Ce Nom vénérable était déjà honoré depuis longtemps par un culte spécial dans quelques parties du monde chrétien, lorsqu’une insigne victoire fut remportée à Vienne en Autriche, par le secours de la Sainte Vierge Marie, sur le cruel sultan des Turcs, qui menaçait avec insulte de soumettre les peuples chrétiens à sa tyrannie mahométane. Après une fête accordée en 1683 par Sa Sainteté le Pape Innocent XI en action de grâce, Sa Sainteté le Pape Innocent XIII voulu perpétuer la mémoire d’un tel bienfait en ordonnant que cette fête soit célébrée chaque année dans l’Église universelle en 1721. Le Pape Saint Pie X fixa la fête au 12 septembre lors de la réforme du Bréviaire romain :
Le calendrier romain de l’an 2002 (Editio tertia) a en effet réinscrit la fête en l’honneur du Saint Nom de Marie à cette date. La fête était très chère au Souverain Pontife Jean-Paul II. Elle est liée à l’histoire de la Pologne et de l’Europe, comme en témoignent les fresques de la « Chapelle polonaise » de la basilique de la Sainte Maison de Lorette. Elles représentent en effet la victoire du roi de Pologne, Jan Sobieski, Vienne, sur les troupes turques. Un siècle après la défaite de Lépante (1571), les turcs tentaient de passer en Europe occidentale par voie de terre. Mahomet IV avait remis l’étendard de Mahomet à Kara Mustapha au début de 1683, en lui faisant jurer de le défendre au prix de sa vie si nécessaire. Le grand vizir était fort de 300.000 hommes et se promettait de prendre Belgrade, Buda, Vienne, de déboucher en Italie et d’arriver à Rome, à l’autel de saint Pierre. En août 1683, le Capucin italien et grand mystique, Marco d’Aviano, que Jean-Paul II vient de béatifier, était nommé grand aumônier de toutes les armées chrétiennes. C’est lui qui redonna courage à Vienne et réussit à convaincre le roi de Pologne de venir secourir la ville avec ses 40.000 hommes. La ville était assiégée depuis le 14 juillet et sa reddition était une question d’heures. Le rapport de force n’était pas en faveur des troupes chrétiennes, mais Vienne se confiait à l’intercession de la Vierge et l’image de la Vierge était sur tous les étendards. Sur le Kahlenberg qui domine la ville au nord, le P. Marco célébra la messe, servie par le roi Sobieski devant l’armée disposée en demi-cercle. Le Capucin prédit une victoire inouïe. Et au lieu de terminer en disant les paroles liturgiques : « Ite missa est », il cria : « Ioannes vinces ! » « Jan vaincra » ! La bataille commença à l’aube du 11 septembre. Un soleil splendide éclairait les deux armées dont dépendait le sort de l’Europe. Les cloches de la ville sonnaient depuis le matin. Les femmes et les enfants priaient dans les églises, implorant l’aide de la Vierge Marie. Et le soir, l’étendard du grand vizir était tombé aux mains de Sobieski. Le lendemain, il fit son entrée dans la ville en liesse, et vint assister à la messe et au Te Deum en l’église de la Vierge de Lorette à laquelle il attribuait la victoire.
*** Fête pour les Petits Frères et Soeurs de Marie (Maristes) ; Mémoire obligatoire pour Malte
et l'Ordre du Carmel ; Mémoire facultative le 11 septembre en Finlande (à cause de la dédicace
de la Cathédrale Saint-Henri) ; Mémoire facultative ce 12 septembre pour l'Eglise universelle