Favorisée durant toute sa vie de visions sur l’Ancien et le Nouveau Testament, Anne-Catherine Emmerich sera frappée des Stigmates du Christ et aura le charisme de la hiérognosie. Religieuse chez les Augustines de Dülmen de 1802 à 1811, elle a été béatifiée le 3 octobre 2004 par Jean-Paul II…
Anne-Catherine Emmerich naît le 8 septembre 1774 dans une famille nombreuse (9 frères et sœurs) de petits paysans à Coeseld-Flamschen en Westphalie. Toute jeune enfant, elle jouit de la présence de son ange gardien et a déjà des visions sur des épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Dès l’âge de 13 ans, elle travaille dur à la ferme, puis exerce le métier de couturière à la maison. Depuis longtemps, elle ressent l’appel à la vie religieuse, mais elle rencontre des difficultés pendant bien des années (opposition de ses parents pourtant très pieux, pauvreté, etc.). En 1802, elle entre enfin chez les Augustines de Dülmen et, bien qu’elle soit incomprise à cause de ses dons extraordinaires, Anne-Catherine peut prononcer ses vœux l’année suivante. Elle participe à la vie monastique avec ferveur, toujours prête à accomplir les travaux les plus durs que personne ne veut faire. Elle tombe fréquemment malade et doit supporter de grandes souffrances. Malgré cela elle considère ces années de vie religieuse comme les plus belles de sa vie. Elle reçoit les stigmates de la Couronne d’épines, mais elle les tient cachés. En 1811, le couvent est fermé lorsque Jérôme Bonaparte, frère de Napoléon, est nommé roi de Westphalie et les religieuses sont jetées à la rue. Dès lors, vivant en pleine ville, à Dülmen, elle ne peut plus tenir cachés les phénomènes mystiques dont elle est l’objet, d’autant plus qu’en 1812, elle reçoit les autres stigmates de la Passion et, la même année, elle cesse de se nourrir, ne vivant plus que de l’Eucharistie. Le docteur Franz Wesener, un agnostique, impressionné par ces phénomènes (dont le charisme de l’hiérognosie), se convertit. Il devient son confident et ami. Malgré ses souffrances qui la clouent au lit, elle a le souci d’exercer la charité envers son prochain par ses travaux de couture, ses charismes et ses nombreux contacts. Ce qui frappe en elle, c’est d’abord son Amour de la Croix et de Jésus son "fiancé". Elle unit ses souffrances à celles de Jésus son Époux et meurt le 9 février 1824 en ayant comme dernière paroles : « Seigneur c’est par toi que je vis, c’est pour toi que je meurs. J’ai toujours considéré le service du prochain comme la plus haute vertu. Dans ma jeunesse, j’ai prié Dieu afin qu’il veuille bien me donner la force de servir mon prochain et d’être utile. A présent je sais qu’il a exaucé ma prière ». Les restes d'Anne-Catherine Emmerich reposent dans la crypte de l'église Sainte-Croix à Dülmen.
En lisant Anne-Catherine Emmerich, on y voit décrit la vie de Jésus avec un luxe de détails impressionnant qui contrastent évidemment avec la brièveté des Évangiles. Certes, béatifier une mystique n’équivaut pas à reconnaître officiellement ses visions, mais si les livres contenaient quelque chose de contraire à la foi, la cause n’aurait pas passé. Avec le Nouveau Testament se clôt la Révélation. Les visions et révélations particulières ne peuvent qu’expliciter ce qui y est déjà contenu en germe. La Révélation engage notre foi, tandis qu’on reste libre vis-à-vis des révélations particulières. A noter que Mel Gibson a utilisé les visions du Chemin de Croix dans son film sur La Passion du Christ. À la suite des visions d'Anne-Catherine, la sépulture et la maison de Marie ont été redécouverts sur une colline près d'Éphèse.
Liens : Décret officiel de la Béatification + Position de l'Église catholique sur les révélations privées (N°66, 67 et 514) + Lire l’intégralité de ses révélations + Catégorie : "Mystiques catholiques"