« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)

Vivre le Temps de l'Avent avec Saint Joseph

« TEMOIN PRIVILEGIE DE LA VENUE DU FILS DE DIEU DANS LE MONDE » (REDEMPTORIS CUSTOS, JEAN-PAUL II)


Le mystère caché depuis des siècles dans la pensée de Dieu, se réalise sous les yeux de Marie et de Joseph « quand fut venue la plénitude des temps » (cf. Gal 4, 4). Témoin oculaire de cette naissance, Joseph fut le premier, avec Marie son épouse, à voir Dieu, qui s’est rendu visible aux hommes en s’incarnant dans le sein de la Vierge Marie par l’opération du Saint-Esprit et en naissant dans l’étable de Bethléem. Pendant six mois, il a attendu avec ferveur la naissance de Celui qui avait été conçu dans le sein de Marie son épouse.
Il trouve ainsi une place privilégiée durant le temps de l’Avent, qui voit se terminer l’attente millénaire du Messie annoncé par les prophètes et attendu par le peuple d’Israël. Il voit ce que beaucoup de rois et de prophètes auraient voulu voir, comme Jésus le déclare à ses disciples : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car je vous le dis que beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu » (Luc 10, 23b-4). La liturgie du temps de l’avent l’ignore quasiment en présentant seulement Jean-Baptiste et La Vierge Marie, et respecte ainsi l’humilité du charpentier, descendant de David, dont l’Evangile ne rapporte pas même une seule de ses paroles. Et pourtant, il est l’aboutissement de l’attente qui commence avec l’annonce faite par Dieu à Abraham : « En toi seront bénies toutes les nations » (Genèse 12, 1b). Saint Matthieu l’a bien compris qui commence son Evangile en ces termes : « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham » (Mathieu 1, 1). Joseph termine cette longue attente qui dure depuis 2.000 ans. Saint Matthieu use une formule merveilleuse par sa concision, en nous présentant la Sainte Famille : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle naquit Jésus que l’on appelle Christ » (Matthieu 1, 18).

 

 





SAINT JOSEPH, "UN HOMME JUSTE" (MATTHIEU I, 19)


Joseph avait une trentaine d’année quand il prit comme fiancée Marie, sa cousine, jeune fille de 15 ans environ, fille d’Anne et de Joachim. Tous deux étant descendant de David, leur mariage avait été décidé, selon toute vraisemblance, pour éviter que, en l’absence de descendants mâles dans la famille de Joachim, son héritage ne passe à un autre clan ou à une autre tribu. Or Marie, déclare à l’Ange « je ne connais pas d’homme » : c’est dire qu’elle a décidé toute jeune encore, de se consacrer entièrement à Dieu, corps et âme, renonçant ainsi aux joies de la maternité, et surtout, au désir de toute fille de la Maison de David de devenir la mère du Messie annoncé par les prophètes. Marie a consacré sa virginité à Dieu.
En acceptant de prendre Marie pour épouse, Joseph ne pouvait pas ne pas être au courant de cette consécration, qu’il s’engage à respecter en vivant lui-même dans la chasteté. Et les Litanies de Saint Joseph l’invoquent à juste titre sous ces termes : « Custos pudice Virginis » : « Chaste gardien de la Vierge », « Joseph castissime », « Joseph très chaste », et « Custos virginum », « gardien des vierges ». On oublie trop facilement le drame humain vécu par Saint Joseph. Six mois après la conception de Jean dit le Baptiste dans le sein stérile d’Elizabeth, Marie reçoit la visite de l’Archange Gabriel : il lui annonce qu’elle enfantera un Fils qui sera appelé Fils du Très-Haut, et que Dieu lui donnera le trône de David son père (cf. Luc 1, 31-32). A la demande de Marie, l’Ange répond : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la vertu du Très-Haut te prendra sous son ombre, c’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1, 35). Et, apprenant qu’Elizabeth sa parente en est à son sixième mois elle qu’on appelait stérile, « Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse dans une ville de Juda ». (Luc 1,39). De Nazareth en Galilée, au nord, Marie se rend dans le sud, en Judée, probablement Aïn Karim, à 6 kilomètres à l’ouest de Jérusalem. Elizabeth est certainement la première confidente des merveilles accomplies par Dieu en Marie. Marie reste environ trois mois chez Elizabeth et retourne à Nazareth. Trois mois se sont écoulés. Rien n’échappe aux habitants d’un petit village… L’état de Marie n’échappe pas non plus à Joseph… . Il est « un homme juste » nous dit Saint Matthieu. Sa justice consiste sans doute en ce qu’il ne veut pas couvrir de son nom un enfant dont il ignore le père… mais aussi parce que, convaincu de la vertu de Marie, il refuse de la livrer à la procédure rigoureuse de la Loi. Il ne comprend pas… mais il garde toute sa confiance ! Et Dieu intervient, en lui parlant en songe par son Ange : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme, car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint » (Matthieu 1, 20b). Il est ainsi le dernier prophète de l’Ancien Testament, celui qui verra la réalisation du plan sauveur de Dieu. Descendant de David, fils de David, il devient le père nourricier du Fils de David. Avant les bergers, avant le vieillard Syméon, avant les Mages, il contemple le Fils de Dieu fait homme, dont il est devenu le Père. Il contemple Dieu : « Qui me voit voit le Père dit Jésus à Philippe » (Jn 14,9). Il est le chef de la Sainte Famille, modèle et image des familles. « Domesticae vitae decus », « Familiarum columen », « Protector Sanctae Ecclesiae », ora pro nobis : « gloire de la vie de famille, soutien des familles, protecteur de la Sainte Eglise, priez pour nous » (Litanies de Saint Joseph).

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R
Une très belle âme, Saint Joseph ! Je trouve cela magnifique qu'il ait pris Jésus et qu'il l'ait toujours traîté comme son fils !<br /> Il aurait très bien pu refuser Marie et son enfant dès le départ. Il ne l'a pas fait, et je pense qu'il faut lui en être très reconnaissant.<br /> Il a nombreuses fois protégé le petut Jésus !
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