Messeigneurs,
Vos prédécesseurs, ceux qui étaient à votre place dans les années qui ont suivi immédiatement le Concile, ont gravement contribué à blesser ou à dénaturer la liturgie de l’Eglise, ce qui a eu pour conséquences la chute des vocations, l’accélération de la baisse de la pratique dominicale (« une chance pour l’Eglise » nous disait-on alors) et aussi - que vous le reconnaissiez ou pas - l’amplification de la crise lefebvriste. Aujourd’hui, Messeigneurs, les témoignages que nous recevons de presque tous les diocèses de France, soit qu’ils figurent sur vos sites internet, soit qu’ils nous sont envoyés pas des fidèles, (lettres, messages électroniques, photos...) montrent très clairement qu'au lieu de contribuer au redressement de la situation, comme le demande Benoît XVI et comme vous prétendez le faire, vous donnez le coup de grâce à cette liturgie déjà rendue moribonde dans les paroisses dont vous avez la responsabilité. Messeigneurs, n’est-il pas temps pour vous d’ouvrir les yeux ? Regardez ce désastre liturgique et considérez à quel niveau inquiétant vous voici arrivés, entraînant dans votre interminable descente des fidèles qui ont la naïveté de vous croire attachés à appliquer Vatican II, attachés à suivre et à aider le Souverain Pontife, attachés à transmettre la foi de l’Eglise.
Considérez les images que vous donnez de vous-mêmes lorsqu’on vous voit présider ces célébrations infantilisantes dont vous êtes les initiateurs : ne voyez-vous donc plus à quel point elles vous discréditent et, par ce fait même, outragent l’Eglise ? Ne voyez-vous donc plus à quel point vos « messes festives », vos « messes des familles », vos « messes qui prennent le temps »... ne sont plus, au regard des fidèles ayant su conserver un minimum de bon sens "catholique", que des vitrines à l’aide desquelles vous espérez dissimuler les déficiences cumulées de vos projets pastoraux ? Allons, Messeigneurs, reprenez-vous : cessez une bonne fois pour toutes d’encourager toutes ces célébrations grand-guignolesques au cours desquelles vous semblez vous donner tant de mal à tenir le rôle de Monsieur Loyal qui ne vous sied pas. Non, ces célébrations que vous infligez au Peuple de Dieu et auxquelles vous participez sont d'un autre âge qui n'est pas celui de l'Eglise... Non plus que le vôtre d'ailleurs.
Pro Liturgia