...et apprennent à la célébrer. Il faudrait se demander pourquoi ces prêtres ne s’intéressent pas à la forme « ordinaire » et n’apprennent pas à la célébrer aussi bien que la forme « extraordinaire ». On peut avancer plusieurs réponses : 1. Ces prêtres n’ont généralement bénéficié d’aucune formation liturgique solide et n’ont toujours connu la forme « ordinaire » que trahie, déformée, altérée... telle qu’elle est célébrée dans les paroisses. On peut donc penser que pour un nombre non négligeable d’entre eux, l’attirance vers la forme « extraordinaire » procède davantage de l’émotionnel que d’un raisonnement théologique qui leur ferait connaître les raisons profondes de la restauration liturgique voulue par le Concile. 2. Ces prêtres n’ont pas la possibilité de célébrer la forme « ordinaire » puisque celle-ci est refusée par les paroissiens habitués à ne participer qu’à des liturgies recomposées arbitrairement et excluant le latin. 3. Ces prêtres sont très souvent, et malgré eux, conditionnés par l’environnement liturgique actuel qui conduit à les faire penser que la dignité des messes et le respect des rites ne peuvent et ne doivent exister que pour la forme « extraordinaire ». Ce point est d’ailleurs tellement vrai que l’on voit certains prêtres célébrer parfaitement bien la forme « extraordinaire » et, dans le même temps, accepter de concélébrer des liturgies totalement farfelues.
En conclusion, on peut dire qu'apprendre à célébrer la forme « extraordinaire » n’a d’intérêt que si c'est un moyen de réintroduire dans la forme « ordinaire » « de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien », afin que soit rendue « visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique du Missel de Paul VI » (Cf. Benoît XVI, Lettre aux évêques accompagnant le Motu proprio Summorum pontificum).