« Aujourd’hui, nul ne peut nier le lien porno-pédo. (…) Il faut être singulièrement déconnecté de la réalité pour nier le lien intrinsèque entre porno-sado-maso et viols d’ados, entre porno-vidéo et bourreaux. Ceux qui en doutent planent dans l’irréel. (…) Oui, la pornographie, c’est la théorie ! Le pédotrafic, c’est la pratique ! Pornotrafiquants, narcotrafiquants : même stratégie ! (…) Si l’on veut éviter de nouveaux Dutroux, si l’on veut sauver par milliers des Julie, Mélissa, An, Eefje, Élisabeth, Loubna, Marion, il faut agir immédiatement avec la plus absolue fermeté. Des vies d’enfants sont en jeu ! Nos familles de demain sont en jeu ! Nos peuples sont en jeu. Tout ceci, n’importe quel homme et femme, en qui subsiste le sens de la vie et de l’amour, le comprend. Nul besoin d’être chrétien pour cela. (…) Le porno est destruction de l’amour, donc de la vie. Car tout ce qui touche à l’amour atteint la vie. (…) Un amour saccagé, c’est une vie ravagée. Rendre l’amour dégoûtant, c’est dégoûter de la vie. Écœurer le cœur, c’est vider la vie ! La vie perd toute valeur, là où l’amour perd sa saveur. La vie devient une horreur, là où l’amour perd sa splendeur. Quand l’amour perd sa signification, la vie perd son orientation ! Pourquoi donc vivre encore, s’il n’est possible ni d’aimer ni d’être aimé ? Alors j’ose poser tout de go certaines questions : ne serions-nous pas en train de fabriquer des petits vieux ridés avant l’âge, souillés par de gros vicieux ? Jusque dans certaines écoles ? Ne sommes-nous pas en train d’engendrer les débauchés — donc les désespérés — de demain ? Les dépravés d’aujourd’hui ne risquent-ils pas de devenir les épaves de demain ? Ne préparons-nous pas une autre épidémie : celle des suicides ? Une autre hémorragie : celle du sang de l’amour ? Ces questions : malheur à qui les prendrait à la légère ! Elles sont redoutables. Dégradation d’une génération : disparition d’une nation (...).
En Pologne, à l’ère soviétique, les communistes encourageaient en sous-main l’alcoolisme, freinaient toutes les œuvres s’attaquant à ce problème : meilleur moyen de neutraliser les forces vives d’un pays. Et de mâter un peuple en l’abrutissant. Pour les Romains, c’était du pain et des jeux. Maintenant, c’est du fric et du sexe. (...) Processus inexorable de lente déshumanisation ? Si déjà les jeunes adultes sont tellement blessés, immatures, insécurisés, mais que sera-ce donc dans dix ans ? Quand l’enfant d’aujourd’hui devra affronter le monde de demain ? On n’ose y penser... On en tremble ! Nous en avons maintenant une preuve arithmétique, je veux dire démographique, de l’ordre d’une évidence. À cause de la perte du sens même de la vie — conséquence inéluctable de la perversion des notions d’amour et de fidélité —, nos peuples d’Occident sombrent tous sous la ligne de survie. Parce que tant de familles en ont été éclatées, tant de nos jeunes bousillés, tant de nos berceaux laissés vides, nous ne savons même plus comment nos pays pourront simplement survivre d’ici vingt ans. Bientôt, il n’y aura plus qu’un citoyen en âge de travailler pour un inactif à nourrir. Le papy-boom a remplacé le baby-boom .
Aux temps dits “barbares”, les pasteurs de l’Église n’étaient-ils pas les premiers à défendre la cité, en montant courageusement au créneau, en affrontant de face les envahisseurs, cela pour sauver la vie de leur peuple ? Où sont-ils donc, ces audacieux courageux pasteurs d’aujourd’hui, dignes de leurs frères aînés ? Qui n’ont pas peur de monter au créneau, de prendre des risques, de se tenir en premières lignes ? Devant Jésus le Seigneur, et ses anges, et ses saints, n’auront-ils donc pas à rendre compte de la vie de ceux qui leur étaient confiés ? Surtout des plus vulnérables, des plus faibles, des plus petits ? L’Église est-elle encore l’Église des pauvres ? Nous supplions le Père de nous donner de ces grands bergers qui pourront entraîner tout leur peuple sur la voie de la résistance à ce nouveau totalitarisme, à cette nouvelle idéologie, non moins destructrice de l’humanité (...) que le nazisme et le communisme (...). Aujourd’hui, n’est-ce pas leur devoir premier, leur ministère essentiel, de sauver ce qui reste encore d’humanité, de s’opposer de toutes leurs forces à tout ce qui peut détruire le plus fantastique des dons de Dieu : la vie ! De protéger le plus faible, le plus vulnérable, le plus pauvre, le plus « Dieu-parmi-nous » ? Oui, devant le mal, ne pas nous désister, mais résister ! Devant le faible maltraité, ne pas faiblir ! Ne jamais lâcher le plus vulnérable : lutter sans relâche ! Tout au long de l’Histoire, n’a-t-on pas entendu retentir de grandes voix rugissant contre les différents totalitarismes ? Et ces totalitarismes n’ont-ils pas fini par s’écrouler, grâce au sang des témoins refusant de flirter avec l’idéologie mortifère, cela jusqu’à la torture et au sang versé ? Qu’ils soient bénis, ces audacieux pasteurs, dignes de leurs frères aînés ! Qui n’ont pas peur de monter courageusement au créneau, de prendre des risques, de se tenir en premières lignes. Les paroles fortes de Jean Paul II aux évêques de Bosnie, à Sarajevo (le voyage de tous les courages !), ce 13 avril 1997, ne nous sont-elles pas aussi adressées : « Ne vous découragez pas de lever une voix prophétique pour dénoncer les violences, démasquer les injustices, appeler par son nom ce qui est mal, défendre avec des moyens légitimes les communautés qui vous sont confiées ! ». Ne peut-on appliquer aux maffieux pornocrates — jouant avec le Sida —, surtout aux pornotrafiquants d’enfants, aux tortionnaires d’enfants, aux meurtriers d’enfants, ce cri de Jean Paul II à Palerme (Sicile), en 1995 : « Au nom du Christ, je me tourne vers les responsables [de la maffia] : convertissez-vous ! Parce qu’un jour pèsera sur vous le jugement de Dieu ! Ceux qui sont tachés de sang humain en répondront à la Justice de Dieu ». Et s’adressant à tous, donc à nous : « Levez-vous ! Revêtez la lumière et la justice ! Pas de place pour la lâcheté et l’inertie ! ». Et encore, au million et demi de jeunes, à la JMJ de Czestochowa : « Soyez des lutteurs, comme ceux qui ont témoigné à l’Est jusqu’au martyre ! Voici venue votre heure ! ».
•••> Article du Père Daniel-Ange (année 2002) à lire intégralement !