1. Ardens eum fureret triste malum, lues
Tu patrum miserans, caelitus advolas
Fulget cereus almo.
Mundans corpora lumine.
1. Le fléau des Ardents, mal affreux, faisait rage ;
par pitié pour nos pères, tu descends des cieux
et d’un cierge qui brille en tes mains, la lumière
rallume la santé des corps.
2. Queavis numque sacri guttula cerei
Potu mixta, fide sumitur ocius
Lethales fugat umbras
Ignes igne domans novo.
2. Du cierge sacré les gouttes de cire,
se mêlant au breuvage et prises avec foi,
dissipent aussitôt les ombres de la mort ;
et le feu est vaincu par un feu plus puissant.
3. Heu ! nos multoties carbo velut furens
Urit saeva nimis flamma libidinum
Tu flamma meliori
Sana saucia pectora.
3. Hélas ! combien souvent, tel un ardent charbon,
la passion méchante et traîtesse
nous brûle d’une plus sainte flamme
ah ! daigne consumer ce qui voudrait souiller nos cœurs.
4. Castas easta animis injiciens faces
Adsis, o iterum, fraudeque daemonum
Illusis benedictum
Mater, porrige cereum.
4. Jette un feu virginal, ô Vierge dans nos âmes ;
Viens encore, il en est que le démon séduit,
et pour les embraser, tends-leur,
pieuse Mère, la flamme du cierge bénit.
5. Mundi blanditias saevaque verbera
Per te, Virgo potens, impavidi terant
Omnes, te duce, fiant
Regni participes tui.
5. Les caresses du monde et sa méchanceté
sans peur, Vierge puissante,
ils sauront les dompter si tu les mènes tous.
Puis, partageant ton trône, ils s’en iront régner.
6. Sit laus summa Patri, summaque Filio ;
Sit par, Sancte, tibi gloria, Spiritus,
Si nos intus aduris
Puro corde litabimus. Amen
6. Au Père soit la plus grande louange,
et la plus grande au Fils,
la même soit à toi, Saint Esprit.
Si ta flamme nous brûle,
notre chant jaillira d’un cœur pur. Ainsi soit-il.
L’"Adoro te devoto" est une des 5 hymnes de Saint Thomas d'Aquin (1225-1274),
composées à la demande du S.S. le Pape Urbain IV (1261-1264), à l'occasion de
l'établissement de la Fête du Corps et du Sang du Christ (Fête-Dieu) en 1264…
1. Adoro te devote, latens Deitas,
Quae sub his figuris vere latitas:
Tibi se cor meum totum subjicit,
Quia te contemplans totum deficit.
1. Je t'adore dévotement, Dieu caché
Qui sous ces apparences vraiment prends corps,
À Toi, mon cœur tout entier se soumet
Parce qu'à te contempler, tout entier il s'abandonne.
2. Visus, tactus, gustus in te fallitur,
Sed auditu solo tuto creditur;
Credo quidquid dixit Dei Filius:
Nil hoc verbo Veritatis verius.
2. La vue, le goût, le toucher, en toi font ici défaut,
Mais t'écouter seulement fonde la certitude de foi.
Je crois tout ce qu'a dit le Fils de Dieu,
Il n'est rien de plus vrai que cette Parole de vérité.
3. In cruce latebat sola Deitas,
At hic latet simul et humanitas;
Ambo tamen credens atque confitens,
Peto quod petivit latro poenitens.
3. Sur la croix, se cachait ta seule divinité,
Mais ici, en même temps, se cache aussi ton humanité.
Toutes les deux, cependant, je les crois et les confesse,
Je demande ce qu'a demandé le larron pénitent.
4. Plagas, sicut Thomas, non intueor;
Deum tamen meum te confiteor;
Fac me tibi semper magis credere,
In te spem habere, te diligere.
4. Tes plaies, tel Thomas, moi je ne les vois pas,
Mon Dieu, cependant, tu l'es, je le confesse,
Fais que, toujours davantage, en toi je croie,
Je place mon espérance, je t'aime.
5. O memoriale mortis Domini!
Panis vivus, vitam praestans homini!
Praesta meae menti de te vivere
Et te illi semper dulce sapere.
5. O mémorial de la mort du Seigneur,
Pain vivant qui procure la vie à l'homme,
Procure à mon esprit de vivre de toi
Et de toujours savourer ta douceur.
6. Pie pellicane, Jesu Domine,
Me immundum munda tuo sanguine;
Cujus una stilla salvum facere
Totum mundum quit ab omni scelere.
6. Pieux pélican, Jésus mon Seigneur,
Moi qui suis impur, purifie-moi par ton sang
Dont une seule goutte aurait suffi à sauver
Le monde entier de toute faute.
7. Jesu, quem velatum nunc aspicio,
Oro fiat illud quod tam sitio;
Ut te revelata cernens facie,
Visu sim beatus tuae gloriae.
7. Jésus, que sous un voile, à présent, je regarde,
Je t'en prie, que se réalise ce dont j'ai tant soif,
Te contempler, la face dévoilée,
Que je sois bienheureux, à la vue de ta gloire.
1. Aurora lucis rutilat, L'aurore a du vrai jour ramené la lumière,
| 2. Cum rex ille fortissimus, Aussi c'est en ce jour que l'auteur de leur être,
| 3. Ille, qui clausus lapide Ce corps d'un froid tombeau renfermé sous la pierre,
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4. Solutis jam gemitibus Qu'on cesse de gémir, il n'est plus de misères, | 5. Quæsumus, Auctor omnium, Sauveur de tout le monde, en cette pleine joie | 6. Gloria tibi, Domine, Par toi-même ressuscité ! Même gloire à ton père, au Saint-Esprit la même, Et durant tous les temps et dans l'éternité ! |
Confírma hoc, Deus, quod operátus es in nobis :
a templo tuo, quod est in Ierúsalem, tibi ófferent reges múnera, allelúia.
Affermissez, ô Dieu, ce que vous avez fait parmi nous,
dans votre temple de Jérusalem, les rois vous offriront des présents, alléluia.
1. Cǽlitum, Ioseph, decus atque nostræ certa spes vitæ columénque mundi, quas tibi læti cánimus, benígnus súscipe laudes.
1. O Joseph, gloire des habitants des cieux et sûr espoir de notre vie, colonne du monde, reçois avec bienveillance les louanges que, joyeux, nous te chantons.
2. Te Sator rerum státuit pudícæ Vírginis sponsum, voluítque Verbi te patrem dici, dedit et minístrum esse salútis.
2. C’est toi que l’Auteur du monde a choisi pour épouse de la Vierge très pure; il a voulu qu’on te nomme le père du Verbe et il t’a donné d’être le ministre du salut.
3. Tu Redemptórem stábulo iacéntem, quem chorus Vatum cécinit futúrum, áspicis gaudens, humilísque natum Numen adóras.
3. Le Rédempteur couché dans une étable, dont le chœur des Prophètes a chanté la venue, tu le contemples avec joie, et tu adores humblement ce Dieu qui vient de naître.
4. Rex Deus regum, Dominátor orbis, cuius ad nutum tremit inferórum turba, cui pronus famulátur æther, se tibi subdit.
4. Le Roi, Dieu des rois, Maître du monde, qui d’un signe fait trembler les légions infernales, et que le ciel sert en s’inclinant, se soumet à toi.
5. Laus sit excélsæ Tríadi perénnis, quæ tibi præbens súperos honóres, det tuis nobis méritis beátæ gáudia vitæ. Amen.
5. Louange éternelle soit à la très haute Trinité; qu’en te déférant de sublimes honneurs, elle nous donne par tes mérites les joies de la vie bienheureuse. Amen.