24 juin 2008 2 24 /06 /juin /2008 07:12

603983_CV_FC-72dpi.jpgLa mise en œuvre de la liturgie vraiment voulue par Vatican II serait-elle en marche ? La « réforme de la réforme » de la liturgie, chère à Benoît XVI, deviendrait-elle effective ? C’est à ces question que répondent plusieurs pages du n°1849 (22-28 juin 2013) de « Famille Chrétienne ». Et il y a de quoi se réjouir ! On y apprend que la jeune génération de prêtres veut renouer avec la beauté et la solennité de la liturgie : une beauté qui passe nécessairement par la redécouverte d’objets et de gestes qui pendant plusieurs décennies avaient été rejetés comme signes d’une époque révolue. Une beauté qui va de pair avec une attention accrue aux règles liturgiques dont le refus - ou l’oubli - avait engendré - selon les termes du Cardinal Ratzinger - une désintégration de la liturgie débouchant sur une crise de l’Eglise. Un prêtre interrogé par « Famille Chrétienne » le souligne : le respect des règles liturgiques n’a rien à voir avec du formalisme ; en tordant le cou à la créativité héritée des années 1970, il ouvre une porte sur la louange des anges. Mgr Batut, Evêque auxiliaire de Lyon remarque que « les jeunes recherchent dans la liturgie un accès au mystère de Dieu, non pas sous une forme conceptuelle, mais sous une forme vitale dans la parole de Dieu et les sacrements. » Et un prêtre de Paris d’expliquer que « le soin que l’on met dans la liturgie dit notre amour de Dieu. Comme une maison bien agencée ou une table bien pourvue. » Quant au Père Diradourian, prêtre à Saint-Raphaël (Var) et membre de la Communauté Saint-Martin, spécialiste de la liturgie, il souligne qu’ « en portant tout leur soin sur la liturgie, les prêtres sont finalement au clair avec leur identité sacerdotale. Non seulement ils se conforment à ce que demande l’Eglise, mais ils donnent à leur vie spirituelle une belle profondeur. » Reste la question de la formation : il faut trouver des maîtres et ceux-ci ne sont pas forcément dans les monastères. Ce serait une erreur, en effet, que de vouloir transposer dans les paroisses la liturgie qu’on trouve dans les monastères, même si la liturgie monastique reste un excellent modèle de dignité et peut, sur ce plan, apporter beaucoup après des années d’errements.

 

Dans les séminaires, on voit aussi se dessiner une évolution : ici où là, les futurs prêtres apprennent à célébrer en latin la messe restaurée à la suite de Vatican II... Ce qui était impensable il y a 20 ans ! On ne peut que se réjouir de voir l’enseignement de Benoît XVI passer dans les faits. Interrogé à son tour sur la question de la liturgie, Mgr Brouwet, Evêques de Tarbes et Lourdes, souligne qu’ « il est essentiel que l’évêque se préoccupe de la formation liturgique de son clergé et qu’il donne le ton d’un art de célébrer dans son diocèse. (...) Il est important de mettre en place des cours pratiques sur l’art de célébrer, cours qui font souvent défaut. S’il n’y a pas un art de célébrer indiqué par l’évêque, on risque de tomber soit dans le rubricisme, c’est-à-dire une observance quasi obsessionnelle des règles du rituel, soit dans un individualisme liturgique où chacun met en place ses propres coutumes et les impose à l’assemblée. Or dans la liturgie, les préférences personnelles sont secondaires. » Reste à savoir comment s’y prendront ces jeunes séminaristes, une fois ordonnés prêtres, pour restaurer la liturgie dans les paroisses qui leur seront confiées ! Quel accueil réserveront les fidèles à des liturgies célébrées comme le veut l’Eglise ? Mgr Brouwet répond que « les fidèles sont prêts à comprendre beaucoup de choses si on prend du temps avec eux. (...) Il est souhaitable de procéder par étapes » et aussi de leur expliquer que « la participation active ne consiste pas à voir des choses toujours nouvelles, mais à s’unir aux sacrements célébrés sans être dissipés par des nouveautés qui dispersent. L’observance du rite, pour le prêtre comme pour les fidèles, donne la liberté d’être tout aux sacrements célébrés. Et de comprendre que c’est Dieu qui agit. »

 

Il faut remercier « Famille Chrétienne » d’avoir publié des pages aussi lumineuses et qui vont - qu’on nous permette de le dire - dans le sens de ce qui a toujours été demandé par « Pro Liturgia », association dont la création avait été vivement encouragée par celui qui allait devenir Benoît XVI.

 

Pro Liturgia

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