Dans la Lettre accompagnant le Motu proprio Summorum Pontificum et qui a été adressée directement aux évêques par Benoît XVI, il convient de prêter une attention toute particulière à trois points qui concernent directement de nombreux prêtres se réclamant du concile Vatican II et de la liturgie actuelle :
Premier point : Le pape Benoît XVI souligne avant tout "que le Missel publié par Paul VI et réédité ensuite à deux reprises par Jean-Paul II, est et demeure évidemment la Forme normale de la liturgie Eucharistique". Cette affirmation signifie très clairement que les célébrations liturgiques qui se font sans respecter ce Missel (ce qui est le cas dans la majorité des paroisses de France) ne peuvent constituer que des formes liturgiques "anormales", "bâtardes" que l'Eglise ne peut pas considérer comme siennes.
Deuxième point : Le pape fait remarquer que l'attachement de certains fidèles à la forme ancienne de la liturgie s'est fait "parce qu'en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel". Le pape écrit bien "en de nombreux endroits", ce qui contredit certains évêques de France qui nous disent, aujourd'hui encore, qu' "il y a pu avoir ici ou là quelques mises en œuvre maladroites de la liturgie". Et le Saint-Père ajoute que le Missel actuel "finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité qui a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable." Oui, nous le savons et le constatons : la "créativité", qui fut rendue obligatoire dès les lendemains de Vatican II le demeure aujourd'hui encore dans la majorité des paroisses.
Troisième point : Benoît XVI rappelle aux évêques - car c'est d'abord à eux que s'adresse sa Lettre - que "la meilleure garantie pour que le Missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales et être aimé de leur part, est de célébrer avec beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions car c'est ce qui rend visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique de ce Missel". On a bien lu : "célébrer en conformité avec les prescriptions du Missel"... ce que ne veulent ou ne savent plus faire de nombreux célébrants qui, sous prétexte de rendre la liturgie plus "vivante" et plus "parlante", la transforment en une "une autocélébration de l'assemblée elle-même substituée à la célébration de l'œuvre de Dieu, voire à l'annonce d'un nouveau modèle d'Eglise" (cf. Mgr Vingt-Trois).