C'est Saint Théoduphe d'Orléans qui a composé, en l'an 821, cette hymne en l'honneur du Christ-Roi. Aujourd'hui encore, la Liturgie de l'Église chante cette hymne pour la procession qui a lieu le Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur. Selon une tradition qui entoure la composition de cette hymne, Théoduphe avait été emprisonné pour des raisons politiques dans un monastère, à Angers (en l’abbaye Saint-Aubin). Alors qu'il était incarcéré, il a écrit et chanté l'hymne de la fenêtre de sa cellule au moment ou Louis le Pieux, le Roi de France, est passé sous sa fenêtre, pendant la procession du Dimanche des Rameaux, en 821. L'hymne a tellement ému le Roi, qu’il a immédiatement ordonné au saint évêque à être libéré...
L'hymne du Vexilla Regis a été écrite par Mgr Saint Venance Fortunat (530-609).Avec le Salve Festa Dies, elle est encore considérée comme l’une des plus grandes et des plus belles hymnes liturgiques de l’Église Latine. A 25 ans, la Reine Sainte Radegonde s’était retirée dans un couvent qu’elle avait bâti près de Poitiers ; elle cherchait quelques reliques pour sa chapelle quand l’empereur Justin II et l’impératrice Sophie lui envoyèrent un morceau de la vraie Croix sur laquelle s'est opérée la Rédemption du monde. Pour célébrer l’arrivée de la sainte relique, la Reine demanda à Mgr Fortunat de créer une hymne pour la procession d’accompagnement jusqu’à la chapelle.Lorsque les porteurs du Saint Fragment se trouvèrent à 3 kilomètres de la ville, Venance, entouré d'une grande foule de fidèles, dont certains portaient bannières, croix et autres emblèmes sacrés, s'avança à Sa rencontre. Tout en marchant, ils chantèrent cette hymne composée spécialement à cette occasion (hymne chantée pour la première fois le 19 novembre 569 !). Aujourd'hui, l'Église chante traditionnellement cette hymne pour le "Temps de la Passion", le Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur, le Vendredi-Saint et pour la Fête de la Croix Glorieuse (Exaltation de la Sainte Croix au 14 septembre) :
1) Vexilla Regis prodeunt, fulget Crucis mysterium,
Les étendards du Roi s’avancent, et la lumière de la Croix resplendit de son mystère,
Qua vita mortem pertulit, et morte vitam protulit.
Où la vie a subi la mort, produisant, par la mort, la vie.
2) Quæ vulnerata lanceæ, mucrone diro, criminum
De Son Coeur transpercé par la pointe cruelle de la lance, Il laisse
Ut nos lavaret sordibus manavit unda et sanguine.
Ruisseler l’eau et le sang afin de nous laver de notre crime.
3) Impleta sunt quæ concinit David fideli carmine
Voici qu’est accompli ce que chantait David dans son psaume plein de foi,
Dicendo nationibus regnavit a ligno Deus.
Proclamant : « Sur les nations, c’est par le bois que règne Dieu. »
4) Arbor decora et fulgida ornata Regis purpura,
Arbre splendide de lumière orné de la pourpre royale,
Electa digno stipite tam sancta membra tangere.
Tronc choisi qui fut jugé digne de toucher des membres si saints.
5) Beata, cuius brachiis pretium pependit sæculi :
Arbre bienheureux dont les branches supportent pendu le salut de ce siècle :
Statera facta corporis tulique prædam tartari.
En échange de ce Corps, l’Enfer a été dépouillé.
Pour les deux dernières strophes, les fidèles se mettent à genoux
6) O Crux ave, spes unica hoc Passionis tempore ! (14 septembre = in hac triumphi gloria !)
Salut ô Croix, unique espérance dans les temps de ta Passion (14 septembre = dans la gloire de ton triomphe !)
Piis adauge gratiam reisque dele crimina.
Offre la grâce aux hommes pieux, et lave les péchés des coupables.
7) Te, fons salutis Trinitas collaudet omnis spiritus :
C’est Toi, Trinité Suprême, source de notre salut, que loue tout esprit :
Quibus Crucis victoriam largiris adde præmium. Amen.
Par la Croix vous nous fîtes vaincre, donnez-nous aussi la couronne. Ainsi soit-il.
Cette hymne de l'Eglise latine est traditionnellement attribuée à Saint Ambroise de Milan, Saint Augustin, Saint Cyprien de Carthage, Saint Hilaire de Poitiers ou bien encore à Saint Nicétas de Rémésiana. En plus de son usage dans l’Office Divin, on chante l'hymne du « Te Deum » lors d’un couronnement d'un Roi, mais aussi lors d’un sacre d'un Evêque, à la consécration d'une Vierge, à la canonisation d'un Saint, à la publication d'une paix conclue ou d'une victoire. C’est l'hymne par excellence pour rendre grâce à notre Dieu-Trinité d'Amour.
Te Deum laudámus : te Dóminum confitémur.
Nous Vous louons, ô Dieu ! Nous Vous bénissons, Seigneur. Te ætérnum Patrem omnis terra venerátur.
Toute la terre Vous adore, ô Père éternel.
Tibi omnes Angeli, tibi Cæli, et univérsæ Potestátes : Tous les Anges, les Cieux et toutes les Puissances.
Tibi Chérubim et Séraphim incessábili voce proclámant : Les Chérubins et les Séraphins s'écrient sans cesse devant Vous :
Sanctus, Sanctus, Sanctus Dóminus Deus Sábaoth. Saint, Saint, Saint est le Seigneur, le Dieu des armées.
Pleni sunt cæli et terra majestátis glóriæ tuæ.
Les cieux et la terre sont pleins de la majesté de Votre gloire.
Te gloriósus Apostolórum chorus, L'illustre chœur des Apôtres,
Te Prophetárum laudábilis nùmerus, La vénérable multitude des Prophètes,
Te Mártyrum candidátus laudat exércitus. L'éclatante armée des Martyrs célèbrent Vos louanges.
Te per orbem terrárum sancta confitétur Ecclésia, L'Eglise Sainte publie Vos grandeurs dans toute l'étendue de l'univers,
Patrem imménsæ majestátis; OPère dont la majesté est infinie !
Venerándum tuum verum et ùnicum Fílium; Elle adore également Votre Fils unique et véritable;
Sanctum quoque Paráclitum Spíritum. Et le Saint-Esprit consolateur.
Tu Rex glóriæ, Christe. OChrist ! Vous êtes le Roi de gloire.
Tu Patris sempitérnus es Fílius. Vous êtes le Fils éternel du Père.
Tu, ad liberándum susceptùrus hóminem, non horruísti Vírginis ùterum Pour sauver les hommes et revêtir notre nature, Vous n'avez pas dédaigné le sein d'une Vierge.
Tu, devícto mortis acùleo, aperuísti credéntibus regna cælórum. Vous avez brisé l'aiguillon de la mort, Vous avez ouvert aux fidèles le Royaume des cieux.
Tu ad déxteram Dei sedes, in glória Patris. Vous êtes assis à la droite de Dieu dans la gloire du Père.
Judex créderis esse ventùrus. Nous croyons que Vous viendrez juger le monde.
Te ergo quæsumus, tuis fámulis sùbveni, quos pretióso sánguine redemísti. Nous Vous supplions donc de secourir Vos serviteurs, rachetés de Votre Sang précieux.
Ætérna fac cum Sanctis tuis in glória numerári. Mettez-nous au nombre de Vos Saints, pour jouir avec eux de la gloire éternelle.
Salvum fac pópulum tuum, Dómine, et bénedic hereditáti tuæ. Sauvez Votre peuple, Seigneur, et versez Vos bénédictions sur Votre héritage.
Et rege eos, et extólle illos usque in ætérnum. Conduisez Vos enfants et élevez-les jusque dans l'éternité bienheureuse.
Per singulos dies benedícimus te; Chaque jour nous Vous bénissons;
Et laudámus nomen tuum in sæculum et in sæculum sæculi. Nous louons Votre nom à jamais, et nous le louerons dans les siècles des siècles.
Dignáre, Dómine, die isto sine peccáto nos custodíre. Daignez, Seigneur, en ce jour, nous préserver du péché.
Miserére nostri, Dómine, miserére nostri. Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous.
Fiat misericórdia tua, Dómine, super nos, quemádmodum sperávimus in te. Que Votre miséricorde, Seigneur, se répande sur nous, selon l'espérance que nous avons mise en Vous.
In te, Dómine, sperávi : non confùndar in ætérnum.
C'est en Vous, Seigneur, que j'ai espéré, je ne serai pas confondu à jamais.
Hymne anonyme du 7ème siècle utilisée lors des Vêpres de l'Avent. Dans la révision que le Pape Urbain VIII a faite des hymnes du bréviaire romain en 1632, les hymnes de l’Avent ont été considérablement modifiées et cette hymne n'a pas fait exception. Une seule ligne de l'originale est restée, et donc, l'hymne révisée, intitulée « Creator alme siderum », est vraiment une hymne distincte en soi.