4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 11:57

Pier Giorgio Frassati est né à Turin, en Italie, le 6 avril 1901. Son père, Alfredo, agnostique, sénateur puis ambassadeur en Allemagne, était le fondateur et le directeur du journal libéral « La Stampa ». Sa mère, Adélaïde Amétis, peintre à ses heures, était une femme ferme au christianisme peu enclin à la ferveur. La vie familiale était aisée et se déroulait entre Turin et Pollone, à soixante-dix kilomètres de là, lieu de la propriété familiale au cœur des montagnes qui seront un lieu essentiel de l’itinéraire intérieur de Pier Giorgio. Luciana, sa petite sœur, grandit avec lui à la maison, jusqu’à son admission au collège des Pères Jésuites. Là sa vie intérieure connaît un essor qui ne devra plus s’arrêter, rythmée très tôt par la communion quotidienne.

 


 

frassatiA chaque âge de sa vie, Pier Giorgio sut alimenter sa soif de Dieu par des engagements spirituels dans des groupes de piété et d’apostolat pour jeunes. Il devint tertiaire dominicain à l’âge de 22 ans. Entré en 1918 à l’école polytechnique, son rayonnement dans le milieu étudiant fut particulièrement important. Inscrit à l’action catholique, il y défendit les couleurs de sa foi, avec une fermeté et un naturel qui ne nuirent jamais à la charité. Quand il fallait pour cela payer de sa personne, il ne le refusait pas, se faisant même arrêter au cours d’une manifestation d’étudiants catholique que l’état fasciste tentait d’interdire. Son engagement social, au travers des conférences St Vincent de Paul, trouvait auprès des pauvres son déploiement le plus pur. Il les visitait de longues heures durant, dans les quartiers défavorisés de Turin : leur donnant ses propres biens, les aimant avec tendresse et leur consacrant le meilleur de son énergie... « Autour des malades, autour des malheureux, je vois une lumière que nous n’avons pas » . « Jésus me rend visite chaque jour par la communion, et moi je la Lui rends modestement en visitant ses pauvres ». Au milieu des siens qui ignoraient à peu près tout de sa vie intérieure et missionnaire, Pier Giorgio, dans l’humilité, gravit les cimes de la sainteté d’un pas déterminé et accéléré. Sa prière simple et silencieuse, parfois longuement prolongée dans la nuit, le portait en avant et le protégeait contre toute aigreur. Fantaisiste par caractère autant que par choix spirituel, il créa avec des amis « la société des types louches », groupe remuant, chahuteur et enthousiaste dans son engagement chrétien : son apostolat mêlait ainsi à une joie exubérante une ferveur communicative. C’est dans la montagne qu’il aimait à élever l’âme de ses amis au cours d’excursions sportives dont le caractère physique était toujours au service de la vie intérieure (c’est pour cela que le pape Jean-Paul II l’a proclamé patron des sportifs). Souvent éprouvé dans sa foi par la contradiction du monde et de ses proches eux-mêmes, il sut garder une pureté dont toute tristesse était bannie. Deux phrases limpides et lapidaires le résument à merveille : « A nous , il n’est pas permis de vivoter ; vivre est notre devoir ! Trêve donc à toute mélancolie ! » , « Un catholique ne saurait manquer de gaîté ; la tristesse doit être bannie des cœurs catholiques ; la douleur n’est pas la tristesse, qui est une maladie, la pire de toutes ». Les derniers jours de la vie de Pier Giorgio révèleront l’extrême pureté avec lequel il avait fait de sa vie une offrande constante. Se sentant gagné par la maladie, il consacra ses dernières forces au profit de son prochain et à régler ses promesses envers les pauvres dans le moindre détail. Après une semaine d’agonie cachée, qu’ignoraient même les siens, il s’en remit à Dieu et mourut de la poliomyélite, contractée probablement dans un taudis de Turin. Comme il le disait lui-même, il s’en allait vers « la vraie patrie pour chanter les louanges de Dieu ». L’immense foule reconnaissante qui se pressa autour de son cercueil surprit sa famille autant que la brutalité de sa disparition.

 

 

Son rayonnement humble, fervent et joyeux fut tel que sa renommée se répandit en Italie comme une traînée de poudre. On ouvrit très vite son procès de béatification. En 1981 sa dépouille fut reconnue intacte. Il fut béatifié le 20 mai 1990 place St Pierre par Jean-Paul II, qui avait confié à sa garde les JMJ successives. Pour le centenaire de sa naissance, le pape renouvela avec insistance son invitation aux jeunes à se confier à lui pour accomplir leur mission d’évangélisation : « il proclame par son exemple qu’elle est « bienheureuse » la vie conduite dans l’Esprit du Christ, l’Esprit des Béatitudes ; et que seul celui qui devient homme des béatitudes réussit à communiquer à ses frères l’amour et la paix. Il répète qu’il vaut vraiment la peine de tout sacrifier pour servir le Seigneur ; il témoigne que la sainteté est possible pour tous et que seule la révolution de la Charité peut allumer dans le cœur des hommes l’espérance d’un monde meilleur ».

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