Il y aurait beaucoup à dire sur le « procès Galilée ». Les faits ont été tellement travestis qu'on ne comprend plus guère ce qui s'est réellement passé. Certains points doivent être mis en évidence :

« A l'époque de Galilée, l'Eglise est restée beaucoup plus fidèle à la raison que Galilée lui-même.
Le procès contre Galilée a été raisonnable et juste ». (Paul Feyerabend)
1. Galilée, contrairement à ce que l'on suppose, n'a jamais subi la torture. Dès 1755, avec Pierre Estève dans son Histoire de l'astronomie, on a prétendu que ses juges lui avaient « crevé les yeux ». C'est un mensonge éhonté. Le savant a toujours été traité avec les égards dus à son rang. Il put habiter, durant le temps de ses interrogatoires, soit à la Villa Médicis, soit dans un appartement donnant sur les jardins du Vatican. C'est mieux, quoiqu'on en dise, que la prison inquisitoriale du château Saint-Ange. Le pape en personne insista pour que ce soit une commission extraordinaire, nommée par ses soins, qui s'occupe de la phase d'instruction, et non, comme le voulait la procédure, le Saint-Office, beaucoup plus sévère à en croire tous les avis. Urbain VIII voulut même que le procès ne se fit pas. Il n'en signa d'ailleurs pas le jugement. 2. Galilée n'a pas été jeté « au cachot jusqu'à la fin de ses jours ». Urbain VIII commua la peine de prison prononcée par l'Inquisition en assignation à résidence. Galilée fut donc autorisé à vivre dans sa maison de campagne « Le Joyau », à Arcetri, près de Florence, où il continua à recevoir ses élèves et à écrire. 3. Il n'a jamais, après sa formule d'abjuration, prononcé la phrase que la postérité lui a prêtée : « Et pourtant, elle tourne! » (E pur, si muove !). Cette parole de défi n'entre dans l'histoire qu'en 1757, par le touche-à-tout turinois Giuseppe Baretti, dans son livre The Italian Library. Personne n'y a jamais fait allusion avant ce livre. Il écrit alors que Galilée était mort depuis cent quinze ans. 4. Galilée n'a pas été condamné pour motif d'hérésie, mais pour simple « suspicion d'hérésie ». Cette « suspicion » était due à l'infraction au précepte ecclésiastique qui exigeait de ne pas présenter pour Vérité absolue et définitive ce qui ne doit rester qu'une hypothèse (l'héliocentrisme, dans le cas présent) et ne pas y mêler l'Écriture Sainte. 5. Galilée, enfin, n'a jamais été excommunié. L'Inquisition espagnole, à l'inverse de la romaine, ne prohiba pas son Dialogue. Depuis 1594, le système de Copernic était d'ailleurs enseigné à l'Université de Salamanque.
Inspiré de Crapouillot (n°125, septembre 1996) - Galilée face à la Sainte Inquisition