26 janvier 2008
6
26
/01
/janvier
/2008
14:06
« Docteur des Docteurs » de l’Eglise. Saint Thomas est "un authentique modèle pour ceux qui recherchent la Vérité" (cf : Fides et Ratio, N°78) - Il est le saint patron des étudiants…
Saint Thomas d'Aquin naquit au château de Roccasecca, près de la petite ville d'Aquino, dans le royaume de Naples, en l'année 1224 qui vit monter Saint Louis sur le trône de France. Il fut le plus grand homme de son époque et l'une des plus éclatantes lumières de l'Église dans tous les temps. Saint Thomas aura comme parrain le pape Honorius III. Il fut élevé de 1230 à 1235 comme oblat au Mont-Cassin, non loin du château familial, dans la célèbre école des Bénédictins. À partir de 1239, Frédéric II, en lutte contre Grégoire IX, expulsa les moines de l'abbaye : il étudie alors à l'université de Naples où il découvre Aristote. A l'âge de vingt ans, malgré l’interdiction de ses parents, il entra chez les Dominicains à Naples. Sa noble et toute-puissante famille fit une guerre acharnée à sa vocation. On employa tout pour le perdre. Arraché à son monastère, il fut jeté en prison dans une tour du château paternel. Pour perdre sa réputation, ses frères firent entrer une prostituée dans sa chambre. Thomas, sans défense, saisit dans le foyer un tison enflammé, traça une croix sur le mur et se mit à genoux pour renouveler son vœu de chasteté. La prostituée et alors mise en fuite. Il se jeta ensuite à genoux et s'endormit. Pendant son sommeil, il vit les Anges descendre du Ciel pour le féliciter et lui ceindre les reins, en lui disant : « Recevez de la part de Dieu le don de chasteté perpétuelle ». Son confesseur put déclarer après sa mort que Thomas était mort aussi pur qu'un enfant de cinq ans. Victorieux de tous les obstacles, il put enfin suivre sa vocation et fit d'immenses progrès dans les sciences. Il est ensuite étudiant à Paris de 1245 à 1248 et à Cologne jusqu’en 1252. Silencieux au milieu de la foule des étudiants, ne conversant qu'avec Dieu, il avait reçut le surnom de "Bœuf muet", mais son professeur (qui n’est d’autre que Saint Albert le Grand) dit un jour de lui, en public : « Vous voyez ce bœuf que vous appelez muet, eh bien ! il fera retentir bientôt tout l'univers de ses mugissements ». Cette parole était prophétique. D'élève devenu le premier des maîtres, il illustra toutes les universités où l'obéissance le conduisit pour enseigner. Le plus grand des miracles de sa courte vie de quarante-huit ans, ce sont les ouvrages incomparables et immenses qu'il trouva le temps d'écrire au milieu d'accablantes occupations.
Les admirables hymnes (+) (+) (+) (+) (+) (+) de la fête du Très Saint-Sacrement sont l'œuvre de ce grand Docteur, dont la piété égalait la science. Le 6 décembre 1273, il entendit Jésus-Christ lui adresser, du fond du Tabernacle, cette parole célèbre : « Tu as bien écrit de Moi, Thomas. Quelle récompense désires-tu recevoir ? ». Et le Saint, pénétré d'amour, s'écria : « Point d'autre que Vous, Seigneur ! ». Après cette extase, Saint Thomas avait prévu de brûler toutes ses œuvres considérant que ses enseignements n’étaient que de la paille ! Sa santé décline et, aphasique, en se rendant au 2ème Concile de Lyon, convoqué par le pape Grégoire X, qui devait se tenir en mai, il meurt le 7 mars 1274, à l'âge de 50 ans, au monastère cistercien de Fossa Nova. On dit qu'il commentait le Cantique des Cantiques aux moines qui l'accompagnait sur son lit de mort. En recevant sa dernière Eucharistie, il dit : « Je vous reçois, ô salut de mon âme. C'est par amour de vous que j'ai étudié, veillé des nuits entières et que je me suis épuisé ; c'est vous que j'ai prêché et enseigné. Jamais je n'ai dit un mot contre Vous. Je ne m'attache pas non plus obstinément à mon propre sens ; mais si jamais je me suis mal exprimé sur ce sacrement, je me soumets au jugement de la Sainte Eglise Romaine dans l'obéissance de laquelle je meurs. »
Il a été canonisé en 1323 par le pape Jean XXII. Sa dépouille mortelle a été translatée en 1369 et repose aujourd’hui à Toulouse, aux Jacobins. Le thomisme est déclaré doctrine officielle de l'Église le 4 août 1879 par le pape Léon XIII, au cours de l'encyclique Æterni Patris sur la philosophie chrétienne.