La Vierge, « la plus authentique forme de l'imitation parfaite du Christ » (Paul VI, 21 novembre 1964), nous apprend ce qu'est que la vie avec et pour le Christ, l'accueil de la volonté du Père, la proximité intérieure parfaite qui n'exclut pas l'obscurité de la foi. La foi parfaite de Marie peut nous aider à vivre la nôtre : le Christ, à douze ans à Jérusalem, aux noces de Cana, surprend Marie, l'étonne. Elle répond par une disponibilité renouvelée : « Faites ce qu'il vous dira ». La joie de la grâce mène à l'audace de la foi, malgré l'épreuve à laquelle Dieu soumet Ses saints. Toute spiritualité doit comprendre cette disponibilité sans restriction, cette patience qui est « sensibilité intérieure au mystère caché de l'heure » (Cardinal Ratzinger), qui par la grâce transmise par l'Église prolonge celle de Marie. L'âme fidèle, chrétienne, appelée à prendre la forme de l'Église, l'anima ecclesiastica, est réalisée suréminemment en l'âme de Marie. Chaque âme est aimée d'un amour singulier, mais aucune n'est aimée séparément : « Vous êtes comme une vierge pure que j'ai promise en mariage à un seul époux, qui est le Christ » (2 Co 11, 2). La présence maternelle de Marie, dans la mystique, est un rôle d'unification entre l'âme et Jésus. Unie au Christ « par un lien étroit et indissoluble », elle qui « réunit en elle et reflète pour ainsi dire les données les plus élevées de la foi », (Lumen Gentium 53-65), nous apprend comment nous pouvons devenir terre féconde pour la Parole de Dieu, recevoir la grâce pour la répandre autour de nous.
Le Sénevé (Pentecôte 2005) - Journal des aumôneries de
l'École normale supérieure et de l'École des Chartes