25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 11:17

Dans le "Symbole des Apôtres" nous affirmons que nous croyons "à la résurrection de la chair et à la vie éternelle". Dans le "Symbole de Nicée-Constantinople" (IVe siècle), c’est-à-dire le "Credo" que nous chantons à la Messe, nous disons que nous "attendons la résurrection des morts, et la vie du monde à venir". Or le problème actuel est le suivant : seule une toute petite minorité de fidèles catholiques se soucie encore de la "vie éternelle", du "monde à venir". Seule une toute petite minorité de fidèles catholique se demande : "Qu’est-ce que je deviens après ma mort ?"

 

 

 

Autrefois, on espérait le Paradis et l’on craignait l’enfer. Ce n’est plus guère le cas : ce que sera la "vie éternelle" n’est plus la préoccupation majeure des catholiques. D’ailleurs, dans les paroisses, la Liturgie des défunts avec ses textes et ses mélodies grégorienne spécifiques qui nous plaçaient immédiatement face aux limites de notre existence terrestre, cette Liturgie sublime à la fois consolatrice et capable de nous pousser à porter un regard intérieur sur nous-mêmes, cette Liturgie qui unissait toutes les générations de croyants confrontés à la mort, cette Liturgie n’existe plus. Elle a été, en effet, remplacée partout par cérémonies vides, ternes, ponctuées de chants dont les mélodies n’évoquent rien ; la Liturgie des défunts a été remplacée par des rassemblements "pour rendre hommage" et au cours desquels ne subsistent que quelques coups d’encensoir et de goupillon assurés par un prêtre qui s’emploie à tournoyer pour bien montrer qu’il s’implique dans un service qui fait de lui le "maître ès salamalecs" du moment.

 

Un autre symptôme de ce glissement se trouve dans le fait que dans les Litanies, l’Église nous fait demander "A subitanea et improvisa morte, libera nos, Domine". Aujourd’hui, on entend les fidèles catholiques dire au sujet de quelqu’un qui est décédé : "Il est mort subitement : c’est très bien, il ne s’est pas vu partir..." A croire que tout le monde décède en état de grâce !

 

Que peut offrir l’Église à des fidèles qui ne songent plus à la vie après la mort, au jugement de l’âme, à la possibilité d’une damnation éternelle, à la résurrection finale ? Réponse : rien. Ou plutôt si : une religiosité de substitution faite de bons sentiments. C’est ainsi que l’Église se transforme en une pieuse ONG dans laquelle on occupe les fidèles : les prêtres font des réunions, les évêques maintiennent en état de marche des structures qui ne produisent rien, les laïcs font de l’animation de ce qu’ils croient être de la Liturgie... Tout devient une routine - dit le Pape François - dans laquelle la foi, la croyance, la référence à une doctrine claire doivent être remplacées par une religiosité à la carte.

 

Il devient alors évident que dans une telle Église, qu’il y ait des vocations ou pas, que la liturgie soit respectée ou pas, que le "Credo" dominical ait un sens ou pas, qu’un document magistériel soit clair ou pas... Tout cela n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est que le curé soit un "type sympa", que le nouvel évêque soit "plus tolérant que son prédécesseur", que la messe soit "animée et vivante". Autrement dit, que l’Église devienne tout sauf catholique, se mêle de tout sauf de la foi, ait un avis sur tout sauf sur les erreurs que font les prêtres qui n’enseignent plus les chemins menant au Salut éternel.

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