Ce livre du Père Benoît Domergue (Docteur en démonologie), manifeste au grand jour tout un sous-sol ténébreux de notre société. On aurait tort cependant de ne considérer celui-ci que comme une des diverses « sous-cultures underground » que charrie notre époque. Le caractère anté-christique des puissants courants que décrit et analyse l’auteur indique que nous sommes en face d’un « signe des temps » que l’Église doit discerner en le rattachant à d’autres signes convergents qui viennent de notre monde...
Depuis quelques années, l'Église s'interroge face à l'augmentation des profanations de lieux de culte qui sont souvent le fait de jeunes influencés par des courants satanistes. A la demande du secrétariat de l’épiscopat, Benoît Domergue, prêtre du diocèse de Bordeaux, auteur de Culture jeune et ésotérisme (Éd. Bénédictines, 2005, 164 p., 21 €), qui était intervenu à la dernière rencontre nationale des exorcistes portant notamment sur la question du satanisme des jeunes, vient de publier un Document Épiscopat sur les jeunes et les dérives satanistes. L’Église en France s’inquiète, en effet, de l’augmentation des profanations de lieux de culte et de cimetières chrétiens. Ainsi, avec 214 sites dégradés (contre 130 en 2004), l’année 2005 a vu une progression de 60 % de ces profanations. Or, il semble, comme l’avait expliqué le Père Domergue lors de conférences dans le diocèse de Vannes, après les profanations d’églises dans le Morbihan l’hiver dernier (notamment celle de Saint-Tugdual dévastée par un incendie criminel), que bon nombre de ces profanations soient le fait de jeunes influencés par ce que l’on appelle le courant sataniste.
Depuis l’an 2000, le Père Domergue a rencontré 50 000 jeunes scolarisés de la quatrième à la terminale, en établissements publics et privés, en province et en région parisienne. Il constate que ceux-ci entrent facilement en contact avec le courant sataniste par le biais de sites Internet, de soirées, de concerts et d’insister sur la culture « gothique », les jeux vidéos sur l’occultisme, les sites internet promouvant les rituels sataniques et les messes noires. Le Père Domergue constate aussi que « le plus souvent, ce sont des expériences très particulières de transe qui permettent d’outrepasser une limite au-delà de laquelle un acte peut être qualifié de satanique ». Des transes, individuelles ou collectives, souvent générées lors de rave parties ou de séances techno. On parle alors d’ « états altérés de la conscience » ou d’ « expériences de dissociation ». Selon le Père Domergue, qui a eu l’occasion de traduire de nombreux textes provenant du courant sataniste, ce dernier apparaît comme une « contre-religion » (avec prières lues à rebours, crucifix renversés…) et on assiste actuellement à un regain du « culte de l’Antéchrist », développant un esprit d’impiété et d’iniquité. Une certaine « culture jeune » d’aujourd’hui présenterait ainsi, selon lui, une certaine « radicalisation de l’apostasie ». « La seule réponse que l’on peut donner face aux défis du satanisme est celle que l’Église promeut depuis deux mille ans, conclut-il. À savoir, la Personne du Saint-Esprit qui donne l’assurance que le Christ a déjà vaincu le monde. »
UN EXEMPLE, UN SEUL : "LIFE IS SHIT" :
En 2005, deux adolescentes de 14 ans (Marion et Virginie) se jettent du dix-septième étage d'une tour d'Ivry-sur-Seine. Un pacte suicidaire soigneusement mis en scène par les jeunes filles : elles ont convié leurs camarades de classe à assister à leur défenestration. On sait aujourd'hui qu'elles étaient adoratrices de Satan. Quelques jours avant de passer à l'acte, Julie écrivait dans son journal intime sur internet (un blog) : « Il y a une blessure qui saigne toujours... ». Des mots accompagnés d'une série de photos sadomasochistes de jeune fille enchaînée et muselée... La musique « métal » dont les noms des groupes sont sans équivoque : God Dethroned, Dark Funeral, Cephalic Carnage, Napalm Death... Quant aux paroles, cet extrait suffit : « Mort à tous les anges, qu'ils tombent du ciel ! Mort et destruction, le meurtre satanique s'enflamme ce soir ! Que Dieu saint meure ! ».