« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)

Démolir la Liturgie, c'est démolir l'Église

Allant depuis des années d’église en église, j’ai parfois l’occasion de discuter avec des membres des "EAP". Je découvre alors  mais ce n’est pas une surprise  qu’aucun de ces membres n’a étudié Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II dont ils ne cessent paradoxalement de se réclamer. Cette importante Constitution conciliaire est totalement ignorée des fidèles officiellement chargés de préparer les messes paroissiales. Quand je fais remarquer que cette situation est proprement aberrante, on me répond généralement : « Oui, mais ce sont des personnes de bonne volonté ». Certes, je n'en doute pas. Ce à quoi j’ai envie de répondre à l’évêque ou au curé qui nomme ces "animateurs" : « Si vous êtes malade, choisirez-vous de consulter un médecin de bonne volonté ou un médecin compétent ? ». Curieusement, on demande partout des personnes compétentes sauf... en Liturgie. Comme si le service divin n’avait qu’une importance toute relative alors qu'il est au contraire FONDAMENTAL, qu'il est « source et sommet » (SC N°10) de la vie chrétienne :

 

 

 

 

 

 

I - POUR LE BIEN DES ÂMES, PRENDRE AU SÉRIEUX LA LITURGIE :

 

 

Il y a un principe dans l’Église qui dit “lex orandi, lex credendi” : la loi qui gouverne la prière liturgique est celle qui nous permet de grandir dans la foi. Par conséquent, si nous abîmons la Liturgie, si nous la banalisons, si nous ne faisons pas attention à respecter chacun des éléments qui la constitue et lui donne sa cohérence, alors nous abîmons la foi : notre foi et celle des autres. Inversement, si notre foi est abimée, alors nous devenons enclins à abimer aussi la Liturgie. Les deux vont ensemble parce que celui qui respecte la prière liturgique de l’Église, c’est celui qui a la foi et celui qui n’a pas la foi est toujours porté à célébrer très mal la Liturgie. Il faut donc des Liturgies permettant non pas à l’homme de se tourner vers l’homme, mais permettant à l’homme de se tourner vers Dieu, de sentir la présence de Dieu. La Liturgie est le seul moment qui donne à l’homme la possibilité d’être dans un face à face silencieux et respectueux avec Dieu. D’où l’obligation de soigner la Liturgie, d’y mettre tout ce que la tradition nous a légué pour louer non pas notre propre personne, nos propres activités, mais louer DIEU SEUL.

 

 

 

 

II - LE CÉLÉBRANT DOIT S'EFFACER DERRIÈRE LE RITE :

 

 

Un fidèle catholique qui se rend à la messe n’y vient pas pour voir la tête du célébrant. S’il y vient, c’est pour Dieu, rien que pour Dieu. En Liturgie, la personnalité du célébrant n’a donc aucune espèce d’importance et doit s’effacer complètement derrière le rite par lequel l’Église universelle s’adresse à Dieu. Si une célébration ne vise pas cet objectif, alors elle aura pour résultat, tôt ou tard, une destruction de la foi, une ruine de l’Église. La fonction d’un prêtre qui célèbre la Liturgie « in persona Christi capitis Ecclesiæ » est comparable à celle d’une vitre. Plus une vitre est propre et moins on la voit ; et c’est alors qu’elle accomplit ce pour quoi elle est faite. On ne la voit plus, on ne fait plus attention à elle : elle permet de voir plus loin qu’elle, autre chose qu’elle. En Liturgie, le prêtre doit être une "fenêtre propre". C’est-à-dire qu’il doit veiller à rester effacé, sobre en paroles et en gestes autant que digne dans ses attitudes et soigné dans ses comportements. Il devient alors "propre à" accomplir au mieux ce pour quoi il est fait : il n’attire plus l’attention sur lui mais conduit à porter le regard sur Celui qui est au-delà de lui et que nous révèle la Liturgie de l’Église. Car à partir du moment – ET C'EST LÀ LE DANGER – où le célébrant se « met en avant », « s’accapare » selon ses vues subjectives la Liturgie, se prend pour le « point focal » (Cardinal Sarah) de la Liturgie, « personnalise » LA Liturgie qui ne lui appartient aucunement, cette dernière est en quelque sorte violée, viciée, dénaturée. Un vrai célébrant doit être capable d’intérioriser son « ethos » (+) (+), de s’effacer pour laisser place au Christ, SEULEMENT au Christ qui se laissera ainsi resplendir dans la Liturgie, et ce, pour le bien des âmes, loi suprême de l’Église. 

 

 

 

 

III - « À LA FIN, MON CŒUR IMMACULÉ TRIOMPHERA ! » :

 

 

À la suite du bienheureux pape Paul VI, il est donc fondamental de rappeler avec charité et avec douceur aux prêtres, aux fidèles et surtout aux membres des EAP que « la Liturgie catholique doit demeurer théocentrique ». Car nous constatons malheureusement l'inverse dans nombre d’églises et de diocèses où les célébrations liturgiques ne sont plus du tout orientées vers Dieu mais plutôt vers la convivialité, la superficialité, la mondanité, le sentimentalisme mièvre, les bruyantes équipes d’animation liturgique violant l'authentique "participatio actuosa", l’originalité de tel ou tel prêtre se voulant "cool" et "sympa" aux yeux de sa petite cour d’admirateurs... Dans ces endroits-là, les messes ne sont plus que des coquilles vides et les églises ne sont plus que « des tombeaux où flotte une odeur de religion en état de décomposition » (pour paraphraser le Cardinal Sarah). Au milieu des incertitudes élevées au niveau des dogmes dans certaines paroisses, les fidèles catholiques qui gardent la foi malgré les mauvais exemples, les enseignements douteux et les liturgies bancales ont beaucoup de mérite. Dans la souffrance, ils doivent cependant se souvenir de ce que Notre-Dame a dit à Fatima : « À la fin, mon Cœur immaculé triomphera ! ». Ou bien encore des paroles de Notre Seigneur : « Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage, j'ai vaincu le monde » (Jean 16, 33).

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Mais bien sûr ! Cela s'appelle de la mauvaise foi. <br /> Avec vatican II: Les bancs de communion supprimés ; la communion dans la main ; les laïcs distribuant la communion ; la réduction des agenouillements ; <br /> les autels majeurs désaffectés ; les antiennes à la sainte vierge et les prières de fin de messe, comme celle à saint Michel Archange, supprimées ; les prières au bas de l'autel supprimées ; le tutoiement systématique pour s'adresser au Seigneur ; le prêtre et l'autel tournant le dos au Seigneur pour s'adresser principalement aux fidèles ; possibilité de ne pas dire le Confiteor ; exclusion de l'étranger car possibilité de prier dans la langue du pays. Et j'en oublie... La nouvelle liturgie a été pour ainsi dire bricolée en donnant tellement de possibilités d'omissions et d'aménagements qu'on peut avoir d'un côté une liturgie à peu près respectable et de l'autre un véritable désastre. Le strict respect de la liturgie sous la forme extraordinaire ne permet pas cela alors que dans la liturgie sous la forme ordinaire les artistes des équipes liturgiques pensent avoir le droit d'inventer une messe comme dans une mise en scène. Il faut bien comprendre que depuis vatican II inclus, la plupart des textes sont tellement évasifs, tellement ambiguës, qu'il est aisé d'interpréter plutôt que d'appliquer fermement une consigne. Il suffit de les comparer avec les écrits des papes d'avant-concile pour se rendre compte que dans les textes de ces derniers leurs oui c'est oui et que leurs non c'est non ; pas de "on pourrait", "éventuellement", "si l'on souhaite", "il est possible de"...<br /> Je persiste à dire que les principaux responsables de ce désastre sont les acteurs de vatican II. J'ai connu la messe de saint Pie X récemment et je peux vous dire que je ne reviendrai pas à la liturgie de ma jeunesse sauf, si je ne peux pas les éviter, cas exceptionnel d'un mariage, décès, baptême, avec prêtre, où je m'apprêterai à souffrir...
Répondre
A
Les texte du Concile Vatican II n'ont JAMAIS demandé d'éliminer les bancs de communion, de recevoir la communion dans la main par des laïcs, de réduire les agenouillements, de désaffecter les autels majeurs ou bien encore de célébrer "ad populum". N'imputez pas au Concile ce qu'il ne dit pas. Encore une fois, ne confondez pas les délires actuels que l'on voit un peu partout avec les textes officiels du Concile.