« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)

4 juin : Sainte Clotilde, Reine de France (475-545)

Patronne des notaires et de "l’aviation légère de l'armée de terre" (ALAT) depuis 1995. C'est en effet à ses prières que Clovis dut d'être victorieux à Tolbiac en « submergeant l'ennemi sous le feu du ciel », ce qui est précisément aujourd'hui la fonction des hélicoptères de combat de l'Armée Française…

 

 
 
Sainte Clotilde naquit vers 474, probablement à Lyon et fut élevée dans la pratique de la vertu et dans la vénération des martyrs lyonnais, spécialement de Sainte Blandine. Elle était fille de Chilpéric II (436-491), roi catholique d'une partie de la Bourgogne, et nièce du prince arien Gondebaud. Appelée par Dieu à la grande mission du salut de la France, elle fut élevée au palais de son oncle, assassin de sa famille. La mère de Clotilde avait déposé dans son cœur, avec la foi, les germes de la piété. Aussi, dans une cour hérétique, sut-elle résister à toutes les sollicitations de Gondebaud et conserver la foi de son baptême. Clovis, roi des Francs, entendit parler de la beauté, des vertus et de toutes les grandes qualités de la jeune princesse et la fit demander en mariage à Gondebaud, qui n'osa la refuser. Le mariage eut lieu en 493 à Soissons. Clotilde comprit qu'elle n'avait été appelée à partager le trône d'un roi païen que pour remplir les vues de Dieu sur un peuple généreux mais non éclairé de la lumière de l'Évangile. Elle eut soin de gagner les bonnes grâces d'un époux magnanime, mais violent et barbare. Elle usa de son influence pour lui parler de Jésus-Christ. Clovis l'écoutait avec intérêt. Toutefois, il ne se hâtait pas. Il lui permit cependant de faire célébrer le culte catholique dans le palais et consentit au baptême de son premier-né. Clotilde mettait sur la tête de cet enfant toutes ses espérances pour la conversion de son peuple, quand Dieu, dont les desseins sont impénétrables, le ravit à la terre. A la colère du roi, à ses reproches, la douce reine répondit : « Je remercie Dieu de ce qu'Il m'a jugée digne de mettre au monde un fils qui est maintenant dans le Ciel ». Un second enfant fut baptisé encore et tomba malade. Nouvelle et plus terrible colère de Clovis. Mais les prières de Clotilde furent entendues, et Dieu envoya des Anges guérir tout à coup le petit agonisant. Le moment de la grâce était venu. A la bataille de Tolbiac, après un choc terrible des Alamans, les Francs pliaient, quand Clovis, dans une illumination soudaine, s'écria : « Dieu de Clotilde, donne-moi la victoire et Tu seras mon Dieu ! ». Le courage renaît à ses soldats et bientôt la victoire des Francs est complète. Peu après, Clovis était baptisé par Saint Rémi, à Reims le 25 décembre 496. Ce fut le signal du baptême de la nation entière.
 
Clovis mourut en 511, à l'âge de quarante-cinq ans, et Clotilde, dégoûtée du monde, éprouvée dans ses 4 enfants [[elle dut se séparer de sa fille Clotilde et la donner en mariage au roi des Visigoths, Amalaric. Son fils Clodomir perdit la vie dans une bataille contre les Burgondes tandis que Childebert et Clotaire traitèrent en prisonniers les enfants de Clodomir pour finalement assassiner les deux premiers]] quitta bientôt la cour pour aller finir sa vie dans les larmes, les prières les aumônes, au fond d'un couvent (au tombeau de Saint Martin de Tours). Très pieuse, elle fit ériger un monastère (aux Andelys), agrandir Saint-Pierre de Reims, reconstruire les Saints-Apôtres de Rouen, fut associée à la construction de la basilique des Saints-Apôtres à Paris, éleva à Chelles un monastère de femmes en l’honneur de Saint Georges, reconstruisit et orna la basilique qui abritait les restes mortels de Saint Germain d’Auxerre.
 
Prévenue du jour de sa mort, elle fit venir ses enfants (Clodomir, Childebert et Clotaire), leur adressa ses dernières recommandations, et alla recevoir au Ciel sa récompense, le 3 juin 545. Son corps fut transporté de Tours à Paris est fut enterrée aux côtés de son époux Clovis dans l'abbaye Saints Pierre et Paul (actuel lycée Henri-IV). Cependant au neuvième siècle, les invasions normandes obligèrent les Parisiens à transporter la châsse de Saint Clotilde au château de Vivières. Quand les reliques furent rendues aux génovéfains de Paris, ceux-ci laissèrent à Vivières la tête et un bras, et ce furent là les origines d’un culte de Sainte Clotilde resté populaire dans cette localité. En 1656, une côte de la sainte fut concédée à l’église de Notre-Dame des Andelys, demeurée toujours fidèle au culte de sa fondatrice. En 1793, la rage des révolutionnaires s’acharna contre le sanctuaire parisien. On parvint à grand’peine à sauver les ossements de Clotilde et à les mettre en lieu sûr. Ces ossements sont conservés dans la petite église paroissiale de Saint-Leu-la-Forêt.
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J
Je me permets d’ajouter ces quelques remarques :<br />             Clotilde à la fin de sa vie se retire dans le monastère Saint-Martin de Tours (le mot couvent n’est créé qu’au XIIIe siècle). À sa mort, ses restes mortuaires sont transportés à Paris pour y reposer près de son époux Clovis. Je m’excuse des détails morbides que je vais vous donner : à cette époque, les corps entrent vite en putréfaction, surtout en été – Clotilde est morte au début juin. Pour recueillir ses restes mortuaires, la seule solution est d’éviscérer le cadavre, puis de le faire bouillir dans un grand chaudron pour récupérer les ossements. Un fois ceux-ci bien grattés pour retirer toutes les parcelles de chair, on met les os dans un sac un toile, c’est le meilleur contenant à cette époque où les routes sont très mauvaises. Nous avons d’ailleurs des récits de vols de reliques portées par des moines par exemple dans un sac en toile. Les restes mortuaires de Clotilde, qui n’est pas sainte alors, sont mis dans une boite en bois à proximité du tombeau de Clovis dans la basilique des Saints-Apôtres, devenue bientôt basilique Sainte-Geneviève.<br />             Au moment des invasions normandes en 845, les moines de Sainte-Geneviève prennent peur et décident de mettre à l’abri les reliques de sainte Geneviève ; par la même occasion ils transportent les restes de Clotilde. Ils partent vers l’est, vers le Soissonnais. Ils n'ont pas le temps de déterrer par exemple Clovis dont la tombe sera profanée. Les moines  traversent l’épaisse forêt de Retz, près de Villers-Cotterets, les uns partent avec les reliques de sainte Geneviève vers Marizy, les autres avec les restes mortuaires de Clotilde vont à Vivières dans la chapelle du château. Les reliques de sainte Geneviève restent peu de temps à Marizy, elles retournent à Paris, puis reviennent à Marizy pour repartir enfin à Paris au Xe siècle au moment du retour du calme et de la fin des invasions normandes. À cette époque Clotilde est devenue sainte et ses restes deviennent donc des reliques. Un collège de chanoines est fondé et bientôt un pèlerinage s’organise autour d’une fontaine dite Sainte-Clotilde, à la sortie du village de Vivières. Les moines de Sainte-Geneviève de Paris réclament alors les « reliques » de sainte Clotilde : les chanoines de Vivières refusent ce qui pour eux serait la fin de revenus financiers importants. Un accord est trouvé : le chef et un bras de Clotilde demeurent à Vivières, le reste du squelette repart à Paris. Les reliques de Vivières existent toujours, je les ai vues lors du pèlerinage annuel consacré à sainte Clotilde, au mois de juin, avec procession jusqu’à la fontaine Sainte-Clotilde. C’est à ce jour le seul pèlerinage consacré à sainte Clotilde en France.Jean Baboux
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A
<br /> Merci pour toutes ces précisions cher Jean  <br /> L'article sera réactualisé grâce à vos commentaires...<br /> ... mais dès que nous trouverons un peu de temps !<br /> <br /> <br />
J
Votre article est intéressant, cependant je ferai quelques remarques :<br /> Quand un monastère est fondé au VIe siècle dans un lieu de la Seconde Lyonnaise, près d’un pèlerinage protohistorique près d’une fontaine ombragé par un tilleul, le village d’Andely n’existait pas. C’est autour de ce monastère de femmes dédié à la Vierge que le village se créé. Les invasions vikings n’ont laissé aucun vestige de cet établissement, le plus ancien de la future Normandie. Rien ne permet de dire que l’église de ce monastère primitif n’était pas en bois. Bède le vénérable explique que l’aristocratie anglo-saxonne envoyait ses filles dans ce monastère.<br /> Plus tard, au retour de la paix, à la fin du Xe siècle, une église paroissiale est construite, sans doute à l’emplacement de l’ancienne église abbatiale, entièrement ruinée, mais aucune fouille n’a confirmé ou infirmé cette hypothèse. Cette église devient la collégiale Notre-Dame de la paroisse du Grand-Andely. (L’autre paroisse, Saint-Sauveur du Petit-Andely, créée plus tard, fusionne avec celle du Grand-Andely au moment de la Révolution pour former une commune unique, prenant le nom des Andelys sous le Consulat.<br /> La présence de Clotilde sur le site du futur Grand-Andely lors de la construction du monastère est affirmée dans la vita Sanctæ Clotidiæ, un texte apocryphe du Xe siècle rédigé sous l’influence d’Hincmar à Reims, alors que la dynastie carolingienne se trouvait en danger, menacée par les Robertiens, sous le règne de Louis IV d’Outremer. Le miracle opéré par Clotilde qui transforme l’eau de la fontaine en vin pour encourager les efforts des maçons qui construisaient le monastère Notre-Dame (d’Andely) n’a jamais été reconnu par les autorités de la province ecclésiastiques de Rouen dont faisaient partie avant la Révolution la paroisse Notre-Dame d’Andely. Le cardinal de La Rochefoucauld, archevêque de Rouen, interdit d’ailleurs le pèlerinage à la fontaine Sainte-Clotilde en 1788. <br /> Les reliques de Clotilde qui se trouvaient à l’abbaye de Sainte-Geneviève à Paris ont été incinérées par un moine pour éviter qu’elles connussent le sort des reliques de sainte Geneviève, détruites en public, place de Grève et envoyées avec les ordures de la ville. Les cendres des reliques de sainte Clotilde (sauf le chef et le bras droit encore dans l’église de Vivières) sont mises à l’abri dans l’église parisienne Saint-Leu-Saint-Gilles, rue Saint-Denis (et non à Saint-Leu-La-Forêt, comme vous le dites). La présence de ces cendres n’a provoqué aucun culte particulier (informations du secrétariat de la paroisse Saint-Leu-Saint-Gilles). De tout façon, l’encyclique de Pie X Pascendi Dominici Gregis (1907) exige le contrôle de l’authenticité des reliques. Une relique réduite en cendres n’est plus une relique !
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A
<br /> Merci pour ces précisions. Je corrigerai l'article ultérieurement.<br /> <br /> <br />