« Sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu. La jeunesse de la fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l'homme intérieur... » (Charette)
« Contrairement à une idée largement répandue, la langue latine reste la langue liturgique de l’Eglise. La concession est pour l’usage de la langue du pays. Dans le but de rendre plus intelligible certains moments de la messe et des autres sacrements, le Concile précise encore que l’usage de la langue vernaculaire pourra être « pour les lectures et les monitions, dans un certain nombre de prières et de chants ». Pour le reste, et notamment pour la prière eucharistique, le kyriale et bien sur le chant grégorien, la langue latine est d’usage. On observe à ce propos un paradoxe aujourd’hui dans la vie de l’Eglise : la langue latine a bien souvent disparu de nos liturgies, et pourtant les jeunes l’entendent de plus en plus dans les grands rassemblements de type JMJ mais aussi à Lourdes pour un public plus large. Cette question paraît anecdotique à beaucoup et pourtant, Benoît XVI, dans « Sacramentum Caritatis » n°62, fait un lien direct entre l’usage d’une langue commune (le latin) et le mystère de l’Eglise, cet usage devenant un moyen concret pour exprimer son unité et son universalité. Nous sommes loin d’une question idéologique. Il est certain que dans les paroisses nous devons réapprendre les principales prières et pièces latines : pensons en particulier au « Gloria », « Credo », « Pater » et « Ave Maria », facilement utilisables et n’altérant pas la compréhension de la liturgie pour les fidèles. D’autres pièces comme le « Veni Creator », le « Veni Sancte Spiritus » ou encore le « Pange lingua » ou « Tantum ergo » sont également à connaître et à réintroduire. La langue latine, loin d’être désuète, est un élément important de l’Eglise romaine. C’est un vrai patrimoine culturel et surtout spirituel. Au cours des siècles, cette langue s’est révélée particulièrement apte à exprimer le sacré, c’est-à-dire à nous mettre en présence de Dieu. » (Père Eric Pichard)
Rappelons ici que dans de nombreuses cathédrales ou églises de grandes villes hors de France, la liturgie latine selon la forme « ordinaire » est célébrée régulièrement : les fidèles y sont habitués et y participent d’autant mieux que le clergé local s’est employé à les instruire. C’est bien quand on voyage à l’étranger et qu’on participe à de telles messes véritablement « populaires » qu’on se rend compte que l’Eglise-qui-est-en-France demeure dans sa bulle et est à des années-lumière de ce qui se fait partout ailleurs. Sur cette question du latin, voir « La messe en latin et en grégorien » (éditions Téqui, Paris)