Martyre de la pureté - Animatrice à la paroisse :
Karolina Kozka naît le 2 août 1898 dans une ferme du hameau de Wal-Ruda, de la paroisse de Radlow où elle est baptisée. Elle est la 4e d’une famille de 11 enfants. À cause de l’intense prière communautaire qui règne dans la famille, les gens appellent leur maison ‘la petite église’. Son curé est l’abbé Wladislas Mendrala. Alors que Jean-Paul II était évêque de Cracovie, il a connu ce prêtre devenu vieux dont il rapporte ce souvenir, devant les prêtres, le soir de la béatification : « Don Mendrala me parlait de la tradition qui existait dans sa paroisse de donner la première Communion aux enfants en âge d’école maternelle, comme le recommandait le saint Pontife Pie X. Et il parlait aussi des nombreuses vocations sacerdotales et religieuses qui naissaient de cette première rencontre avec le Christ. » Donc, c’est sûrement très tôt que Karolina a fait sa première communion. Très tôt également, elle joue un rôle d’animatrice dans la paroisse (catéchisme). Jean-Paul II ajoute : « Certainement, par la bouche de don Mendrela, Caroline entendit parler de cet amour avec lequel le Sauveur aima ceux qui étaient dans le monde. Et à elle aussi, il fut concédé d’accomplir sa ‘petite part’ comme martyre de cet amour ‘jusqu’à la fin’. » Le 18 novembre 1914, les Russes occupent le village. Caroline a 16 ans. Sous prétexte d’un service à lui rendre, un soldat la fait sortir, puis il la sollicite au mal, mais comme elle refuse, il l’entraîne, la frappe et finalement la tue dans le bois de Ruda. Son corps sera retrouvé le 4 décembre suivant. Dès lors, les gens se mettent à la vénérer comme ‘‘l’étoile du peuple’’.
Jean-Paul II la béatifie le 10 juin 1987 au cours d’une messe célébrée à Tarnow qui rassemble un million de personnes. Cette messe était surtout destinée aux représentants du monde rural. Dans une homélie pleine d’émotion, de poésie et d’amour pour le monde rural et la terre polonaise, Jean-Paul II exalte cette paysanne consciente de sa dignité de femme, de Polonaise, consciente de la dignité de son corps promis à la résurrection après l’épreuve de la mort. Il dit : « Oui, Karolina abandonnée dans le bois de Ruda, est en lieu sûr, elle est entre les mains de Dieu qui est le Dieu de la Vie (…) Elle a rendu témoignage au Christ : un témoignage de vie en traversant la mort. »