« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)
La Liturgie de ce Dimanche comporte deux parties : d'abord, la bénédiction, la distribution et la procession des Rameaux évoquant l'entrée triomphale de Jésus-Christ dans Jérusalem et réalisant ainsi la prophétie de Zacharie : « Tressaille d'allégresse, fille de Sion. Livre-toi aux transports de la joie, fille de Jérusalem : voici ton Roi qui vient vers toi ; il est le Juste et le Sauveur. Il est pauvre, et il s'avance monté sur un ânon, le petit de l'ânesse » (cf : Zacharie, IX, 9). Ensuite, la Liturgie de l'Église offre au Père Éternel le Saint-Sacrifice de la Messe, avec comme Évangile la grande lecture de la Passion (si possible chantée), pour nous faire immédiatement entrer dans la Semaine Sainte, la Semaine la plus sacrée de l'Année Liturgique. L'Église, après avoir acclamée notre Roi-Jésus, nous invite maintenant à accompagner chaque jour notre Sauveur dans toutes les douleurs, les angoisses et les souffrances de Sa Sainte Passion qu’Il veut accomplir en toute volonté pour notre propre rédemption. « Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers ! Allons à la rencontre du Christ. Il revient aujourd'hui de Béthanie et Il s'avance de son plein gré vers Sa Sainte et Bienheureuse Passion, afin de mener à son terme le mystère de notre salut » (Saint André de Crète, moine et évêque, 660-740). Kyriale XVII + Credo Ambrosien
SERMON DE ST JEAN CHRYSOSTOME : « Nous avons achevé la navigation du jeûne et nous voici, par la grâce de Dieu, arrivés au port. Mais ne nous négligeons pas, parce que nous sommes arrivés au port; au contraire redoublons de zèle, parce que nous avons atteint le terme du voyage. Ainsi font les pilotes; au moment de faire entrer dans le port un vaisseau chargé de blé et d'un poids énorme de marchandises, ils sont inquiets, ils prennent mille soins pour empêcher que le navire, après avoir traversé de si vastes mers, ne se brise contre un écueil, et ne sombre avec toutes les marchandises. Voilà les inquiétudes, les craintes que nous devons ressentir, nous aussi; au terme de la traversée gardons-nous de perdre le prix de nos fatigues. Voilà pourquoi nous devons redoubler de zèle. Ainsi font les coureurs encore : quand ils se voient arrivés au moment de recevoir leurs prix, c'est alors qu'ils redoublent de vitesse. Ainsi font les athlètes encore ; après les luttes et des victoires sans nombre, quand ils touchent au moment des couronnes, c'est alors qu'ils se dressent plus vivement, qu'ils font de plus généreux efforts. Faisons donc de même, nous aussi, maintenant. En effet, ce qu'est le port pour les pilotes, le prix pour les coureurs, la couronne pour les athlètes, la semaine où nous sommes est tout cela pour nous. C'est la source de nos biens, et il s’agit maintenant de se disputer les couronnes; et voilà pourquoi la présente semaine s'appelle la Grande Semaine. Ce n'est pas que les jours y soient plus longs que dans les autres; d'autres semaines, en effet, ont des jours plus longs. Ce n'est pas que les jours y soient plus nombreux; car, dans toutes les semaines, le nombre des jours est le même; mais c'est que, dans cette semaine, Dieu a fait des choses particulièrement glorieuses, c'est dans cette Grande Semaine que la longue tyrannie du démon a été brisée, que la mort a été éteinte, que celui qui était fort, a été enchaîné; ses vases ont été pillés; le péché enlevé; la malédiction effacée; le paradis s'est ouvert; le ciel est devenu accessible, les hommes se sont mêlés aux anges; le mur qui séparait tout a disparu; le voile a été enlevé; le Dieu de paix a étendu la paix dans le ciel et sur la terre. Aussi l'appelle-t-on la Grande Semaine, et, de même qu'elle est la première des autres semaines, de même le grand jour du sabbat est le premier de ces jours, et ce que la tête est pour le corps, le sabbat l'est pour cette semaine. Aussi, dans cette semaine, un grand nombre de personnes montre un zèle plus ardent; les unes ajoutent à l'austérité de leur jeûne ; les autres prolongent leurs veilles sacrées ; d'autres font des aumônes plus abondantes, et le zèle qu'elles montrent pour les bonnes oeuvres, et leur application à la piété, attestent la grandeur du bienfait que Dieu nous a accordé. De même qu'au jour où le Seigneur ressuscita Lazare, tous les habitants de Jérusalem coururent au-devant de lui, et leur grand nombre attestait qu'il avait ressuscité un mort (car l'empressement de tous ceux qui accouraient, était une preuve du miracle) ; de même, aujourd'hui, le zèle que fait éclater cette Grande Semaine, est un témoignage, une démonstration des grandes choses qui s'y sont opérées. Et en effet, nous ne sortons pas d'une seule cité, nous qui courons aujourd'hui au-devant du Christ. Ce n'est pas la seule Jérusalem, c'est la terre entière qui envoie au-devant de Jésus ses églises, riches de peuples qui ne tiennent pas, qui ne secouent pas dans leurs mains des rameaux de palmier, mais qui portent l'aumône, l'humanité, la vertu, le jeûne, les larmes, les prières, les veilles, toutes les fleurs de la piété, pour les offrir à Notre-Seigneur, au Christ ». (suite de l’homélie de Saint Jean Chrysostome sur la Grande Semaine)
RÉSUMÉ LITURGIQUE POUR LE
DIMANCHE DES RAMEAUX
(SELON LE MISSALE ROMANUM 2002)
(DOMINICA IN PALMIS DE PASSIONE DOMINI - FORMA PRIMA)
POUR PLUS DE PRÉCISIONS LITURGIQUES, LIRE LES COMMENTAIRES DU CÉRÉMONIAIRE
• AD PROCESSIONEM :
Dans un lieu distinct de l'église, le Peuple de Dieu accueille le clergé en chantant l'antienne "Hosanna Filio David".
Le prêtre devra porter son "pluvial" rouge. Après l'aspersion et la distribution des rameaux, le prêtre (ou diacre)
proclame l'Évangile. On fera éventuellement une très brève homélie. Pourra alors commencer la procession
dès que le prêtre (ou diacre) entonnera le "Procedamus in pace". Le Missale Romanum et le Graduale
Romanum proposent l'antienne du "Pueri Hebrærorum", l'hymne processionale du "Gloria Laus" et
le répons "Ingrediente" (toutes paroisses peut chanter au moins l'hymne du "Gloria Laus" et le
refrain du Christus vincit en entrant dans l'église, avant d'enchaîner avec le Kyrie XVII)
ANTIENNE : "HOSANNA FILIO DAVID" + DE BENEDICTIONE RAMORUM +
DE DISTRIBUTIONE RAMORUM + AD LITURGIAM VERBI (A, B, C) :
- ANNÉE A - Matthieu, 21, 1-11 : Entrée messianique du Seigneur
- ANNÉE B - Marc 11, 1-10 ou Jean 12, 12-16 : Entrée messianique du Seigneur
- ANNÉE C - Luc 19, 28-40 : Entrée messianique du Seigneur
Procedamus in pace. In Nomine Christi. Amen.
Antienne du "Pueri Hebraerorum portantes..."
Hymne de Procession au Christ-Roi : Gloria Laus
Répons : Ingrediente Domino in sanctam civitatem
Transition pour la Messe de la Passion : Kyrie Eleison
_______________
Dès la fin de la procession, nous enchaînons directement avec la Messe par le chant du Kyrie.
Par l'allée centrale, le prêtre se dirigera directement vers l'Autel de Dieu. (Avant) ou plutôt
après avoir baisé et encensé l'Autel pendant que l'assemblée chante le Kyrie, le prêtre
enlèvera son "pluvial" (chape) rouge pour revêtir sa chasuble rouge normalement
préparée à son siège. Le chant du Kyrie terminé, le prêtre chante "Oremus" et
l'oraison. Les "exemples-enregistrements" ci-dessous proviennent tous de la
Basilique N-D de Maastricht (Sanctuaire "Sterre der Zee", 2012, Pays-Bas).
- Isaïe 50, 4-7 : Le Serviteur de Dieu accepte ses souffrances
Trait de la Messe : "Deus, Deus, meus"
- Philippiens 2, 6-11 : Abaissement (kénose) et glorification de Jésus-Christ
Graduel de la Messe : "Christus factus est"
La proclamation de la Passion de Notre-Seigneur se déroule sans encens et sans cierges et commence
directement par "Passio Domini Nostri IESU Christi secundum.... " sans salutation ni signe de Croix.
On évitera toute "théâtralisation" de l'Évangile. Le prêtre peut lire/chanter à lui seul l'intégralité de
la péricope. Après les mots annonçant la mort de Jésus ("emisit spiritum" ou bien "exspiravit"),
on se met à genoux (le temps d'un Pater). Le prêtre termine par le "Verbum Domini" et omet
de baiser l'Évangile. Ensuite, brève homélie OU temps de silence pour enchaîner avec le
chant du Credo (au §34 de la lettre circulaire "De festis paschalibus" (16/01/1988), il est
précisé, contrairement au "Missale Romanum", que l'homélie devra être obligatoire).
- ANNÉE A - Matthieu 26, 14 à 27, 66 : La Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ
- ANNÉE B - Marc 14, 1 à 15, 47 : La Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ
- ANNÉE C - Luc 22, 14 à 23, 56 : La Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ
Offertoire de la Messe : "Improperium exspectavit"
Communion de la Messe : "Pater, si non potest"