Qu'est-ce qui distingue, au cours d'une messe, l'ancienne génération de prêtres de la nouvelle ? Réponse : l'ancienne génération se fait souvent un devoir de chambouler la liturgie de l'Eglise et de modifier les rites pour les soumettre à la subjectivité et à l'émotivité; la nouvelle génération fait son possible pour respecter la liturgie et la célébrer le plus dignement possible. L'ancienne génération a appris qu'il fallait s'éloigner le plus possible de l'authentique liturgique si l'on voulait rendre les célébration attrayantes. La nouvelle génération a eu - comme de nombreux fidèles - une overdose de liturgies bricolées d'où l'on avait retiré tout ce qui était capable d'exprimer le sacré et de conduire à la contemplation.
Premier problème : les prêtres de l'ancienne génération ont du mal à comprendre ce qui pousse leurs confrères de la nouvelle génération à remettre dans la liturgie ce que leurs aînés ont eu tant de mal à supprimer : le latin, le grégorien, les habits liturgiques, l'encens, la dignité... Un exemple parmi tant d'autres : dans un secteur paroissial, la messe est différente selon que c'est le curé qui la célèbre ou le nouveau vicaire. Avec le curé, pas de chasuble, pas de grégorien (à part le Credo parfois), et sur l'autel trois pauvres cierges qui s'ennuient sur le côté. Avec le vicaire, chasuble, chant grégorien (pour autant que la chorale sache encore le chanter et veuille bien le chanter), croix au milieu de l'autel et trois chandeliers de part et d'autre... Cette différence de traitement de la liturgie n'est pas sans poser quelques difficultés : le curé à sonfan club - généralement les fidèles de la "génération montante" - et le vicaire à ses supporters - généralement des fidèles les plus jeunes -. On peut comprendre que le curé soit quelque peu déboussolé: toute la pastorale à laquelle on lui avait dit de croire est remise en cause. Second problème : les jeunes prêtres l'avouent eux-mêmes : ils essaient de bien faire, mais n'ayant eu aucune formation liturgique, il leur arrive de faire des erreurs au cours des célébrations. Un exemple parmi d'autres: ils ne savent pas chanter correctement une oraison ou une préface et confondent souvent les tons des doxologies finales. C'est un moindre mal. Les fidèles doivent donc soutenir les prêtres qui font tout leur possible pour célébrer la liturgie comme l'Eglise demande qu'elle soit célébrée; et il est vivement conseillé aux paroissiens qui le peuvent d'offrir à ces prêtres un ouvrage très complet qui pourra leur être d'une grande utilité: le "Cérémonial de la Sainte Messe".