« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)
Extrait de l’Audience Générale du 5 août 2009 :
« Dans la France post-révolutionnaire qui faisait l'expérience d'une sorte de "dictature du rationalisme" visant à effacer la présence même des prêtres et de l'Eglise dans la société, il vécut [Le Curé d’Ars, NDLR], d'abord - pendant sa jeunesse - une clandestinité héroïque en parcourant des kilomètres dans la nuit pour participer à la Messe. Puis - comme prêtre - il se distingua par une créativité pastorale singulière et féconde, en mesure de montrer que le rationalisme, qui régnait alors sans partage, était en réalité loin de satisfaire les authentiques besoins de l'homme et qui, en définitive, n'était pas vivable. Chers frères et soeurs, à 150 ans de la mort du Saint Curé d'Ars, les défis de la société d'aujourd'hui ne sont pas moins difficiles, ils sont même devenus peut-être plus complexes. Si à l'époque régnait la "dictature du rationalisme", à l'époque actuelle, on note dans de nombreux milieux, une sorte de "dictature du relativisme". Elles apparaissent toutes deux comme des réponses inadaptées au juste besoin de l'homme d'utiliser pleinement sa propre raison comme élément distinctif et constitutif de son identité. Le rationalisme fut inadapté parce qu'il ne tint pas compte des limites humaines et prétendit élever la seule raison comme mesure de toute chose, en la transformant en déesse; le relativisme contemporain mortifie la raison, parce que, de fait, il en vient à affirmer que l'être humain ne peut rien connaître avec certitude au-delà du domaine scientifique positif. Mais aujourd'hui, comme alors, l'homme "assoiffé de signification et d'accomplissement" va à la recherche constante de réponses exhaustives aux questions de fond qu'il ne cesse de se poser. Les Pères du Concile oecuménique Vatican II avaient bien présents à l'esprit cette "soif de vérité" qui brûle dans le coeur de tout homme, lorsqu'ils affirmèrent que c'est aux prêtres, "comme éducateurs de la foi", qu'il revient de former "une authentique communauté chrétienne" capable de "frayer la route à tous les hommes vers le Christ" et d'exercer "une véritable maternité" à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas "un chemin vers le Christ et son Eglise" et "pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel" (cf. Presbyterorum ordinis, n. 6). L'enseignement que continue de nous transmettre le Saint Curé d'Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu'il faut cultiver et accroître jour après jour. C'est seulement s'il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu'il pourra toucher les coeurs des personnes et les ouvrir à l'amour miséricordieux du Seigneur. C'est seulement ainsi, par conséquent, qu'il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie ».