« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)

« Des hommes restent dans l'Eglise pour la changer, certains pour la détruire » (Cardinal Daniélou)

Dans Le Figaro du samedi 22 mars, le Père Jean-Robert Armogathe relève à juste titre que « la liturgie enseigne la doctrine de la manière la plus vivante et la plus exacte ». Et il ajoute : « on l'a depuis longtemps relevé : la même loi fait prier et fait croire ». C'est, bien sûr, la liturgie de l'Eglise qui enseigne la doctrine de façon sûre et vivante, et non les célébrations inventées, recomposées, bricolées, dans lesquelles des clercs bien intentionnés mais souvent dramatiquement carencés en formation théologique jouent le "pastoral" contre le "depositum fidei". Ce sont, bien sûr, les lois de la célébration telles qu'elles figurent dans le missel romain qui font prier et font croire, et non les libertés prises avec ces lois sous prétexte d'adaptation de la liturgie aux assemblées…

 

 

On ne peut donc que déplorer qu'en trop d'endroits la liturgie de l'Eglise ne soit plus correctement et fidèlement mise en œuvre. On peut déplorer davantage encore le silence de trop nombreux évêques (et nous aimerions connaître les raisons de ce silence !) devant les fantaisies liturgiques imposées par certains prêtres et, d'une façon plus générale, par les équipes liturgiques paroissiales ou interparoissiales (sur ce dernier point, les témoignages sont innombrables). Si l'on dit que la liturgie de l'Eglise enseigne - ou mieux -, communique la doctrine de façon exacte, il faut en conclure que les liturgies qui s'écartent des règles de la célébration données par l'Eglise ne communiquent pas la doctrine reçue des Apôtres. C'est inquiétant, c'est grave ! Ça ne peut qu'inquiéter le peuple chrétien qui perd confiance tant il se sent menacé dans les éléments fondamentaux de sa foi et de sa vie : le peuple chrétien en vient à se demander s'il peut toujours croire ce que l'Eglise lui enseigne, tant est grand le décalage entre ce que dit le Magistère et ce qui est célébré dans bon nombre d'églises. Et ce ne sont pas quelques paroisses où la forme extraordinaire de la liturgie romaine est autorisée qui permettront de redresser la situation : elles ne font pas le poids face aux nombreuses paroisses "ordinaires" où, de façon très officielle et depuis plus de 40 ans, la liturgie n'est plus respectée. Pour redresser la situation, il faut que les évêques aient le courage de changer les responsables qui sont à la tête des différentes instances diocésaines. Car c'est souvent là que se trouve la racine de la crise actuelle car, comme l'écrivait le Cardinal Daniélou en 1974 déjà, « des hommes restent dans l'Eglise pour la changer, certains pour la détruire ».

 

Pro Liturgia

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article