De nombreux experts et commentateurs se demandaient ces derniers mois, comment se passerait le Voyage Apostolique du Saint-Père en Terre Sainte. Il y a aussi ceux qui suggéraient tout simplement de ne pas y aller : la situation est trop compliquée avec les Palestiniens après le conflit de Gaza, et avec les Juifs après l’affaire Williamson, et la diatribe persistante sur Pie XII. Malgré cela, le Pape Benoît XVI, qui a une vision élevée du Mystère de Dieu que l’Eglise doit annoncer au monde, s’est déplacé, guidé uniquement par le Saint-Esprit, et non pas par d’autres logiques « politiques » pour réelles qu’elle soient. Saint Paul, en effet, rappelle que « la réalité, c’est le Christ » (Colossiens 2, 17) :
Cette optique a transformé le voyage en un triomphe qui dépasse toutes les prévisions, même celles de certains journalistes qui lisent encore les choses de l’Eglise selon des schémas « progressistes », c’est-à-dire bons, à opposer aux schémas « conservateurs », c’est-à-dire mauvais. Nous devons nous demander quelle est la logique qui doit guider tous les pasteurs de l’Eglise, à commencer par le Pape. C'est uniquement celle de l’annonce de l’Evangile de Jésus-Christ, qui s’est incarné pour rendre témoignage à la Vérité, qui est mort pour nos péchés, et qui est ressuscité pour sauver et rendre justes les hommes. Cela semble simple, mais cela est mis entre parenthèses non seulement dans le monde – et cela est évident – mais parfois même dans l’Eglise. Et cela ne date pas d’aujourd’hui, car il y en effet des gens qui voudraient enlever à la vie du Christ toute valeur de Vérité, à la mort, toute valeur d’expiation, et à la résurrection tout importance historique. Et pourtant, le Christ est mort « propter », c’est-à-dire en faveur des hommes et à leur place, étant donné que Lui seul pouvait réparer ou satisfaire à l’offense apportée à Dieu par le péché, comme le déclare la doctrine de l’Eglise. Aucun être humain, fini et pécheur, ne pouvait le faire. Lui, il le pouvait, parce qu’il était en même temps vrai Dieu et vrai homme. Dans l’Encyclique "Spe Salvi”, le Pape Benoît XVI montre « le Christ comme figure du vrai philosophe qui, dans une main, tient l'Évangile et, dans l'autre, le bâton de voyage du philosophe. Avec son bâton, il est vainqueur de la mort; l'Évangile apporte la Vérité que les philosophes itinérants avaient cherchée en vain. Dans cette image, qui est restée dans l'art des sarcophages durant une longue période, il est évident que les personnes cultivées comme les personnes simples reconnaissaient le Christ : il nous dit qui, en réalité, est l'homme et ce qu'il doit faire pour être vraiment homme. Il nous indique la voie et cette voie est la Vérité. Il est lui-même à la fois l'une et l'autre, et donc il est aussi la vie dont nous sommes tous à la recherche. Il indique aussi la voie au delà de la mort; seul celui qui est en mesure de faire ainsi est un vrai maître de vie. La même chose est visible dans l'image du pasteur. Comme dans la représentation du philosophe, l'Église primitive pouvait aussi, dans la figure du pasteur, se rattacher à des modèles existant dans l'art romain. Dans ce dernier, le pasteur était en général l'expression du rêve d'une vie sereine et simple, dont les gens avaient la nostalgie dans la confusion de la grande ville. L'image était alors perçue dans le cadre d'un scénario nouveau qui lui conférait un contenu plus profond : « Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien... Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps 22 [23], 1. 4). Le vrai pasteur est Celui qui connaît aussi la voie qui passe par les ravins de la mort; Celui qui marche également avec moi sur la voie de la solitude ultime, où personne ne peut m'accompagner, me guidant pour la traverser : Il a parcouru lui-même cette voie, il est descendu dans le royaume de la mort, il l'a vaincu et il est maintenant revenu pour nous accompagner et pour nous donner la certitude qu’avec Lui on trouve un passage. La conscience qu'existe Celui qui m'accompagne aussi dans la mort et qui, « avec son bâton, me guide et me rassure », de sorte que « je ne crains aucun mal » (Ps 22 [23], 4), telle était la nouvelle « espérance » qui apparaissait dans la vie des croyants ».
Le Christ n’a pas trouvé dans sa mort expiatoire un petit motif d’espérance, car il est lui-même l’Espérance : « Surrexit Christus spes mea », chante-t-on dans la Séquence de Pâques. C’est là, et pas une autre, la raison nécessaire et suffisance du voyage du Pape en Terre Sainte, où le Fils de Dieu s’est fait chair à Nazareth, Jésus-Christ, est né à Bethléem, a prêché en Galilée et en Judée, est mort et est ressuscité à Jérusalem.
« Demeurez en Moi, comme Moi en vous. De même que le sarment ne peut de lui-même porter du fruit s'il ne demeure pas sur la vigne, ainsi vous non plus, si vous ne demeurez pas en Moi. Je suis la vigne ; vous, les sarments. Celui qui demeure en Moi, et Moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de Moi vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en Moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche ; on les ramasse et on les jette au feu et ils brûlent. Si vous demeurez en Moi et que Mes Paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et vous l'aurez. C'est la gloire de Mon Père que vous portiez beaucoup de fruit et deveniez Mes disciples » (Saint Jean 15, 4-8).
Dans ce passage évangélique, Jésus révèle le secret de la vie intérieure, de la fécondité authentique d’une âme : « demeurer en Lui ». Il invite sans cesse à « demeurer », un verbe qui revient des dizaines de fois dans l’Evangile de Saint Jean. Jésus nous fait comprendre que pour « rester » en Lui, il est nécessaire aussi que Ses paroles demeurent en nous. Ses paroles restent dans notre cœur, dans la mesure où nous savons les vivre en en témoignant par notre vie. Ce n’est pas un exercice mnémotechnique ce que Jésus nous demande, mais un exercice de vie ! Si nous vivons ce qu’Il nous dit, nous demeurerons en Lui, et Sa Vie se développera en nous, en nous tenant liés à l’Evangile, comme un sarment est lié à la vigne. La Parole du Seigneur ne sera pas seulement écoutée, mais elle entrera dans notre existence pour la changer. Il ne doit pas y avoir d’incohérence entre la foi et la vie, entre la parole crue et la parole vécue, sous peine de voir l’éloignement de Jésus, et nous resterons alors seuls avec notre « moi » et nos désirs et volontés. Parmi les paroles que Jésus nous a transmises, testament de Son Amour pour nous, et porteuse de vie surnaturelle si elles sont vécues, il y a cette Parole prononcée du haut de la Croix, le Vendredi Saint, lors des toutes dernières heures de sa vie terrestre : « Voici ta Mère » (Jean 19, 27). Cette Parole, comment bien souvent répétée par le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, nous pouvons l’accueillir, de manière particulière en ce Mois de Mai consacré, depuis une longue tradition, à la Mère de Dieu. Ce 13 mai, précisément, on rappelle la fête de la Très Sainte Vierge, Notre-Dame de Fatima, le jour de sa première apparition en ce lieu, qui est devenu, comme de grands autres sanctuaires mariaux, la représentation d’une parole de consécration. Le Pape Jean-Paul II, dans une homélie inoubliable au Sanctuaire de Fatima, un an exactement après l’attentat dont il avait été victime Place Saint-Pierre, nous éclaira sur le mystère de la Maternité spirituelle de Marie, que révèle cette parole. Il en expliquait la signification profonde, en mettant en relation la Maternité de Marie avec la Puissance du Saint-Esprit : « Depuis le temps où Jésus, en mourant sur la Croix, à dit à Jean « Voici ta Mère » ; depuis le temps où ‘le disciple la prit chez lui’, le mystère de la Maternité spirituelle de Marie a eu son accomplissement dans l’histoire avec une ampleur dans limites… Maternité veut dire sollicitude pour la vie du fils. Or donc, si Marie est Mère de tous les hommes, son empressement pour la vie de l’homme est de portée universelle. L’empressement d’une mère embrasse l’homme tout entier. La maternité de Marie commence par Sa sollicitude maternelle pour le Christ. Dans le Christ, au pied de la Croix, elle a accepté Jean, et elle a accepté tout homme et tout l’homme. Marie les embrasse tous avec une sollicitude particulière dans l’Esprit Saint. C’est Lui, en effet, comme nous le professons dans le Credo, celui qui "donne la vie". C’est Lui qui donne la plénitude de la vie ouverte vers l’éternité. La maternité de Marie est donc une participation à la puissance de l’Esprit-Saint, de celui qui "donne la vie". Elle est en même temps l’humble service de Celle qui dot d’elle-même : "Voici la Servante du Seigneur" (Luc 1, 38) » (Jean-Paul II, homélie à Fatima, 13 mai 1982). Pour être de vrais disciples du Christ, nos devons accomplir chacune de Ses paroles, jusqu’à la dernière, « voici ta Mère ». C’est l’une parmi les paroles les plus faciles à vivre, où il est requis l’effort le plus petit, celui de se « confier » à Marie, de faire en sorte que notre cœur soit comme attiré naturellement par le sien, comme dans un mouvement spontané, semblable à celui d’un enfant envers sa propre Mère. Ce « mouvement » remonte aux origines de notre existence humaine qui a commencé précisément dans le sein de notre Mère. Nous nous y sommes retrouvés, liés par un lien vital, inséparable, avec la maternité. Même après avoir coupé le cordon ombilical, il en reste un autre bien plus profond qui ne peut être coupé, mais qui lie le cœur de manière inséparable à la figure de la Maman. Le lien avec notre propre Mère coule de source, et pour cela, il n’est pas difficile d’établir avec le Mère de toutes les mères, un lien surnaturel analogue au lien naturel que nous vivons avec notre Mère. Qui peut dire qu’il n’a pas besoin d’une Mère, et plus encore de cette Mère !
« Voici ta Mère », petits ou grands, dans la joie ou dans la peine, pour avoir cherché, ou pour l’avoir découvert « par hasard », ce lien avec Marie nous fait goûter, pas à pas, toute la tendresse, toute la protection, toute la sollicitude, dont cette Mère est capable pour chacun d’entre nous. Ce n’est pas seulement le prêtre qui expérimente, s’il se consacre à Marie, combien sa vie est envahie par ce soin maternel pour lui, mais chaque chrétien aussi, qui aime le Sainte Vierge, le sait par expérience, comme l’exprimait Saint Bernard en priant la Sainte Vierge dans la prière du « Souvenez-vous » (« Memorare ») : « On a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, ait été abandonné de vous… » (Saint Bernard de Clairvaux, « Memorare »).
Les évêques du Nigéria interviennent à leur tour pour exprimer leur proximité au Saint Père dans le cadre des polémiques nées au cours de sa récente visite en Angola et au Cameroun. Dans une déclaration envoyée à l’Agence Fides, la Conférence Épiscopale dénonce « la campagne de presse sans précédent lancée contre la réaffirmation très réaliste de la position morale de l’Église catholique » sur la question de la lutte contre le SIDA. « Beaucoup de ceux qui se sont unis aux polémiques sur les déclarations du Saint Père – écrivent les Évêques nigériens, en faisant référence aux motions votées par le Parlement de Belgique – ne réussissent pas à accepter que le vrai problème dans la diffusion du SIDA en Afrique n’est pas celui du prophylactique, mais celui du comportement et du mode d’être. C’est cela qui est au centre des paroles du Pape ». Les évêques affirment qu’à travers les paroles du Saint Père émerge « son amour pour le peuple et pour le continent africain qui ne peut se compromettre ni se fourvoyer dans des intérêts autres qui sont en opposition avec ceux de l’Église ». « De toute évidence – poursuit le communiqué – ceux qui n’ont pas rien vu de bon dans ce que le Pape a dit peuvent être retenu des ennemis de l’Afrique qu’ils considèrent en apparence comme un continent cobaye de la spéculation des affaires et en conséquence, ils ne se préoccupent donc pas de ce qui pourra arriver au continent et à sa population ». C’est justement au Nigéria que certaines multinationales pharmaceutiques ont été condamnées pour avoir expérimenté de nouveaux produits pharmaceutiques sans en suivre les protocoles obligés. « Ce dont l’Afrique a besoin c’est la passion et la compassion pour la question du SIDA qui dévaste le continent et qui assombrit l’avenir des jeunes du continent. Le monde scientifique lui-même affirme que le préservatif n’est pas pleinement efficace contre le SIDA. Sa distribution risque plutôt de contribuer à accroître l’intempérance sexuelle des jeunes du contient » concluent les évêques nigériens.
Voici ce qu'écrivait l'Abbé Delagneau (FSSPX) dans Marchons Droit (n° 128, 4e trimestre 2009) et qui est repris comme un leitmotiv par certains "traditionalistes": « Jamais nous n'accepterons de dire ou d'assister à la messe catholique amputée de tout ce qui déplaît aux protestants. Nous ne pouvons pas accepter que le culte que Notre-Seigneur offre à son Père avec son Eglise soit défiguré pour plaire aux hérétiques. Cette messe nouvelle (celle dite "de Paul VI" - n.d.l.r. -) n'a qu'un droit, celui de disparaître. (...) Jamais nous n'accepterons la liberté religieuse, qui a chassé Notre-Seigneur des constitutions des Etats catholiques. Notre-Seigneur a reçu une dégradation publique, il a été découronné par les autorités de l'Eglise pour plaire au monde. Mais quel mal a-t-il fait? (...) Jamais nous n'accepterons la collégialité qui introduit la démocratie dans l'Eglise. L'autorité des supérieurs vient directement de Dieu et avec elle une vraie responsabilité devant Dieu de ses décisions. Les inférieurs sont consultés, mais n'ont aucun pouvoir de décision. Notre-Seigneur règne, gouverne à travers ces autorités qu'il a investies, et non à travers les inférieurs. (...) »
Commentaire :
1) Exactement comme Martin Luther, l'Abbé Delagneau pense que l'Eglise s'est gravement dévoyée - ce qui revient à douter de la promesse du Christ d'assister son Eglise jusqu'à la fin des temps -; comme Martin Luther, l'Abbé Delagneau entend redonner à l'Eglise l'âme qu'elle aurait perdue...
2) Comme chez beaucoup de "réformateurs" autoproclamés, il y a dans les propos de l'Abbé Delagneau un certain nombre de contradictions. La plus flagrante: "l'autorité des supérieurs vient directement de Dieu"... Et quelques lignes auparavant: "jamais nous n'accepterons..." une restauration liturgique pourtant décrétée par ceux qui tiennent leur autorité de Dieu.
On sait que pour Benoît XVI, le Concile Vatican II demeure une boussole irremplaçable. Mais on sait aussi que pour lui, les enseignements du Concile ne sont pas à confondre avec ce que l'on a fait dire au Concile ou avec ce que l'on a souvent fait au nom du Concile en se réclamant abusivement de son "esprit". Cet "esprit du Concile" a poussé beaucoup de fidèles - essentiellement des clercs - à utiliser Vatican II comme une occasion de nouveaux départs dans tous les domaines de l'ecclésiologie, de l'exégèse, de la liturgie et de la pastorale. Grossière erreur puisque l'enseignement conciliaire ne devait être qu'un moyen de mettre le message évangélique à la portée du monde actuel par l'approfondissement, dans une "herméneutique de continuité", de l'enseignement de l'Eglise. En aucun cas le Concile devait être un prétexte pour ignorer ce que l'Eglise avait apporté au cours des siècles. Ce point apparaît nettement dans tous les documents de Vatican II. Mais voyant ce qui a été fait, on peut poser une question : quelles ont été les racines de cet "esprit du Concile" qui, en ignorant l' "herméneutique de continuité", a conduit à la crise que nous connaissons ? Il est difficile de répondre brièvement à cette question tant les racines sont profondes et ramifiées. On peut cependant affirmer - en voyant les choses avec un certain recul - que cet "esprit du Concile" dévastateur a germé puis s'est développé sur le terreau de frustrations, de désirs, d'attentes réprimées. Frustrations, désirs, attentes... autant de sentiments qui avaient pu s'emparer de jeunes qu'on avait ordonnés prêtres sans pour autant vérifier s'il avaient une véritable vocation sacerdotale. Autant de sentiments qui ont pu conduire ceux dont le sacerdoce était mal assuré, à trouver des compensations affectives dans l'engagement, au nom de l'Evangile, pour les grandes causes humanitaires ou politiques. Bien des prêtres qui, pour X raisons, vivaient mal leur sacerdoce, se sont ainsi constitué des "vertus d'emprunt", c'est-à-dire des rôles qui n'avaient de vertueux que l'apparence mais qui leur permettait de patienter en attendant que Vatican II (du moins le croyaient-ils) vienne leur donner des libertés : plus de bréviaire fastidieux, plus de liturgies ritualisés, plus de soutane à porter... Le Bienheureux Jean XXIII avait perçu les dangers de l'affairement éloignant les prêtres de l'essentiel de leur ministère. S'adressant à eux, en mai 1962, il leur disait : « Que les prêtres veillent aussi à ne pas s'abandonner totalement à l'agitation et aux œuvres extérieures du saint ministère. Car une soif d'agir qui ne serait pas contrôlée conduit peu à peu l'âme à l'indigence; et le bien de la paroisse pas plus que les multiples intérêts du diocèse ne peuvent la justifier. De plus, elle ne peut pas ne pas causer un grave préjudice aux candidats au sacerdoce. Comment, en effet, des adolescents pourront-ils apprécier comme il faut la gravité de la charge sacerdotale si, portant les yeux sur le prêtre, ils ne peuvent pas trouver en lui un exemple de perfection à imiter ? Mais pour qu'ils puissent présenter un modèle à suivre, que les prêtres se souviennent des devoirs principaux de leur charge : offrir dignement le Sacrifice de l'autel, annoncer la Parole de Dieu, administrer les sacrements, visiter les malades - surtout ceux qui sont proches de la mort -, instruire ceux qui ne connaissent pas la foi. Le reste, qui ne tient pas à ces obligations, doit être laissé de côté ou bien toléré en dernière place ». Ce qu'on a désigné par l'expression "esprit du Concile" n'est que la revanche d'un ensemble de frustrations préconciliaires. Pour ne pas demeurer inassouvies après un Concile dont les enseignements, contrairement aux attentes de beaucoup, n'ont pas été plus flous mais au contraire plus exigeants (dans la mesure où ils accentuaient les responsabilités personnelles des fidèles), ces frustrations ont conduit à l'élaboration d'un concile imaginaire par lequel ceux qui vivaient mal leur prêtrise espéraient trouver des raisons d'échapper aux exigences du sacerdoce. Ceux-là ont entraîné à leur suite des fidèles laïcs qui, eux aussi, en avaient assez de vivre une foi chrétienne souvent réduite à un moralisme ou à une religion du scrupule et de l'interdit. La génération de l' "esprit du Concile" est aujourd'hui la génération vieillisante : celle qui a été initiée à la foi catholique avant et pendant le Concile. C'est celle des cantiques aux paroles libératrices, celle des messes conviviales, celle de l'animation liturgique... C'est aussi celle qui nous donne les animateurs liturgiques heureux de pouvoir occuper un mètre carré près de l'autel, heureux de pouvoir diriger l'assistance, en un mot, heureux de pouvoir tenir un rôle identique à celui du prêtre sans pour autant avoir à assumer les exigences du sacerdoce. Tout l'esprit du Concile" semble être là, à des degrés divers.
Pro Liturgia
« Depuis les origines, l'Eglise Apostolique a exprimé la conviction de foi que les disciples se rencontrent autour de la Résurrection, et en fassent l'expérience le premier jour après le samedi en écoutant la Parole de Dieu et son explication, et en partageant le Pain Eucharistique. (…) Il est justement du devoir de l'apôtre d'exhorter souvent les chrétiens pour qu'ils puissent recevoir dignement le Corps du Christ (…) à l'image de Celui qui est donné dans le Saint-Sacrement. La piété et la vénération intérieure avec lesquelles les fidèles doivent s'approcher de l'Eucharistie se manifeste aussi extérieurement dans la manière dont ils reçoivent le Pain Consacré. La catéchèse des pasteurs ne manque pas d'affirmer jusqu'à la manière de laquelle on peut s'approcher de l'Eucharistie pour éviter le plus possible que le Très Saint Sacrement y soit traité avec superficialité ou maladresse de façon irrévérente , ou pire encore, sacrilège. Nous devons prendre acte que trop souvent se sont répétés des cas de profanation de l'Eucharistie en profitant de la possibilité de recueillir le Pain Consacré dans la paume de la main, surtout, mais pas seulement, à l'occasion des grandes célébrations ou dans les grandes églises, objets de passage de nombreux fidèles. Pour ces motifs, il est bien de veiller au moment de la Sainte Communion à l'observance des normes communes bien connues de tous. (…) Durant la Communion, les assistants du ministre autant qu'il est possible veilleront que chaque fidèle consomme le Pain Consacré immédiatement après l'avoir reçu, devant le ministre, et que pour aucun motif Il ne soit emporté, ou posé nulle part, ou ne tombe par terre et ne vienne piétiné. L'Eucharistie est en fait le bien le plus précieux que l'Eglise garde, présence vivante du Seigneur ressuscité; tous les fidèles doivent se sentir appelés à faire tous les efforts pour que cette présence soit honorée avant tout dans notre vie et dans les signes extérieurs d'adoration. Dans tous les cas, étant donné la fréquence avec laquelle sont signalés des cas de comportements irrévérencieux dans l'acte de recevoir l'Eucharistie, nous disposons qu'à compter d'aujourd'hui dans l'église métropolitaine de S. Pietro, dans la basilique de S. Petronio et dans le sanctuaire de la B.V. de San Luca à Bologne les fidèles recevront le Pain Consacré uniquement des mains d'un ministre directement sur la langue. Nous recommandons ensuite à tous les prêtres de rappeler à leurs fidèles la nécessité d'être en état de grâce pour recevoir l'Eucharistie et le grand respect dû au Sacrement de l'Autel : par la catéchèse, la prédication, la célébration attentive et amoureuse des Saints Mystères, apprenant aux fidèles à adorer le Dieu fait homme dans l'attente de la vie éternelle, et avec la participation soigneuse de tous, jusque dans les gestes, à la Cène du Seigneur. Nous exhortons enfin les fidèles à faire un effort pour que l'Eucharistie, source et sommet de toute la vie chrétienne, soit toujours plus aimée et vénérée, reconnaissant en Elle la présence même du Fils de Dieu au milieu de nous »
Bologne, de la Résidence Archi-épiscopale, le 27 avril 2009
+ Carlo Cardinal Caffarra Arcivescovo (via le FC)
« Alors que les Etats Généraux de la bioéthique se déroulent et que les Français sont entrés dans une phase active de réflexion destinée précisément à dépassionner le débat, la presse se fait l’écho d’un avis du Conseil d’Etat autorisant les recherches sur l’embryon. Si l’une des plus hautes instances de la République se prononce avant même que les Etats Généraux annoncés par le Gouvernement soient conclus, n’y a-t-il pas risque de brouiller le débat démocratique ? En outre, la question de fond demeure : n’avons-nous pas tous été des embryons ? Si la dignité d’une personne se réduit à sa taille ou à son état de développement, les personnes qui ne correspondraient pas aux modèles en vogue auraient des raisons de s’inquiéter. Et celles qui ont échappé au « tri sélectif » devraient-elles s’excuser d’exister ? Nous savons tous, et les scientifiques en premier lieu, que les cellules issues du cordon ombilical comportent d’immenses potentialités thérapeutiques, comparables à celles de l’embryon. Les cellules souches adultes sont aussi très prometteuses. Dans ces deux cas, la recherche ne soulève aucun problème éthique. En revanche, la recherche sur les cellules souches embryonnaires, dont les perspectives sont très hypothétiques, s’avère quant à elle gravement immorale car elle nécessite la destruction d’embryons. Comment ne pas distinguer derrière cet acharnement sur l’embryon une violence faite contre tout être humain et en définitive contre Dieu. La tentation pour l’homme de s’ériger en maître de la vie de ses semblables, conduit le monde sur les voies d’une barbarie sans nom dont l’Histoire contemporaine porte encore les stigmates. Aussi, en s’invitant aux Etats Généraux de la Bioéthique, l’Eglise n’accomplit pas seulement son devoir citoyen, mais encore sa mission prophétique qui consiste à rappeler la dignité de toute personne humaine depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. La promotion du « principe de dignité » est le seul moyen de garantir l’égalité au sein de la société en protégeant d’abord les plus faibles et les plus vulnérables. L’objectif premier de la loi n’est-il pas de favoriser l’amitié sociale entre tous, sans discrimination entre vie et vie ? Une loi qui ne favoriserait pas cette amitié est plus une violence qu’une loi. Nous avons tous été des embryons, aussi, « tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux. (Matthieu 7, 12) »
+ Mgr Aillet Evêque de Bayonne Lescar et Oloron Mai 09
Le vendredi 13 novembre 1936, Jésus inspira à Soeur Faustine le texte du Chapelet à la Miséricorde Divine. Jésus-Christ lui dira : « A l'heure de la mort, je défends comme ma propre gloire chaque âme qui récite ce chapelet elle-même, ou bien si d'autres le récitent près de l'agonisant l'indulgence est la même. Quand on récite ce chapelet auprès de l'agonisant, la miséricorde insondable s'empare de son âme et les entrailles de ma miséricorde sont émues par la douloureuse Passion de mon Fils. » (Petit Journal § 811) .
AU DEBUT :
Notre-Père / Je vous salue Marie / Je crois en Dieu
SUR LES GROS GRAINS :
« Père Eternel, je vous offre le Corps et le Sang, l’Âme et la Divinité de votre Fils bien-aimé, Notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier. »
SUR LES PETITS GRAINS :
« Par Sa douloureuse Passion, soyez miséricordieux pour nous et pour le monde entier. »
POUR TERMINER LA DIZAINE : (3 FOIS)
« Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Eternel, prenez pitié de nous et du monde entier. »
L’Eglise doit parler du démon. En péchant, l’ange déchu n’a pas perdu tous les pouvoirs qu’il possédait, selon le plan de Dieu, pour gouverner le monde. Il utilise désormais ce pouvoir pour le mal. L’Evangile de Saint Jean l’appelle « le prince de ce monde » (Jean 12, 31) et dans la première Epître de Saint Jean on peut lire : « Le monde entier gît au pouvoir du Mauvais » (Jean 5, 19). Saint Paul parle de notre combat contre les puissances spirituelles (Ephésiens 6, 10-17). Nous pouvons également renvoyer à l’Apocalypse. Nous devons combattre les forces du mal non seulement humaines mais surhumaines, dans leur origine et inspiration : il suffit de penser à Auschwitz, aux massacres de peuples entiers, à tous les crimes horribles qui sont commis, aux scandales dont sont victimes les petits et les innocents, au succès des idéologies de mort, etc.
Il convient de rappeler quelques principes. Le mal du péché est fait par une volonté libre. Dieu seul peut pénétrer au plus profond du cœur de la personne, le démon n’a pas le pouvoir d’entrer dans ce sanctuaire. Il n’agit qu’à l’extérieur, sur l’imagination et sur les sentiments à racines sensibles. Son action est par ailleurs limitée par la permission de Dieu tout-puissant. Le diable opère généralement à travers la tentation et la tromperie, c’est un menteur (cf. Jean 8, 44). Il peut tromper, induire en erreur, leurrer, et probablement, plus que susciter, il peut favoriser les vices et les germes de vices qui sont en nous. Dans les Evangiles synoptiques, la première apparition du démon est la tentation dans le désert, lorsqu’il soumet Jésus à plusieurs attaques soudaines (cf. Matthieu 4, 11 et Luc 4, 1-13). Ce fait est d’une grande importance. Jésus guérissait les maladies et les pathologies. Elles font dans leur ensemble référence au démon car tous les désordres qui affligent l’humanité peuvent être réduits au péché, fomenté par le démon. Parmi les miracles de Jésus figurent des libérations de possessions diaboliques, au sens précis du terme. Nous voyons en particulier dans Saint Luc que Jésus commande aux démons qui le reconnaissent comme le Messie. Le démon est beaucoup plus dangereux comme tentateur qu’à travers des signes extraordinaires ou des manifestations extérieures extraordinaires, car le mal le plus grave, c’est le péché. Ce n’est pas un hasard si dans la prière du Seigneur, nous demandons : « Ne nous laissez pas succomber à la tentation ». Le chrétien peut lutter victorieusement contre le péché par la prière, la prudence, dans l’humilité, connaissant la fragilité de la liberté humaine, le recours au sacrements, avant tout de la Réconciliation et de l’Eucharistie. Il doit aussi demander le don du discernement à l’Esprit Saint, sachant que l’on reçoit les dons de l’Esprit Saint avec la grâce du Baptême. Saint Thomas et Saint Jean de la Croix affirment que nous avons trois tentateurs : le démon, le monde (nous le reconnaissons certainement dans notre société) et nous-mêmes, c’est-à-dire l’amour propre. Saint Jean de la Croix affirme que nous sommes nous-mêmes le tentateur le plus dangereux car nous nous leurrons tout seuls. Face au leurre, il faut souhaiter chez les fidèles catholiques une connaissance toujours plus profonde de la doctrine chrétienne. Il faut promouvoir l’apostolat pour le Compendium du Catéchisme de l’Eglise catholique, qui est d’une utilité extraordinaire pour combattre l’ignorance. Le démon est peut-être un partisan de cette ignorance : distraire l’homme de Dieu est une grande perte contre laquelle on peut lutter en encourageant un apostolat approprié dans les moyens de communication sociale, en particulier la télévision, considérant le temps que passent de nombreuses personnes à suivre les émissions de télévision, aux contenus souvent inconsistants ou immoraux.
L’action du diable se déchaîne aussi contre les hommes d’Eglise : en 1972, le Souverain Pontife Paul VI a déclaré que la « fumée de Satan (était) entrée dans le temple de Dieu », faisant allusion aux péchés des chrétiens, à l’avilissement de la moralité des coutumes et à la décadence (pensons à l’histoire des Ordres et des Congrégations religieuses dans lesquels on a toujours ressenti l’exigence des réformes pour réagir à la décadence), au fait de céder aux tentations dans la recherche de la carrière, de l’argent et de la richesse, sous le coup desquels les membres du clergé lui-même peuvent tomber, en commettant des péchés qui provoquent des scandales. L’exorciste peut être un Bon Samaritain mais il n’est pas "LE" Bon Samaritain, car le péché est une réalité plus grave. Un pécheur qui reste attaché à son péché est plus misérable qu’une personne possédée. La conversion du cœur est la plus belle victoire sur l’influence de Satan, contre laquelle le sacrement de la réconciliation a une importance absolument fondamentale car dans le mystère de la Rédemption, Dieu nous a libérés du péché et nous donne, lorsque nous sommes tombés, de retrouver son amitié. Les sacrements ont en réalité une priorité par rapport aux sacramentaux, catégorie dans laquelle figurent les exorcismes, qui sont demandés par l’Eglise mais non pas de manière prioritaire. Si l’on ne respecte pas cette hiérarchie, le risque de troubler les fidèles persiste. On ne peut pas considérer l’exorcisme comme l’unique défense contre l’action du démon, mais un moyen spirituel nécessaire, là où l’on a constaté l’existence de cas spécifiques de possession diabolique.
Inspiré d'une préface de S.E le Cardinal Georges Cottier (d'un ouvrage de l'exorciste Amorth)
Illustration - Diable qui se trouve en l'église Sainte Marie-Madeleine, Rennes-le-Château
PRINCIPAUX ET BREFS RAPPELS DOCTRINAUX
SUR LA NATURE DE SATAN ET DE
SES ANGES REVOLTES
1. « La vraie foi catholique enseigne que la substance de toutes les créatures spirituelles ou corporelles est bonne, et qu'il n'existait dans le principe aucune nature du mal parce que Dieu, qui est le créateur de l'univers, n'a rien fait que de bon. De ce fait, le diable lui-même serait donc bon s'il était resté dans l'état où il a été créé. Malheureusement, ayant mal usé de son excellence naturelle et « n'étant pas demeuré dans la Vérité » (Jean 8, 44), il n'est pas passé à une substance contraire mais il s'est séparé du Souverain Bien auquel il devait rester uni » (DenziNger N°286 - Lettre "Quam laudabiliter" à Turribius d'Astorga, le 21 juillet 447, par Saint Léon le Grand).
2. « Si quelqu'un professe que dans la nature où il a été fait l'ange apostat n'est pas l'œuvre de Dieu, mais qu'il existe de lui-même, allant jusqu'à lui attribuer de trouver en soi son principe, qu'il soit anathème. Si quelqu'un professe que l'ange apostat a été fait par Dieu avec une nature mauvaise, et ne dit point qu'il a conçu le mal de lui-même par son vouloir propre, qu'il soit anathème. Si quelqu'un professe que l'ange de Satan a fait le monde - loin de nous cette croyance - et n'a pas déclaré que tout péché a été inventé par lui, qu'il soit anathème. » (De Trinitate IV, 1-3 - Eusèbe de Verceil).
3. « Nous croyons fermement et confessons avec simplicité qu'il y a un seul et unique vrai Dieu, éternel et immense, tout-puissant, immuable, qui ne peut être ni saisi ni dit, Père et Fils et Saint-Esprit, trois personnes, mais une seule essence, substance ou nature absolument simple. Le Père ne vient de personne, le Fils vient du seul Père et le Saint-Esprit également de l'un et de l'autre, toujours, sans commencement et sans fin. Le Père engendrant, le Fils naissant et le Saint-Esprit procédant, consubstantiels et semblablement égaux, également tout-puissants, également éternels. Unique principe de toutes choses, créateur de toutes les choses visibles et invisibles, spirituelles et corporelles, qui, par sa force toute-puissante, a tout ensemble créé de rien dès le commencement du temps l'une et l'autre créature, la spirituelle et la corporelle, c'est-à- dire les anges et le monde, puis la créature humaine faite à la fois d'esprit et de corps. En effet le diable et les autres démons ont été créés par Dieu bons par nature ; mais ce sont eux qui se sont rendus eux-mêmes mauvais. Quant à l'homme, c'est à l'instigation du démon qu'il a péché. Cette sainte Trinité, indivise selon son essence commune et distincte selon les propriétés des personnes, a donné au genre humain la doctrine du salut par Moïse, par les saints prophètes et par ses autres serviteurs, selon une disposition des temps parfaitement ordonnée ». (12ème Concile Œcuménique de Latran IV, novembre 1215 - DenziNger N°800).