Les communautés nouvelles qui trouvent un certain équilibre et attirent les fidèles (Fraternité des Saints Apôtres, Communauté Saint-Martin... etc.) gênent. Elles gênent l’épiscopat français, belge, suisse... Elles gênent les prêtres promoteurs d’une certaine pastorale postconcilaire et les laïcs engagés dans l’animation liturgique et qui n’existent que par elle, que grâce à celle. Pourquoi ces communautés gênent-elles ? Parce que, premièrement, elles sont la preuve évidente du ratage de tout ce qui a été imposé dans les paroisses sur le plan liturgique et catéchétique. Parce que, deuxièmement, elles apparaissent comme un frein à une nouvelle religion que de nombreux évêques peu versés en théologie veulent imposer aux fidèles.
Et quelle est cette nouvelle religion qui s’infiltre partout avec la complicité de ceux qui sont censés être les garants de la foi ? Globalement, il s’agit d’une vague religiosité faite d’un mélange de relativisme et de syncrétisme et dont le credo consiste à proclamer : “Je crois en l’amour et je suis ouvert à tout, du moment que ce n’est plus catholique”. Avec ce simili-christianisme, plus besoin de conversion ou d'évangélisation. Le Christ n’étant plus qu’un chemin parmi d’autres pour accéder à un bonheur éternel garanti par un monde à construire ici-bas, il suffit pour y adhérer de souscrire à quelques valeurs convenues du style “tolérance”, “accueil”, “respect des sensibilités”, “ouverture”, “dialogue”... tout en reniant bien sûr la prédication apostolique.
Ce simili-christianisme étant dégoulinant de sentimentalisme, il est nécessaire qu’il soit affirmé par des célébrations verbeuses et uniquement faites pour plaire à des fidèles rendus perméables à toutes les niaiseries rituelles, verbales et musicales. Qui diffuse cette nouvelle religion ? Une mafia dirigée par de hauts dignitaires cléricaux adulés dans les communautés religieuses vieillissantes et dans les petits cercles des responsables en animation liturgique. Ces deux “écoles” ayant d’ailleurs un point commun : elles ne suscitent aucune vocation et sont sur le déclin.
Va-t-on vers un schisme ? Non : on ne va pas vers... On y est déjà, en plein dedans. Même si cela n’apparaît pas encore. Dès lors, avant que n'éclate vraiment l’orage, il convient de garder les yeux ouverts. Certes, à nos pieds le paysage semble encore éclairé, mais droit devant nous, des nuages noirs et menaçants annoncent une tempête qui risque de provoquer d’incalculables dégâts. Combien de pasteurs tiendront le coup ? Le Pape François sera-t-il capable de surmonter la crise ?