splendor (1993) accordent ainsi une place déterminante à la loi naturelle dans l’exposé de la morale chrétienne.

 

Aujourd’hui, l’Eglise catholique invoque la loi naturelle dans quatre contextes principaux. En premier lieu, face à la montée d’une culture qui limite la rationalité aux sciences dures et abandonne au relativisme la vie morale, elle insiste sur la capacité naturelle qu’ont les hommes à saisir par leur raison « le message éthique contenu dans l’être » et à connaître dans leurs grandes lignes les normes fondamentales d’un agir juste conforme à leur nature et à leur dignité. La loi naturelle répond ainsi à l’exigence de fonder en raison les droits de l’homme et elle rend possible un dialogue interculturel et interreligieux capable de favoriser la paix  universelle et d’éviter le « choc des civilisations ». En deuxième lieu, face à l’individualisme relativiste qui considère que chaque individu est source de ses propres valeurs et que la société résulte d’un pur contrat passé entre des individus qui choisissent d’en constituer par eux-mêmes toutes les normes, elle rappelle le caractère non-conventionnel mais naturel et objectif des normes fondamentales qui régissent la vie sociale et politique. En particulier, la forme démocratique de gouvernement est intrinsèquement liée à des valeurs éthiques stables qui ont leur source dans les exigences de la loi naturelle et qui ne dépendent donc pas des fluctuations du consensus d’une majorité arithmétique. En troisième lieu, face à un laïcisme agressif qui veut exclure les croyants du débat public, l’Eglise fait valoir que les interventions des chrétiens dans la vie publique, sur des sujets qui touchent la loi naturelle (défense des droits des opprimés, justice dans les relations internationales, défense de la vie et de la famille, liberté religieuse et liberté d’éducation…), ne sont pas de soi de nature confessionnelle mais relèvent du souci que chaque citoyen doit avoir pour le bien commun de la société. En quatrième lieu, face aux menaces d’abus de pouvoir, voire de totalitarisme, que recèle le positivisme juridique et que véhiculent certaines idéologies, l’Eglise rappelle que les lois civiles n’obligent pas en conscience lorsqu’elles sont en contradiction avec la loi naturelle et elle prône la reconnaissance du droit à l’objection de conscience ainsi que le devoir de désobéissance au nom de l’obéissance à une loi plus haute. La référence à la loi naturelle, loin d’engendrer le conformisme, garantit la liberté personnelle et plaide en faveur des délaissés et de ceux qu’oppriment des structures sociales oublieuses du bien commun ».

 

Extrait de la CTI

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 11:54
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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 08:28

Tu solus qui facis mirabilia; Tu solus Creator qui creasti nos; Tu solus Redemptor qui redemisti nos Sanguine Tuo pretiosissimo. Ad Te solum confugimus, in Te solum confidimus, nec alium adoramus, Jesu Christe.Ad te preces effundimus, exaudi quod supplicamus, et concede quod petimus, Rex benigne.

Toi seul es celui qui fait des merveilles. Toi seul es le créateur qui nous a créés. Toi seul est le Rédempteur qui par Ton Sang très précieux  nous a rachetés. Vers Toi seul nous trouvons refuge, en Toi seul nous nous confions, nous n’adorons nul autre, Jésus-Christ. Nous T’adressons nos prières : Exauce nos supplications, accorde-nous ce que nous demandons, O Roi si bon.

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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 20:35

Seigneur, prends pitié, --> Seigneur prends pitié

O Christ, prends pitié, --> O Christ, prends pitié

Seigneur, prends pitié, --> Seigneur, prends pitié

 

O Christ, écoute-nous, --> O Christ, écoute-nous

O Christ, exauce-nous, --> O Christ, exauce-nous

 

Père du Ciel, Seigneur Dieu, --> prends pitié de nous.

Fils, rédempteur du monde, Seigneur Dieu, --> prends pitié de nous.

Esprit Saint, Seigneur Dieu, --> prends pitié de nous.

Sainte Trinité, un seul Dieu, --> prends pitié de nous.

 

Jésus, prêtre et victime, --> prends pitié de nous.

Jésus, prêtre à jamais selon le sacerdoce de Melchisédech, --> prends pitié de nous.

Jésus, prêtre envoyé par Dieu porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, --> prends pitié de nous.

Jésus, prêtre qui as institué à la dernière Cène le Mémorial de ton Sacrifice, --> prends pitié de nous.

Jésus, prêtre toujours vivant pour intercéder en notre faveur, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre qui as reçu du Père l'Onction d'Esprit Saint et de puissance, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre choisi parmi les hommes, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre établi en faveur des hommes, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre de notre profession de foi, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre digne d'une gloire supérieure à celle de Moïse, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre du sanctuaire véritable, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre des biens à venir, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre saint, innocent et sans tache, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre fidèle et miséricordieux, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre brûlant de zèle pour Dieu et pour les âmes, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre parfait à jamais, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre qui as traversé les cieux par ton Sang, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre qui nous as ouvert la voie, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre qui nous as aimés et nous a lavés de nos péchés par ton Sang, --> prends pitié de nous.

Jésus, grand prêtre qui t'es livré à Dieu en offrande et victime sans tache, --> prends pitié de nous.

Jésus, victime pour Dieu et les hommes, --> prends pitié de nous.

Jésus, victime sainte et immaculée, --> prends pitié de nous.

Jésus, victime d'apaisement, --> prends pitié de nous.

Jésus, victime pacifique, --> prends pitié de nous.

Jésus, victime d'expiation et de louange, --> prends pitié de nous.

Jésus, victime de réconciliation et de paix, --> prends pitié de nous.

Jésus, victime en qui nous pouvons en toute confiance accéder à Dieu, --> prends pitié de nous.

Jésus, victime vivante pour les siècles des siècles, --> prends pitié de nous.

 

Montre-toi favorable, Jésus, --> épargne-nous.

Montre-toi favorable, Jésus, --> écoute-nous.

 

Des attaques contre tes prêtres, --> Jésus, délivre-nous.

Du péché de sacrilège, --> Jésus, délivre-nous.

De l'esprit de débauche, --> Jésus, délivre-nous.

Des gains malhonnêtes, --> Jésus, délivre-nous.

De toute simonie, Jésus, --> Jésus, délivre-nous.

De l'abus des biens de l'Église, --> Jésus, délivre-nous.

De l'amour du monde et de ses vanités, --> Jésus, délivre-nous.

De la célébration indigne de tes mystères, --> Jésus, délivre-nous.

Par ton Sacerdoce éternel, --> Jésus, délivre-nous.

Par l'onction sainte reçue du Père qui t'a établi prêtre, --> Jésus, délivre-nous.

Par l'esprit de ton sacerdoce, --> Jésus, délivre-nous.

Par ton ministère qui a glorifié ton Père sur la terre, --> Jésus, délivre-nous.

Par l'unique offrande sanglante de toi-même sur la Croix, --> Jésus, délivre-nous.

Par ce même sacrifice renouvelé chaque jour sur l'autel, --> Jésus, délivre-nous.

Par la puissance divine que tu exerces mystérieusement par tes prêtres, --> Jésus, délivre-nous.

 

Pour qu'il te plaise de garder dans la sainteté de ton service tous les prêtres, de grâce, --> écoute-nous.

Pour qu'il te plaise d'accorder à ton peuple des pasteurs selon ton cœur, de grâce, --> écoute-nous.

Pour qu'il te plaise de les remplir de l'esprit de ton sacerdoce, --> écoute-nous.

Pour que les lèvres des prêtres gardent le savoir, --> écoute-nous.

Pour qu'il te plaise d'envoyer dans ta moisson des ouvriers fidèles, --> écoute-nous.

Pour qu'il te plaise de multiplier les dispensateurs de tes mystères, --> écoute-nous.

Pour qu'il te plaise de leur accorder de persévérer dans le service que tu leur demandes, --> écoute-nous.

Pour qu'il te plaise de leur accorder patience dans le ministère, --> écoute-nous.

efficacité dans l'action et persévérance dans la prière, --> écoute-nous.

Pour qu'il te plaise de répandre par eux en tout lieu le culte du Saint-Sacrement, --> écoute-nous.

Pour qu'il te plaise d'accueillir dans ta joie tes fidèles serviteurs, --> écoute-nous.

 

Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, --> épargne-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, --> écoute-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlèves le péché du monde, --> prends pitié de nous.

 

Jésus, grand prêtre, --> écoute-nous.

Jésus, grand prêtre, --> exauce-nous.

 

Prions : Dieu qui gardes et sanctifies ton Église, suscite en elle par ton Esprit des serviteurs de tes mystères capables et fidèles ; par leur ministère et leur exemple, le peuple chrétien avancera sous ta protection dans la voie du salut. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

 

Dieu qui as ordonné à tes disciples, alors qu'ils célébraient le culte et jeûnaient, de mettre à part Paul et Barnabé pour l'œuvre à laquelle tu les avais appelés, assiste ton Église en prière, toi qui sondes les cœurs, et montre-nous ceux que tu as choisis pour ton service. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il. (Prière citée par le Pape Jean Paul II in "MA VOCATION, DON ET MYSTERE" – 1996)

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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 18:47

Les nouvelles qui nous parviennent de différents diocèses tendent à prouver que la situation de l'Eglise, en France, est plus catastrophique qu'on le croit ou qu'on le laisse entendre. A quelques exceptions près, dans la majorité des diocèses, des commissions passent le plus clair de leur temps à restructurer les paroisses, à supprimer des messes dominicales, à favoriser les absolutions collectives, à multiplier les tracasseries dirigées sur les prêtres fidèles à Rome, à liquider les organistes et maîtres de choeurs qui souhaitent suivre les enseignements conciliaires, à interdire aux prêtres de célébrer les funérailles, à donner les pleins pouvoirs à des groupes de fidèles n'ayant eu pour toute "formation" que le lavage de cerveaux organisé par le clerc le plus anti-romain que compte le diocèse...


 

 

 

Le résultat est là, sous nos yeux : des séminaires vides, des maisons religieuses qui ferment les unes après les autres, des paroisses désertées. Certains répliqueront : « Mais chez nous, il y a encore du monde à la messe ! ». Il serait plus juste de dire qu'il y a encore du monde à "une" messe... pour des raisons qui ne sont pas toujours d'ordre spirituel au sens catholique du terme. Mais si l'on traverse la France, on voit bien que la majorité des églises sont fermées - parfois même délabrées - et ne servent plus qu'à l'occasion d'un enterrement.
Beaucoup de prêtres qui ont à coeur de servir fidèlement l'Eglise nous le disent : il y a, dans certains états-majors diocésains, une volonté de liquider la religion catholique ou, plus exactement, de mettre en place une Eglise que l'on voudrait faire passer pour catholique mais qui ne l'est plus et qui, ne l'étant plus, en vient à priver peu à peu les baptisés du secours des sacrements. Plus de prêtres, plus de messes, plus d'adoration, plus de confessions, plus de funérailles chrétiennes, des baptêmes différés... Et des prêtres qui, au lieu d'être les pasteurs de la communauté dotés d'un pouvoir sacramentel, n'en sont plus que les représentants obligés de se plier docilement aux exigences de tel groupe de pression composé de quelques laïcs qui ne restent dans l'Eglise que dans la mesure où elle leur permet de "pontifier" à chaque réunion de secteur.
D'où vient ce délabrement ? Disons, pour faire bref, qu'il a deux origines étroitement liées.
La première : on a mis consciencieusement en oeuvre tous les programmes pastoraux imaginés par les bureaucrates diocésains. Des programmes qui n'étaient que des miroirs aux alouettes. Les messes anticipées du samedi soir ? Génial ! Les absolutions collectives ? Génial ! Les ADAP ? Génial ! Les prêtres en civil ? Génial ! La suppression du latin et du grégorien ? Génial ! La célébration face au peuple ? Génial ! Les choristes dans le chœur ? Génial ! Les messes-rythmées-pour-attirer-les-jeunes ? Génial ! La communion distribuée par des laïcs ? Génial ! La suppression des processions ? Génial ! La suppression des Saluts du Saint-Sacrement ? Génial ! L'abandon des vêtements liturgiques ? Génial ! Les gamins qui font la ronde autour de l'autel ? Génial ! Les panneaux multicolores qui enlaidissent les sanctuaires ? Génial ! La désacralisation et la laideur généralisées ? Génial ! Souvenons-nous de ce qui se disait très officiellement dans les hautes sphères ecclésiastiques : « La chute de la pratique dominicale est une chance pour l'Eglise... La raréfaction des prêtres va obliger les laïcs à se prendre en mains... ».
La seconde origine du marasme doit être dénoncée aussi, même si elle est difficile à entendre : nous avons dans les diocèses de France - à quatre ou cinq exceptions près - des évêques hypocrites (+) (+) (+). Voilà : le mot est lâché. Désolé : nous avons "osé une parole forte", comme ont dit aussi dans certains milieux.


Lorsque le Pape Benoît XVI est venu en France, on a vu tous nos pasteurs diocésains se confondre en sourires, en ronds de jambes, en explications pour convaincre les fidèles que le pape Ratzinger était un homme exceptionnel, doux, ouvert et d'une grande envergure intell
ectuelle... Oublié, le "Panzerkardinal"; oubliée la grande gêne manifestée par beaucoup à l'annonce de l'élection de Joseph Ratzinger au pontificat suprême ! Et puis le Saint-Père est retourné à Rome... et qu'est-ce qui a changé dans nos diocèses, dans nos paroisses ? Rien : strictement rien !
La "gallicane-attitude" a repris rapidement le dessus. Pas une seule des orientations données par le Saint-Père n'a donné lieu à une déclaration des évêques - individuelle ou collective - visant à faire comprendre qu'on allait à présent s'atteler à suivre le chemin indiqué par le Successeur de Pierre. La seule chose qui a parfois changé est qu'on trouve à présent des églises où est célébrée la forme "extraordinaire" du rite romain. Mais que les fidèles "traditionalistes" ne s'y trompent pas : il ne s'agit là que de poudre aux yeux. Une façon bien commode de parquer les empêcheurs de tourner pastoralement en rond, afin que partout ailleurs on puisse continuer le grand chantier de démolition de l'Eglise catholique.
Dans cette situation, il convient de rappeler quelque chose d'essentiel : chaque évêque n'a d'autorité et de légitimité que s'il est manifestement en communion avec le Successeur de Pierre : ça a été clairement rappelé (par les évêques eux-mêmes !) au moment de la levée des excommunications des quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre, est c'est clairement dit à chaque messe, au cours de la prière eucharistique, par chaque célébrant.
Qu'est-ce qu'être en communion avec le Saint-Père ? Ce n'est pas seulement dire « le Concile, le Concile, le Concile... » ou encore « le Pape, le Pape, le Pape... » en sautant comme un cabris - pour reprendre la célèbre formule du général de Gaulle parlant de l'Europe. Etre en communion avec le pape, c'est relayer fidèlement sa pensée, diffuser son enseignement, et faire (dans toute la mesure du possible) ce qu'il dit de faire comme il dit de faire. Or on voit qu'en France, rien de tout cela n'est fait. La preuve ? Que ceux qui ont pu constater que dans un diocèse on s'efforçait de mettre en oeuvre Sacramentum Caritatis ou Ecclesia de Eucharistia lèvent le doigt... Que ceux qui ont pu constater que la Constitution sur la liturgie de Vatican II est fidèlement appliquée dans leur paroisse avec les encouragements de leur évêque lèvent le doigt... Peu de doigts se lèvent.
Bien au contraire, certaines orientations pastorales vont tout à l'opposé des chemins que Benoît XVI et ses prédecesseurs demandent d'emprunter pour redresser la situation : il suffit de parcourir les documents magistériels et de comparer ce qui s'y dit avec ce qui se fait dans les diocèses pour s'en rendre compte. Or, quand les divergences deviennent évidentes et manifestes, les fidèles ont le devoir d'exercer leur capacité de discernement : c'est-à-dire qu'ils ont le droit de refuser fermement d'appliquer les directives de tel ou tel pasteur.
L'Eglise fondée par le Seigneur a toujours très clairement enseigné que les évêques diocésains ne peuvent exercer leur charge que dans la communion hiérarchique avec le Successeur de Pierre (cf. Can. 375). Il est donc évident qu'aucun fidèle n'est tenu d'obéir à l'évêque qui, par exemple, met en oeuvre une pastorale diocésaine visant à limiter des célébrations eucharistiques (ou même à priver les fidèles de messe en prétextant un rassemblement diocésain en un lieu unique) alors même que le Souverain Pontife rappelle qu'il faut tout faire pour que les fidèles puissent facilement participer à l'Eucharistie dominicale. Aucun fidèle n'est tenu d'obéir à une équipe d'animation pastorale, quand bien même serait-elle composée de laïcs désignés par l'évêque diocésain.
De même, l'exercice du discernement doit pousser les fidèles à refuser toutes les pratiques infantilisantes, tous les cantiques niais, toutes les célébrations grotesques, tous les comportements déraisonnables qui conduisent à donner de l'Eglise catholique une image ridicule.
Il est donc urgent, au vue de la situation actuelle, que les fidèles se ressaisissent. Dans un premier temps, ils doivent refuser de suivre aveuglément leurs pasteurs diocésains lorsque leur égarement face à une situation qu'ils ne maîtrisent plus (car c'est souvent le cas) les pousse à imaginer une pastorale aux résultats plus qu'hypothétiques. Dans un second temps, ils doivent exiger de ces mêmes pasteurs - parce qu'ils veulent pouvoir les respecter - d'avoir des comportements dignes et réfléchis à travers lesquels la communion avec le Saint-Père puisse se manifester sans la moindre équivoque.

 

Pro Liturgia

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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 15:08

De temps en temps, avec une cadence « étrangement » régulière, on donne à imprimer des livres plus ou moins « à contre courant » et/ou « à caractère scandaleux ». Les premiers, pensés, écrits, publiés et divulgués au sein de l’Eglise même ; les deuxièmes, sagement programmés, y compris dans le rythme des dépêches et des éditoriaux, par un groupe attentif de pouvoirs extérieurs. Ces derniers, ne réussissant pas, et ne pouvant pas réussir, à déraciner le sens religieux humain, qui est désormais bien affermi, c’est une donnée anthropologique, tentent d’insinuer, sans utiliser de nombreux préambules, des attitudes de méfiance et de suspicion, avec le but explicite de délégitimer l’Institution, à laquelle ce sens religieux se réfère, de manière prépondérante. C’est une opération fortement idéologique, parce qu’elle a pour fin la tentative d’affaiblir l’Institution, y compris au plan économique, pour en affaiblir la force même de sa présence dans le monde ! Au fond, c’est le « vieux jeu napoléonien », mis à jour selon les lois démocratiques modernes et selon les moyens contemporains de communication et de persuasion non occulte. Les premiers, au contraire, les livres « à contre courant » ab intra, depuis l’intérieur de l’Eglise, proposent avec une répétition presque obstinée, comme si une affirmation non vraie, à force de la répéter, devenait authentique, comme remède et panacée de tout mal, une nouvelle sécularisation de l’Eglise, son « adaptation » au monde, compris au sens optimiste que, franchement, que l’on ne comprend pas quelle racine possible scripturaire, théologique elle peut revendiquer. L’alternative entre l’Eglise et le monde est radicale, et constitutive du nouveau Peuple de Dieu, de cette ethnie « sui generis » dont parlait Paul VI, qui n’est jamais réductible au monde et qui, quand elle y est réduite, ou quand elle s’y réduit elle-même, perd tout intérêt et devient muette, incapable d’annoncer l’alternative de l’Evangile. La véritable « différence chrétienne », que nous aimons appeler « différence catholique », en en montrant de cette manière la valeur œcuménique et universelle, consiste exactement dans ce fait d’être « dans la monde et non pas du monde », de mémoire évangélique, en maintenant éveillée la vigilance, candide, comme la colombe, la conscience, et prudente, comme les serpents, l’action. Les deux tentatives de publication, même avec des moyens différents semblent alimenter cette « normalisation » séculaire » du phénomène chrétien que le pouvoir, depuis les temps de l’Empire Romain, a toujours cherché, sans jamais parvenir à l’obtenir. Ces deux tentatives de publication réduisent, comme désir les premiers, et comme accusation les seconds, le Christianisme à un résultat moral ou moraliste, en détournant, ou en faisant détourner le regard, du « salut théocentrique » que le Christ a apporté dans le monde, en le gagnant pour les hommes au prix de son sang. Un salut qui, lorsqu’il rencontre la libre adhésion de l’homme pécheur, engendre une créature nouvelle, que l’on ne peut réduire à tout ce qui, jusqu’à présent, est connu et expérimenté. Enfin, théologiquement, les premiers, et historiquement et socialement les seconds, ignorent que la véritable urgence de notre temps est la perte de la foi ! Dans l’Eglise, perdre, progressivement, la certitude que Jésus de Nazareth, Seigneur et Christ, soit l’unique Sauveur universel de l’histoire (cf. la Déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, "Dominus Iesus", du 6 août 2000), et dans la monde, l’exclusion progressive volontaire de la valeur publique de la foi, comme facteur d’unification et de stabilisation de la société, et comme garantie de cette plateforme partagée de valeurs, qui est la seule capable d’assurer la permanence d’un ordre authentiquement démocratique. Alors, il est nécessaire de « résister » à toutes les tentatives dans le domaine de l’édition, plus ou moins réussies, avec la ferme conviction que le vrai problème, la véritable urgence, ecclésiale et sociale, est la récupération de la foi ! Cette foi simple et pure, jamais intellectualisée, typique de l’homme de la rue, qui jouit de toute notre estime, qui n’exclut jamais l’action surnaturelle de Dieu dans le monde. Cette foi qui, malgré tout, est toujours certaine que le Seigneur est le Dieu de l’histoire, qui lorsqu’Il le veut « fend les cèdres du Liban »

 

Fides

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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 15:07

  

 

Vénérés frères,
Chers frères et sœurs,

 

Je vous salue tous avec affection, au terme de la traditionnelle veillée mariale, qui conclut le mois de mai au Vatican. Cette année, celle-ci a revêtu une valeur tout à fait particulière, car elle a lieu la veille de la Pentecôte. En vous rassemblant, recueillis spirituellement autour de la Vierge Marie et en contemplant les mystères du Saint Rosaire, vous avez revécu l'expérience des premiers disciples, réunis au Cénacle avec la « Mère de Jésus », « d'un même cœur », « assidus à la prière » dans l'attente de la venue de l'Esprit Saint (cf. Ac 1, 14). Nous aussi, en cette avant-dernière soirée de mai, de la colline du Vatican, nous invoquons l'effusion de l'Esprit Paraclet sur nous, sur l'Eglise qui est à Rome et sur tout le peuple chrétien. La grande fête de la Pentecôte nous invite à méditer sur la relation entre l'Esprit Saint et Marie, une relation très étroite, privilégiée et indissoluble. La Vierge de Nazareth fut choisie pour devenir la Mère du Rédempteur par l'opération de l'Esprit Saint : dans son humilité, elle trouva grâce aux yeux de Dieu (cf. Lc 1, 30). En effet, dans le Nouveau Testament, nous voyons que la foi de Marie « attire », pour ainsi dire, le don de l'Esprit Saint. Avant tout dans la conception du Fils de Dieu, mystère que l'Archange Gabriel lui-même explique ainsi : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1, 35). Immédiatement après, Marie alla aider Elisabeth, et voici que lorsqu'elle arrive chez elle et la salue, l'Esprit Saint fait tressaillir l'enfant dans le sein de sa parente âgée (cf. Lc 1, 44) ; et tout le dialogue entre les deux mères est inspiré par l'Esprit de Dieu, en particulier le cantique de louange avec lequel Marie exprime ses sentiments profonds, le Magnificat. Tout l'épisode de la Naissance de Jésus et de sa prime enfance est guidé de façon presque palpable par l'Esprit Saint, même s'il n'est pas toujours nommé. Le Cœur de Marie, en parfaite harmonie avec le Fils Divin, est le temple de l'Esprit de Vérité, où chaque parole et chaque événement sont conservés dans la foi, dans l'espérance et dans la charité (cf. Lc 2, 19.51). Nous pouvons ainsi être certains que le Très Saint Cœur de Jésus, pendant toute la période de sa vie cachée à Nazareth, a toujours trouvé dans le cœur immaculé de la Mère un « foyer » toujours ardent de prière et d'attention constante à la voix de l'Esprit. Ce qui eut lieu lors des Noces de Cana témoigne de cette harmonie particulière entre Mère et Fils pour rechercher la volonté de Dieu. Dans une situation chargée de symboles de l'alliance, tel que le banquet nuptial, la Vierge Marie intercède et provoque, pour ainsi dire, un signe de grâce surabondante : le « bon vin », qui renvoie au mystère du Sang du Christ. Cela nous conduit directement au Calvaire, où Marie se tient sous la Croix avec les autres femmes et avec l'apôtre Jean. La Mère et le disciple recueillent spirituellement le testament de Jésus : ses dernières paroles et son dernier souffle, dans lequel Il commence à diffuser l'Esprit ; et ils recueillent le cri silencieux de son Sang, entièrement versé pour nous (cf. Jn 19, 25-34). Marie savait d'où venait ce sang : il s'était formé en elle par l'opération de l'Esprit Saint, et elle savait que cette même « puissance » créatrice aurait ressuscité Jésus, comme Il l'avait promis. Ainsi, la foi de Marie soutint celle des disciples jusqu'à la rencontre avec le Seigneur Ressuscité, et continua à les accompagner également après son Ascension au ciel, dans l'attente du « baptême dans l'Esprit Saint » (cf. Ac 1, 5). Lors de la Pentecôte, la Vierge Mère apparaît à nouveau comme Epouse de l'Esprit, pour une maternité universelle envers tous ceux qui sont engendrés par Dieu pour la foi dans le Christ. Voilà pourquoi Marie est, pour toutes les générations, l'image et le modèle de l'Eglise qui, avec l'Esprit, avance dans le temps en invoquant le retour glorieux du Christ : « Viens, Seigneur Jésus » (cf. Ap 22, 17.20).

 

Chers amis, à l'école de Marie, nous apprenons nous aussi à reconnaître la présence de l'Esprit Saint dans notre vie, à écouter ses inspirations et à les suivre docilement. Celui-ci nous fait croître selon la plénitude du Christ, selon ces bons fruits que l'apôtre Paul énumère dans la Lettre aux Galates : « Charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5, 22). Je vous souhaite d'être emplis de ces dons et de marcher toujours avec Marie selon l'Esprit et, tandis que je vous exprime mes remerciements pour la participation à cette célébration ce soir, je vous donne de tout cœur à tous, ainsi qu'à toutes les personnes qui vous sont chères, ma Bénédiction apostolique.

 

© Copyright du texte original en italien : Librairie Editrice du Vatican

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