9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 08:19

Le Pape Benoît XVI a autorisé que la liturgie puisse être célébrée sous une forme dite « extraordinaire », c’est-à-dire avec le Missel romain du Bx Jean XXIII. Il n’y a pas à revenir là-dessus. Pour autant, des photos trouvées sur internet conduisent à s’interroger sur les motivations qui poussent certains fidèles attachés à cette forme à se complaire dans un « décorum » dont on ne voit pas le rapport qu’il a avec liturgie de l’Eglise. Les kilos de tissu, les mètres de dentelles, le poids des dorures, le goût des titres - dont certains sont usurpés - ne focalisent-ils pas l’attention pour la détourner de l’Essentiel ? N’est-on pas là dans une sorte de narcissisme cléricalisé qui ne dit pas son nom ? « A quand les perruques poudrées et les mouches ? » demandait malicieusement un bénédictin qui voyait certaines photos.

Nous avons interrogé un prêtre qui, depuis Rome, a étudié de près la question posée par certaines de ces nouvelles communautés plus « traditionalistes » que « traditionnelles ». Il nous a répondu : « Comme dans d’autres cas, on va se réveiller trop tard. Tous les gens dotés d’un certain bon sens voient bien que tout cela n’est pas d’aplomb et qu’il faudrait apporter des rectifications tout en maintenant ce qui est positif. Le jour où les responsables de telles communautés seront allés droit dans le mur, l’autorité se réveillera tandis que l’aile progressiste jubilera ; et les dégâts seront immenses sur le plan spirituel et humain, surtout pour des jeunes qui ont tout misé (leur vie, leur vocation...) dans un tel projet. Et puis, hélas, les adeptes de ces lourdeurs qui pensent que la liturgie ne peut être valorisée que dans ce qu’il faut bien considérer comme un décorum d’opérette, apportent des arguments aux groupes de fidèles gagnés aux idées les plus « progressistes » qui ont alors beau jeu, en recourant au processus bien connu de l’amalgame, de présenter tous les « traditionalistes » comme des inadaptés, comme des originaux, comme des abbés qui n’utilisent la liturgie que pour exposer leurs dentelles et leurs rubans. Il est à craindre que tout cela fasse assez rapidement naître un nouveau problème dont l’Eglise n’a vraiment pas besoin. »

 

Pro Liturgia

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