Le Ciel n’est pas une fable racontée aux petits, mais une certitude que Jésus a donnée à ses disciples, à tous ceux qui croient en Lui et font sa volonté. Il l’a promis expressément : « Il y a beaucoup de demeures dans la Maison du Père » (Jean 14, 2). Quelle joie pour le chrétien de savoir que pour lui, le Ciel c’est chez lui, que cela vaut vraiment la peine de vivre l’Evangile et de se préparer à la bonne mort avec une bonne vie, pour pouvoir, au jour suprême, écouter cette Parole sainte de Jésus : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis ! » (Luc 23, 43). Vivre avec Dieu pour toute l’éternité est la joie la plus grande qui puisse exister. C’est pourquoi, vivre dans la conscience que nous sommes « à deux pas » du Ciel devrait être facile pour un chrétien ; en revanche, souvent, il voit les difficultés à s’approcher du Ciel dans sa vie quotidienne ; pourquoi cela ?
Pour trouver le chemin qui mène au Ciel, il faut chercher les choses du Ciel, comme nous en avertit Saint Paul : « Cherchez les choses d’en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu » (Colossiens, 3, 1). Nous pourrions dresser une longue liste des choses d’en haut ; citons-en quelques unes : la confiance, l’espérance, la charité, la paix, la prière, la contemplation, l’adoration, la réconciliation, rendre grâces, le pardon, l’esprit d’enfance, l’humilité, la liberté, la vérité, la simplicité, la joie, la sagesse, l’innocence, la douceur, le silence, l’éternité… Ce sont là tous des dons qui ont le Seigneur comme fin propre, qui appartiennent au domaine du surnaturel, parce qu’ils sont des fruits du Saint-Esprit. Les choses d’ici-bas, qui sont placées avant les choses d’en haut, sont celles qui aboutissent au péché : l’orgueil, l’amour propre, la vanité, l’égoïsme, la superbe, l’avarice, la jalousie, la soif de pouvoir, d’honneur, l’admiration de soi, l’envie, l’attachement aux biens matériels. Nous savons très bien que notre cœur ne peut être occupé, en même temps, par deux désirs opposés, il ne peut suivre deux « patrons » qui se font concurrence. Comme nous le dit Jésus : « personne ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’affectionnera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Luc 16, 13). Malheur aux compromis avec Dieu : le choix qu’il met devant nous est unique : celui qui voudra gagner sa vie et voudra me suivre, devra laisser tout ce qui ne correspond pas à ma sainteté ! En raison de notre liberté, nous sommes constamment guidés par le bien ou par le mal. L’enfer existe non pas parce qu’il est le fruit d’une amour insuffisant de Dieu pour ses créatures, mais parce que la liberté qu’Il a donnée à l’homme est tellement inconditionnelle qu’elle peut, ce qui est absurde, Lui dire non, en choisissant de se séparer ETERNELLEMENT de Lui. Réfléchir sur l’Enfer devrait amener l’homme croyant non pas tant à douter de Dieu, mais à trembler face à la possibilité que, lui-même, il pourrait tourner le dos à son Créateur. La conscience d’avoir une telle liberté devrait le pousser à avoir une gratitude exemplaire envers un tel Créateur, et à se décider pour Lui, pour les « choses du Père » selon une conscience vraiment formée à la lumière de la Révélation Divine. Et donc, ou bien on se décide de vivre de manière vertueuse, ou bien l’on vivra comme ceux qui vivent sans Dieu ! Le premier effort à faire au matin devrait précisément celui qui consiste à chercher le Seigneur, ses choses, afin que, pendant la journée, on puisse regarder vers le Ciel. Le moyen privilégié pour chercher le Seigneur est à n’en point douter la prière, qui suscite et alimente le désir de Dieu sans lequel nous succombons au désir du monde, en prenant comme étant réel ce qui est seulement une apparence, mais qui n’a pas de réalité.
« Nous, citoyens du Ciel » (Philipiens 3, 20), pour reprendre les paroles de Saint Paul, sur quelle fréquence nous branchons-nous le matin ? Sur la fréquence divine ou sur la fréquence terrestre ? Il y a tellement de fréquences possibles, tellement de pensées qui peuvent devenir dominantes pour celui qui les entretient : le Ciel ou le monde ! Chaque chrétien est appelé à devenir un apôtre du Ciel, à y entraîner de nombreuses autres âmes, en répétant avec confiance la prière enseignée par la Sainte Vierge aux trois petits voyants de Fatima, après qu’elle leur ait montré l’enfer : « Quand vous récitez le chapelet, dites, après chaque mystère : Ô mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez toutes les âmes vers le Ciel, spécialement celles qui en ont le plus besoin. Ainsi soit-il ».