1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 22:55

Immédiatement après sa sainte mort, l'âme de Jésus-Christ, par elle-même (Denzinger N°738), est « descendu aux enfers ». Le mot "enfer" vient du latin "infernus", c'est-à-dire "d'en-bas". Dans la conception juive, il correspond à ce que la Sainte Écriture appelle "Shéol" (Psaume 49, 16 ; L'Écclésiastique de Ben Sira 21, 9-10 ; etc.), c'est-à-dire le lieu du Royaume des Morts (l'Hadès) où les âmes d'avant la RÉCAPITULATION du Christ (Éphésiens 1, 23) "attendaient" Sa Victoire définitive sur le Diable par Son Saint-Sacrifice Rédempteur. Il ne faut pas confondre "les enfers" de "l'Enfer des damnés". Lors de sa descente aux enfers, l'âme de Jésus-Christ ne descend pas dans le gouffre abyssal de l’Enfer éternel des damnés, ce « puit de l'abîme » (Apocalypse IX, 1). Elle s'arrête juste à ses portes pour y libérer exclusivement les âmes des justes qui l’avaient précédé... car depuis la faute d'Adam (dogme du péché originel), les portes du Paradis étaient fermées (Genèse 3, 24) :

 

 



Avec cet article du Credo, nous contemplons Notre Seigneur Jésus-Christ dans la dernière étape de sa "kénose". En descendant aux enfers (dans les "Limbus Patrum" dira Saint Thomas d'Aquin), Jésus-Christ descend encore plus bas que la mort ! Pour notre Salut Eternel, Il poursuit son chemin d’humiliation jusqu’au plus bas. Lui, le Messie, le Fils Eternel de Dieu, dans l’obéissance à Son Divin Père, rejoint l’homme jusque dans ses enfers pendant trois jours et trois nuits (Matthieu 12, 39-40). C’est ainsi que nous Le contemplons. En affirmant dans le Credo que Jésus-Christ est descendu aux enfers (dans le "sein d'Abraham" ; Luc 16, 22), notre Sauveur va jusqu’au bout de Son Amour, jusque dans le détestable et le haïssable de la mort. Telle est la toute puissance de Dieu. Il remplit tout. En descendant aux enfers, le Fils de Dieu va briser les verrous de la solitude absolue qu’est la mort. Il vient personnellement tirer les esprits emprisonnés (1 Pierre 3, 19) de leurs ténèbres en les entraînant ainsi dans la lumière éternelle ! (Psaume 86, 13). A son contact substantiel, toutes les âmes des justes qui l'avaient précédé sont illuminées et entraînées vers le Paradis qui n'est autre que le règne infini de l'Amour. « Par cette lumière, ils virent clairement l'essence divine, ils connurent la majesté infinie de leur Libérateur, et tous furent glorifiés. En ce moment, les Limbes devinrent le Ciel même, et changèrent le nom de prison en celui de séjour des bienheureux » (Saint Jean Chrysostome). 

 

 

A cet instant, l'Enfer des damnés éternels (= anges déchus + hommes et femmes refusant l'Amour de Dieu) perçoit cet événement comme une véritable catastrophe. Hurlements suprême de haine en Enfer ! Il subit de plein fouet le choc de l'Amour qu'il a lui-même rejeté éternellement. En Enfer, il y a une opposition radicale, mystérieuse mais pourtant irréductible à la Divine et inépuisable Miséricorde. Par sa descente aux enfers, notre Roi et Dieu Jésus-Christ impose donc à l'Enfer éternel des damnés, sur son propre terrain balisé par la mort, la pression glorieuse de l'éternel Amour ! « Oui, l'Amour est si fort qu'il résiste à la mort, son ardeur inflexible a son ombre aux enfers ses éclairs, ses flambées, fusent en traits de feu, flamme et fulguration, c'est l'incendie de Dieu. Toutes les grandes eaux des fleuves et des mers ne pourront submerger ni éteindre l'Amour ». (Cantique des Cantiques 8, 6-7).

 

 

 

 

Liens : Catéchisme de l'Eglise catholique N°632-637 : Le Christ est descendu aux enfers + La descente aux enfers (plusieurs articles librement consultables du N°117-118 de la Revue Résurrection) + La descente de Jésus-Christ aux enfers (Question 52 de la Tertia Pars de la Somme Théologique de Saint Thomas d'Aquin)

Partager cet article
Repost0

commentaires