16 mars 2008 7 16 /03 /mars /2008 23:00

« Je suis Patrick, pécheur, très peu instruit, le moindre de tous les fidèles et extrêmement méprisé par beaucoup. » C’est ainsi que le Patron d’Irlande commence sa confession. Chaque année, le 17 mars, des milliers d’Irlandais de part le monde fêtent le saint qui évangélisa leur pays au Ve siècle : « Et j'allais par la Force de Dieu qui dirigeait bien ma voie. »

 

 

 

Saint Patrick naquit probablement dans l’actuel Pays de Galles. On croit qu'il était le neveu de Saint Martin de Tours, du côté maternel. Quoi qu'il en soit, ses parents l'élevèrent dans une haute piété. Il avait seize ans, quand il fut enlevé par des pirates et conduit providentiellement dans le pays dont il devait être l'apôtre. Patrick profita des cinq ou six ans de sa dure captivité pour apprendre la langue et les usages de l'Irlande, tout en gardant des troupeaux. Un jour qu'il vaquait à ses occupations ordinaires, un ange lui apparut sous la forme d'un jeune homme, lui ordonnant de creuser la terre, et le jeune esclave y trouva l'argent nécessaire au rachat de sa liberté. Il passa alors en France sur un navire et se rendit au monastère de Marmoutier (ou de Saint-Honorat selon certaines sources), où il se prépara, par l'étude, la mortification et la prière, à la mission d'évangéliser l'Irlande. Quelques années plus tard, il alla, en effet, se mettre, dans ce but, à la disposition du Pape, qui l'ordonna évêque et l'envoya dans l'île que son zèle allait bientôt transformer. Il y débarque en 432 et multiplie prédications et conversions dans une population dont, par force, il connaît bien les coutumes et la langue. Au Rock de Cashel, lors d'un sermon demeuré célèbre, il montra une feuille de trèfle : voilà la figure de la Sainte Trinité. [NDLR : image traditionnelle pour faire comprendre le mystère de la Sainte Trinité mais il faut noter que c'est "théologiquement" faux car les trois personnes (Fils, Père, et Saint-Esprit) sont INDEPENDANTES les unes des autres. Telle est le mystère incompréhensible de la Sainte Trinité, trois personnes bien distinctes mais qui forment en réalité un Dieu Unique]. Les figures de triades étaient familières à la religion celtique : le trèfle deviendra le symbole de l'Irlande. On pense que la plupart des druides devinrent moines, adoptant la religion chrétienne présentée avec tant de finesse et de conviction. Son apostolat fut une suite de merveilles. Le roi lutte en vain contre les progrès de l'Évangile. S'il lève son épée pour fendre la tête du Saint, sa main demeure paralysée. S'il envoie des émissaires pour l'assassiner dans ses courses apostoliques, Dieu le rend invisible, et il échappe à la mort. Si on présente à Patrick une coupe empoisonnée, il la brise par le signe de la Croix.

 

La foi se répandait comme une flamme rapide dans ce pays, qui mérita plus tard d'être appelée l'île des saints. Patrick avait peu d'auxiliaires, il était l'âme de tout ce grand mouvement chrétien. Il baptisait les convertis, guérissait les malades, prêchait sans cesse, visitait les rois pour les rendre favorables à son œuvre, ne reculant devant aucune fatigue ni aucun péril. La prière était sa force. Il y passait les nuits comme les jours. Dans la première partie de la nuit, il récitait cent psaumes et faisait en même temps deux cents génuflexions. Dans la seconde partie de la nuit, il se plongeait dans l'eau glacée, le cœur, les yeux, les mains tournées vers le Ciel, jusqu'à ce qu'il eût fini les cinquante derniers psaumes. Il ne donnait au sommeil qu'un temps très court, étendu sur le rocher, avec une pierre pour oreiller, et couvert d'un cilice, pour macérer sa chair même en dormant. Est-il étonnant qu'au nom de la Sainte Trinité , il ait ressuscité trente-trois morts et fait tant d'autres prodiges ? Il mourut plus que nonagénaire, à Armagh, les 17 mars 461, malgré ses effrayantes pénitences.

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