23 août 2008 6 23 /08 /août /2008 08:19

« Le Royaume des Cieux est semblable à un trésor qui était caché dans un champ et qu’un homme vient à trouver : il le recache, et s’en va, ravi de joie vendre tout ce qu’il possède, et achète ce champ. Le Royaume des Cieux est encore semblable à un négociant en quête de perles fines : en a-t-il trouvé une de grand prix, il s’en va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle » (Matthieu, 13, 44-46).

 

 

 

Les deux paraboles du trésor caché dans le champ et de la perle précieuse, que le Seigneur raconte pour faire comprendre le Royaume de Dieu, nous révèlent – comme cela se passe toujours avec la Parole de Dieu – des vérités profondes, qui sont des vérités salvifiques pour notre vie de foi. Sans la connaissance de la Vérité, nous irions à tâtons dans la nuit noire (cf. Jean 8, 12), nous serions des aveugles qui ne savent ni d’où ils viennent ni où ils vont. Pour cela, Jésus est venu dans le monde pour que nous connaissions la Vérité, afin que la Vérité nous rende libres (Jean 8, 32). Quelle est la Vérité sur le Royaume de Dieu, sur Celui qui nous conduit et est ce Royaume ? Jésus nous l’explique en se servant, de préférence, des paraboles. Son enseignement s’adresse à tous, et donc, il utilise le langage des gens simples et non des gens instruits qui sont une petite minorité de l’humanité. Il s’est fait pauvre avec les pauvres, petit avec les petits, pour atteindre précisément tous les hommes. Celui qui veut avoir accès à sa doctrine doit parcourir nécessairement Sa Voie (cf. Jean 14, 6), qui est faite de simplicité et d’humilité : « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages, ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre la force ; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l’on méprise, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qui n’est pas, pour réduire à rien ce qui est, afin qu’aucune chair n’aille se glorifier devant Dieu » (1 Corinthiens 1, 27-29). Malheur à celui qui méprise le langage et les contenus si simples de Jésus, car il sortirait de la bonne voie. Ceux qui attendent uniquement de Dieu des manifestations « grandioses », ou des choses « grandes », sont déçus, parce qu’Il privilégie la grandeur qui se cache derrières les « petites » choses. Dieu aime se révéler par la petitesse ! Ainsi, les paraboles de Jésus sont de « petits » récits, mais ils révèlent de grandes vérités ; ceux qui les sous-estiment, aujourd’hui comme alors, perdent de vue le Royaume des Cieux qu’Il apporte et qu’il offre à ceux qui y entrent par la porte de l’humilité : « Je te bénis ô Père, Seigneur du Ciel et de la terre, parce que as caché ces choses aux sages et aux savants, et les a révélées aux petits. Oui, ô Père, car tel a été ton bon plaisir » (Matthieu 11, 25-26). La parabole du trésor caché dans le champ et de la perle précieuse, nous disent que le Royaume, c’est-à-dire le Seigneur, ne peut vraiment « être trouvé » si on ne Le cherche pas sérieusement ! Du reste, il est en ainsi pour toute chose que nous jugeons sérieuse dans notre vie : nous y consacrons beaucoup plus d’attention qu’aux autres. Combien cela devrait être vrai pour le Seigneur ! Comment pourrait-on Le trouver si l’on ne Le désirait pas, si on ne Le recherchait pas en y engageant tout ce que nous sommes ! Et, une fois trouvé, comment pourrait-on Le « posséder », si l’on n’était pas disposé à se laisser « posséder » par Lui ? En effet, dans les récits en question, Jésus souligne que, celui qui trouve le trésor dans le champ, et le marchand qui trouve la perle, « vend tout ce qu’il possède », pour « posséder » ce qu’il a finalement trouvé. Malheureusement, une grande tentation pour le chrétien qui a « trouvé » Jésus, est de vouloir Le « posséder », sans renoncer à son amour propre. Mais cela est impossible, parce que, pour posséder le Seigneur, c’est-à-dire pour entrer en communion profonde avec Lui et être transformé par Lui, il faut abandonner son propre égoïsme, pour devenir comme Lui : rempli d’amour de Dieu, c’est-à-dire des saints !

 

« Soyez saints, parce que je suis Saint » (Luc 11, 45, « soyez parfaits comme est parfait votre Père Céleste » (Matthieu 5, 48) ! La vérité de notre appel à la sainteté, révélée dans l’Ancien Testament, et annoncée à plusieurs reprises par Jésus dans le Nouveau Testament, est d’une importance fondamentale : celui qui veut être disciple du Christ, doit renoncer tout d’abord à soi-même, autrement il ne parviendra pas à Le suivre, en portant sa propre croix (cf. Matthieu 16, 24). Cette croix, c’est-à-dire la souffrance qui fait partie de toute existence humaine, sera accueillie non comme une bénédiction, mais comme une malédiction, si l’on n’accepte pas la réalité que notre « moi » doit se purifier et se libérer de lui-même, pour faire « place » au Moi de Jésus. Cette purification est surtout alimentée par la souffrance, c’est-à-dire par les épreuves que chaque chrétien rencontre sur son propre chemin en suivant le Seigneur. « DANS UN MONDE OU LE MONSONGE EST PUISSANT, LA VERITE SE PAYE PAR LA SOUFFRANCE. Celui qui veut éviter la souffrance, la garder loin de lui, garde loin de lui la vie elle-même et sa grandeur; il ne peut pas être un serviteur de la Vérité et donc un serviteur de la foi. Il n'y a pas d'amour sans souffrance, sans la souffrance du renoncement à soi-même, de la transformation et de la purification du moi pour la véritable liberté. Là où il n'y a rien qui vaille la peine de souffrir, la vie elle-même perd sa valeur. » (Benoît XVI, homélie du 28 juin 2008). Le processus de « vendre tout » pour « acheter le trésor » est facilité par la croix, parce que l’homme, à l’école du sacrifice par amour, est éduqué à découvrir toujours plus la signification véritable de son existence : devenir un saint. Le reste, pour le dire avec le Livre du Qohélet, est « vanité des vanités, et tout est vanité » (Qohélet 1, 2). Sainte Marie Libératrice, priez pour nous !

 

Fides

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