Il est totalement faux de prétendre — comme le font certains traditionalistes durs — que le Concile Vatican II conduit l’Église à sa ruine. En vérité, ce qui ruine l’Église et les églises, ce sont les clercs qui — depuis plus de 50 ans — ne respectent pas les décisions du Concile et qui, partant, célèbrent des "messes" aussi aléatoires qu’insipides qui font fuir les fidèles et tarir les vocations tant sacerdotales que religieuses. Ce sont les clercs qui — avec la complicité de nombreux laïcs — se drapent d'un « Concile virtuel » contredisant le véritable « Concile réel » (Benoît XVI, 14/02/13) ou bien encore d'un « Concile des médias » contredisant le véritable « Concile des Pères ». Car là où le Concile est étudié, compris et intelligemment mis en œuvre selon une véritable « herméneutique de la continuité » (Benoît XVI, 22/12/05), l’Église se porte plutôt bien...
C’est le cas, entre autres exemples, à la Communauté Saint Martin (plus de 100 séminaristes !), en l’Abbaye bénédictine de Fontgombault ou bien encore au monastère cistercien d’Heiligenkreuz (Autriche) : les vocations y sont florissantes. Au point que le 20 août 2018, en la fête de saint Bernard de Clairvaux, le Père Abbé d’Heiligenkreuz désignera les six moines chargés de redonner vie au prieuré Neuzelle fondé en 1133. Les moines y seront officiellement accueillis le 2 septembre prochain par Mgr Wolfgang Ipolt, évêque de Görlitz. Comme à la maison-mère, la liturgie sera chantée en grégorien et dans le respect des livres publiés à la suite de Vatican II. Preuve que ce n’est pas « Vatican II » qui est responsable du désastre. NON ! On ne le répétera jamais assez mais le désastre est exclusivement dû au manque de sainteté et à la grave désobéissance des baptisés qui osent encore célébrer des "messes" plus ou moins blasphématoires, sans aucune dignité, sans aucune verticalité, sacralité, gravité et profondeur spirituelle. Pourquoi se lever un dimanche matin pour assister à ce genre de guignoleries, de niaiseries, de clowneries ? Le peuple de Dieu en à marre — profondément marre ! — d’être pris pour un peuple d’imbéciles. Les "fumées de Satan" se sont emparées du Concile. C'est incontestable. Mais que font les évêques pour reprendre et corriger avec toute charité pastorale les prêtres infidèles, parfois eux-mêmes pris en otage par des EAP incompétentes ? Que font-ils pour "crosser" les multiples désobéissances ? Que font-ils pour redresser la barre du "navire-Église" prenant l'eau de toute part ?
La réponse est malheureusement triste à donner, mais la plupart d'entre eux ne font rien, absolument rien. Sous-prétexte d'une naïve "charité", ces « mitres molles » (dixit André Frossard) ferment les yeux sur les scandales liturgiques (et parfois doctrinaux) que l'on peut voir ici et là et qui contribuent grandement à détruire la foi de toute une génération. Incapables de nager à contre-courant d'une pastorale soviétisée, certains de leurs diocèses s'écroulent ; le nombre de baptêmes, de communions solennelles, de confirmations et de mariages chutent vertigineusement ; la pratique religieuse s'affaisse... mais certains évêques s'obstinent à aller droit dans le mur en refusant de remettre en cause une pastorale sclérosée, has been, paralysée par toutes sortes de bureaucraties, de "structures" et autres "commissions" bidons, tenue d'une main de fer par quelques soixante-huitards attardés. Ce qui devrait être central dans la vie des baptisés — l'amour que l'on doit avoir pour Dieu — est constamment renvoyé dans les sacristies. Où sont passés les appels à la conversion ? À la pénitence ? À la prière ? À la sainteté quotidienne que nous commande Jésus (Mt 5, 48) ? Où est passé le sérieux de notre Foi ?
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À nous de liquider l’esprit soixante-huitard !
Les scandales qui défigurent l’Église doivent nous inciter à accentuer encore un peu plus notre radicalité évangélique. Plus question pour nous de tomber dans la compromission et la tiédeur. Qu’il soit en nous ou chez les autres, le péché doit être dénoncé, éradiqué, mis au pilori. Pour notre salut, le bien des âmes et le bien de l'Église, restons bien attachés à la prière quotidienne et à la confession fréquente. Plus question pour nous de sombrer dans cette fausse "charité" soixante-huitarde, cette charité chamallow-guimauve qui permettait à certains de fermer les yeux, de relativiser voire d’excuser l’inexcusable. Face au péché et à la désobéissance, il faut être radical. Seule cette radicalité mise chaque jour en application purifiera de l’intérieur l’Église. Certes, « la réalité du péché n'est pas nouvelle. Nous sommes une Église faite de pécheurs, mais nous sommes des pécheurs appelés à la sainteté. Alors, quoi de neuf ? Ce qui est nouveau, c'est l'apparence acceptation du péché par certains dans l'Église et les efforts apparents pour couvrir le péché. Tant que nous ne prendrons pas au sérieux notre appel à la sainteté, nous continuerons à souffrir du "salaire du péché". Pendant trop longtemps, nous avons diminué la réalité du péché - nous avons refusé d'appeler un péché un péché - et nous avons excusé le péché au nom d'une notion erronée de la miséricorde. (…) Nous devons en finir avec le péché. Il doit être extirpé et à nouveau considéré comme inacceptable. Aimer les pécheurs ? Oui. Acceptez le vrai repentir ? Oui. Mais ne dîtes pas que le péché est un bien. (…) Il ne doit plus y avoir de place ni de refuge pour le péché - que ce soit dans nos propres vies ou dans la vie de nos communautés » (Mgr Morlino, évêque de Madison, Wisconsin, le 18 Août 2018).
La vieille génération Mai 68 est en train de mourir... et nous avons tous envie de crier : BON DÉBARRAS ! Oui, puissions-nous être débarrassés au plus vite de cette génération pourrie et sans valeur, transportant avec elle ses lots de scandales, de perversions et d'immoralités sexuelles. Puissions-nous être débarrassés au plus vite de cette génération qui a gravement contribué au pourrissement de la société et de l’Église ! Seule la sainteté des baptisés permettra de nettoyer l'Église, de la décrasser en profondeur, de la rendre toujours plus sainte et plus belle aux yeux du monde. À nous de faire le grand ménage ! PRIONS : « Souvent, Seigneur, Ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans Ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de Ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église : en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous Te traînons à terre, et Satan s’en réjouit, parce qu’il espère que Tu ne pourras plus Te relever de cette chute ; il espère que Toi, ayant été entraîné dans la chute de Ton Église, Tu resteras à terre, vaincu. Mais Toi, Tu Te relèveras. Tu T’es relevé, Tu es ressuscité et Tu peux aussi nous relever. Sauve Ton Église et sanctifie-la. Sauve-nous tous et sanctifie-nous » (Cardinal Ratzinger, 2005)