18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 20:29

http://img.over-blog.com/667x1024/0/21/41/34/2010/chaput.jpgAujourd’hui, à notre époque d’interconnexion mondiale, les défis auxquels les catholiques sont confrontés en Amérique sont à peu près les mêmes qu’en Europe : nous affrontons une vision politique agressivement laïque et un modèle économique consumériste qui aboutissent – en pratique, sinon avec une intention avouée – à une nouvelle forme d’athéisme encouragée par l’État. [...] Aux États-Unis, pays qui est encore chrétien à 80 % et qui garde un niveau élevé de pratique religieuse, des agences gouvernementales cherchent de plus en plus, actuellement, à dire aux prêtres de l’Église comment ils devraient agir et à les contraindre à des pratiques susceptibles de détruire leur identité catholique. Des efforts ont été faits pour décourager ou criminaliser l'expression de certaines croyances catholiques, au motif qu’elles constitueraient des "discours de haine". Nos tribunaux et nos corps législatifs accomplissent maintenant de manière récurrente des actes qui attaquent le mariage et la vie de famille, et ils cherchent à faire disparaître de notre vie publique le symbolisme chrétien et les signes de l’influence chrétienne. En Europe, on note des tendances semblables, mais elles sont marquées par un mépris encore plus manifeste pour le christianisme. Des dirigeants de l’Église ont été injuriés dans les médias et même devant les tribunaux simplement parce qu’ils exprimaient l'enseignement catholique. [...] Au début de cet été, nous avons été les témoins de formes de brutalité que l’on n’avait plus vues sur ce continent depuis l’époque où étaient en vigueur les méthodes policières nazies et soviétiques : le palais archiépiscopal de Bruxelles a été perquisitionné par des policiers, des évêques ont été arrêtés et interrogés pendant neuf heures sans bénéficier des garanties légales, leurs ordinateurs privés, téléphones portables et documents ont été confisqués. Même les tombes d’hommes d’Église défunts ont été violées à l’occasion de cette perquisition. Pour la plupart des Américains, cette sorte d’humiliation calculée, publique, de chefs religieux serait un scandale et un abus du pouvoir de l’État. Et cela n’est pas dû aux vertus ou aux fautes de tel ou tel des dirigeants religieux impliqués, puisque nous avons tous le devoir d’obéir aux lois justes. Le scandale tient plutôt au fait que les autorités civiles, par leur brutalité, montrent du mépris pour les croyances et les croyants représentés par leurs dirigeants. [...] Le cardinal Henri de Lubac a écrit un jour qu’ « il n’est pas vrai que l’homme ne peut pas organiser le monde sans Dieu. Ce qui est vrai, c’est que sans Dieu [l'homme] ne peut en fin de compte l’organiser que contre l'homme. Un humanisme exclusif est un humanisme inhumain ». Actuellement l'Occident s’achemine constamment vers ce nouvel "humanisme inhumain". Et si l’Église doit réagir avec toute sa foi, nous avons besoin de mettre en pratique les leçons que vos Églises ont apprises sous les régimes totalitaires. Un catholicisme de résistance doit être fondé sur la confiance en ces paroles du Christ : "La vérité vous rendra libres" (Jean 8, 32). Vivre dans la vérité, cela signifie vivre en accord avec Jésus-Christ et avec la Parole de Dieu dans la Sainte Écriture. Cela signifie proclamer la vérité de l’Évangile chrétien, non seulement par nos paroles mais par notre exemple. Cela signifie vivre, chaque jour et à chaque moment, de l’inébranlable conviction que Dieu est vivant et que son amour est la force motrice de l’histoire humaine et le moteur de toute vie humaine authentique. Cela signifie croire que les vérités contenues dans le Credo méritent que l’on souffre et que l’on meure pour elles. Vivre dans la vérité, cela signifie aussi dire la vérité et appeler les choses par leur nom. Et cela signifie révéler les mensonges en fonction desquels certains hommes essaient d’en forcer d’autres à vivre.

 

 

Deux des plus gros mensonges dans le monde actuel sont, en premier lieu, que le christianisme a été d’une importance relativement mineure dans le développement de l'Occident et, en second lieu, que les valeurs et les institutions occidentales peuvent perdurer sans être enracinées dans les principes moraux chrétiens. [...] On minimise parfois le passé chrétien de l'Occident avec les meilleures intentions du monde, parce que l’on désire favoriser une coexistence pacifique au sein d’une société pluraliste. Mais on le fait plus souvent pour marginaliser les chrétiens et pour neutraliser le témoignage public de l’Église. L’Église doit révéler et combattre ce mensonge. Être Européen ou Américain c’est être l’héritier d’une profonde synthèse chrétienne de l'art et de la philosophie grecs, du droit romain et de la vérité biblique. Cette synthèse a donné naissance à l'humanisme chrétien qui soutient toute la société occidentale. Sur ce point, nous pouvons citer le chercheur et pasteur luthérien allemand Dietrich Bonhoeffer. Voici ce qu’il écrivait, quelques mois avant d’être arrêté par la Gestapo en 1943 : « L'unité de l'Occident n’est pas une idée mais une réalité historique, dont l’unique base est le Christ ». Nos sociétés, en Occident, sont chrétiennes de naissance et leur survie dépend de la pérennité des valeurs chrétiennes. Nos principes fondamentaux et nos institutions politiques sont fondés, dans une large mesure, sur la morale de l’Évangile et sur la conception chrétienne de l’homme et du gouvernement. Nous parlons ici non seulement de la théologie chrétienne ou des idées religieuses, mais des bases de nos sociétés : le gouvernement représentatif et la séparation des pouvoirs ; la liberté de religion et de conscience ; et ce qui est le plus important, la dignité de l’être humain. Cette vérité à propos de l’unité essentielle de l'Occident a un corollaire, que Bonhoeffer a également remarqué : supprimer le Christ, c’est supprimer la seule base fiable de nos valeurs, de nos institutions et de notre mode de vie. Cela signifie que nous ne pouvons pas faire abstraction de notre histoire en raison d’une préoccupation superficielle de ne pas offenser nos voisins non-chrétiens. En dépit de tout ce que peuvent dire les "nouveaux athées", il n’y a aucun risque que le christianisme soit imposé par la force à quelqu’un où que ce soit en Occident. Les seuls "états confessionnels", dans le monde d’aujourd’hui, sont ceux qui sont dirigés par des dictatures islamistes ou athées : des régimes qui ont rejeté la croyance de l'Occident chrétien dans les droits individuels et dans l’équilibre des pouvoirs. Je voudrais souligner que la défense des idéaux occidentaux est la seule protection dont nous et nos voisins disposions pour éviter de tomber dans de nouvelles formes de répression, que ce soit du fait d’extrémistes musulmans ou de technocrates laïcistes. Mais l'indifférence envers notre passé chrétien contribue à l’indifférence envers la défense de nos valeurs et de nos institutions à l’heure actuelle. Ce qui me conduit au second gros mensonge avec lequel nous vivons aujourd’hui : celui selon lequel il n’existe pas de vérité immuable. Le relativisme est aujourd’hui la religion civile et la philosophie publique de l'Occident. Là encore, les arguments en faveur de ce point de vue peuvent sembler convaincants. Étant donné le pluralisme du monde moderne, il peut paraître raisonnable que la société veuille affirmer qu’aucun individu, aucun groupe, n’a le monopole de la vérité ; que ce qu’une personne considère comme bon et désirable peut ne pas l’être pour quelqu’un d’autre ; et que toutes les cultures et toutes les religions doivent être respectées comme étant d’une valeur égale. Dans la pratique, toutefois, nous constatons que, s’il n’y a pas une croyance en des principes moraux et des vérités transcendantes qui soient permanents, nos institutions et notre langage politiques deviennent des instruments au service d’une nouvelle barbarie. Au nom de la tolérance nous en arrivons à tolérer la plus cruelle des intolérances ; le respect des autres cultures en arrive à nous imposer le mépris pour la nôtre ; l'enseignement du "vivre et laisser vivre" justifie que les forts vivent au détriment des faibles.

 

 

Ce diagnostic nous aide à comprendre l’une des injustices fondamentales de l’Occident aujourd’hui : le crime de l'avortement. Je sais que le droit à l’avortement est inscrit dans les lois actuelles de la quasi-totalité des pays occidentaux. Dans certains cas, ce droit reflète la volonté de la majorité et il est mis en œuvre par des moyens légaux et démocratiques. Et je suis conscient que beaucoup de gens, y compris au sein de l’Église, s’étonnent que nous, catholiques américains, continuions à placer le caractère sacré de la vie prénatale tellement au centre de notre témoignage public. Permettez-moi de vous dire pourquoi je crois que l’avortement est le problème fondamental de notre temps. Tout d’abord, parce que l'avortement pose aussi la question de la vie dans la vérité. Le droit à la vie est la base de tout autre droit de l’homme. Si ce droit n’est pas  inviolable, aucun autre droit ne peut être garanti. Ou, pour parler plus brutalement : un homicide est un homicide, si petite que soit la victime. Et voici une autre vérité que beaucoup de gens au sein de l’Église n’ont pas encore pleinement assimilée : la défense du nouveau-né et de la vie prénatale est un élément central de l'identité catholique depuis l’âge apostolique. [...] On peut en trouver la preuve dans les plus anciens documents de l’histoire de l’Église. De nos jours – alors que le caractère sacré de la vie est menacé non seulement par l’avortement, par l’infanticide et par l’euthanasie, mais aussi par la recherche sur les embryons et par la tentation eugéniste d’éliminer les faibles, les handicapés et les vieillards infirmes – cet aspect de l'identité catholique devient encore plus essentiel pour notre nature de disciples. Ce que je veux dire quand je parle de l’avortement, c’est ceci : son acceptation si largement répandue dans les pays occidentaux nous montre que, si nos institutions démocratiques ne sont pas fondées sur Dieu ou sur une vérité très haute, elles peuvent très facilement devenir des armes contre notre propre dignité d’hommes. Les valeurs auxquelles nous tenons le plus ne peuvent pas être défendues uniquement par la raison ou simplement pour elles-mêmes. Elles n’ont pas d’auto-affirmation ni de justification "interne". Il n’existe pas de raison intrinsèquement logique ou utilitaire en vertu de laquelle la société devrait respecter les droits de l’homme. Il y a encore moins de raison de reconnaître les droits de ceux dont la vie impose une charge à autrui, comme les enfants dans le sein de leur mère, les malades en phase terminale, ou les handicapés physiques ou mentaux. Si les droits de l’homme ne viennent pas de Dieu, alors ils dépendent de conventions arbitraires entre les êtres humains. L’État existe pour défendre les droits de l’homme et pour favoriser l'épanouissement de l’homme. L’État ne peut jamais être la source de ces droits. Quand l’État s’arroge ce pouvoir, même une démocratie peut devenir totalitaire. Qu’est-ce c’est que l’avortement légalisé, sinon une forme de violence intime qui se drape dans la démocratie ? La force de la loi est donnée à la volonté de puissance du fort pour tuer le faible.

 

 

C’est dans cette direction que nous Occidentaux sommes en train d’avancer. [...] Dans les années 60, Richard Weaver, un philosophe américain spécialiste des questions sociales, écrivait : « Je suis absolument convaincu que le relativisme finira par aboutir à un régime de force ».Il avait raison. Il y a une sorte de "logique interne" qui conduit le relativisme à la répression. C’est ce qui explique le paradoxe des sociétés occidentales qui peuvent prêcher la tolérance et le respect des diversités tout en sapant de manière agressive et en pénalisant la vie catholique. Le dogme de la tolérance ne peut tolérer la conviction qu’a l’Église que certaines idées et comportements ne doivent pas être tolérés parce qu’ils nous déshumanisent. Le dogme selon lequel toutes les vérités sont relatives ne peut pas accepter l’idée que certaines vérités puissent ne pas l’être. Les croyances catholiques qui irritent le plus profondément les orthodoxies de l'Occident sont celles qui concernent l'avortement, la sexualité, et le mariage d’un homme et d’une femme. Ce n’est pas un hasard. Ces croyances chrétiennes expriment la vérité à propos de la fertilité, de la signification et de la destinée de l’homme. Ces vérités sont subversives dans un monde qui voudrait nous faire croire que Dieu n’est pas nécessaire et que la vie humaine n’a pas de nature ou de but intrinsèques. L’Église doit donc être punie parce que, en dépit de tous les péchés et de toutes les faiblesses des gens qui la composent, elle est encore l’Epouse de Jésus-Christ ; elle est encore une source de beauté, de sens et d’espoir qui refuse de mourir ; elle est encore la plus irrésistible et la plus dangereuse hérétique du nouvel ordre du monde. [...] Nous ne pouvons et nous ne devons pas abandonner le dur travail que constitue un dialogue honnête. Loin de là. L’Église a toujours besoin de chercher des amitiés, des points d’accord et des façons d’argumenter de manière positive et raisonnable sur la place publique. Mais il serait stupide d’attendre de la gratitude, ou même du respect, de la part de nos actuelles classes dirigeantes dans les domaines de la politique et de la culture. L'imprudence naïve n’est pas une vertu évangélique. À toutes les époques, l’Église est tentée d’essayer de s’entendre avec César. Et il est très vrai que l’Écriture nous dit de respecter ceux qui nous gouvernent et de prier pour eux. Nous devons avoir un grand amour pour le pays que nous appelons notre patrie. Mais nous ne pouvons jamais rendre à César ce qui est à Dieu. En premier lieu, nous devons obéir à Dieu ; les obligations vis-à-vis du pouvoir politique viennent toujours en deuxième position. [...] Nous vivons à une époque où l’Église est appelée à être une communauté croyante de résistance. Nous devons appeler les choses par leur nom. Nous devons combattre les maux que nous voyons. Et, point très important, nous ne devons pas nous bercer de l’illusion selon laquelle, en nous associant aux voix du laïcisme et de la déchristianisation, nous pourrions d’une façon quelconque adoucir ou changer les choses. Seule la vérité peut rendre les hommes libres. Nous devons être des apôtres de Jésus-Christ et de la Vérité qu’il incarne.

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commentaires

R
Vous dites : : " Dans le "De Veritate" par exemple, question 16 et 17. "<br /> <br /> _ pourriez-vous me placer un lien. Merci.
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A
Allez le lire de vous même. De plus, ces "débats" qui vous essayez de mettre en avant appartiennent maintenant au passé. Il a été démontré, par des théologiens bien plus compétents que vous, que DH n'est nullement contradictoire avec Quanta Cura. Allez étudier par exemple la thèse monumentale du père Basile Valuet sur ce sujet.
R
J'oubliais ; vous dites que " C'est la doctrine catholique de toujours. Saint Thomas d'Aquin ne disait pas autre chose. "<br /> Citez-moi le ou les passages où saint Thomas " disait la même chose ". Merci.
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A
Contrairement à ce que vous dîtes, l'Église affirme toujours que l'erreur n'a pas de droit. Relisez le catéchisme au N°2108. Vous affirmez que l'erreur n'a pas de droit (et vous avez raison) tout en faisant vous-même la promotion de l'erreur en affirmant des contre-vérités objectives sur la doctrine de l'Église (Catéchisme de l'Église catholique N°2108 ; Léon XIII, Libertas præstantissimum).<br /> <br /> Depuis touours, l'Église combat l'erreur dans la dignité de la personne. Vous ne pouvez pas combattre l'erreur en combattant la dignité des personnes, à travers notamment des consciences parfois "invinciblement erronées" (St Thomas d'Aquin, De Veritate), comme c'est le cas actuellement pour vous. Encore une fois, je ne suis aucunement embarassé de ce débat, bien au contraire. Mais force est de constater que vous n'avez pas le niveau. Désolé de vous le dire.<br /> <br /> Dignitatis Humanae ne protége pas l'erreur objective. Où voyez-vous cela ? Encore une fois, l'enseignement officiel de l'Église affirme EXPLICITEMENT l'inverse (N°2108). L'erreur n'a pas de droit.
R
Oké ! Je vois que vous vous désistez. Vous ne semblez pas être exercé au débat de ce genre. Ou peut-être êtes-vous embarrassé devant le sujet, dont vous semblez ne pas comprendre vraiment la notion de " la liberté religieuse " enseignée avant V 2 et après, de n'y voir aucune différence ; puisque vous me renvoyez à des ouvrages sans en extraire passages pertinents, ni donner de lien. <br /> <br /> Avant V 2, l'Église enseignait qu'en publique seule l'Église Catholique, donc la vérité, y avait droit ( lisez comme il faut ce que j'ai placé de Pie IX).<br /> Et depuis V 2, toutes les "religions", y ont droit, et non seulement droit, mais en communions de prière et même d'eucharistie en certains cas, avec les "catholiques" ; quand l'Église défendait de telles unions. <br /> <br /> Ce n'est pas d'ordre disciplinaire, mais c'est en relation directe avec la foi, avec le Dogme. <br /> <br /> Avant de vous quitter, j'aimerais savoir si, selon vous, je dis bien selon vous, une secte sataniste à droit d'exprimer publiquement sa doctrine et de rendre son culte au diable, et en faire la promotion ?<br /> Si vous dites non, <br /> 1. - alors pourquoi permettre à une fausse religion de propager sa doctrine et rendre son faux culte publiquement, et même en communion avec des "catholiques" ? <br /> 2. - pourquoi refuser à une secte sataniste qui est en droit d'user de la liberté religieuse qui dit selon V 2 que tous ont droit d'exprimer leur opinion publiquement ? ( Liberté religieuse aux États-Unis : inauguration d’une « église » sataniste : http://www.medias-presse.info/liberte-religieuse-aux-etats-unis-inauguration-dune-eglise-sataniste/40655/ )<br /> <br /> * Petit extra qui montre que V 2 est en harmonie avec la franc-maçonnerie, puisque Jean-Paul II embrassa le Coran et que François a dit au musulman de rester fidèle au Coran :<br /> <br /> " Et cependant telle est bien la théorie maçonnique ; la Bible, le Koran, les Védas, les Zend-Avesta sont d'égale valeur à ses yeux ; ils sont tous des « Livres de la Loi » et par conséquent, elle a pour eux un respect égal. "<br /> <br /> ( Page 170-71, avant-dernier paragraphe, de l'ouvrage :ÉTUDE SUR LA FRANC-MAÇONNERIE AMÉRICAINE - Par Arthur Preuss - ouvrage approuvé par l'Église catholique - 1908 : https://archive.org/stream/etudesurlafrancm00preu#page/170/mode/2up )<br /> <br /> Que Dieu vous éclaire.
A
Dans le "De Veritate" par exemple, question 16 et 17.
R
Est-ce là votre réponse : " C'est la doctrine catholique de toujours. Saint Thomas d'Aquin ne disait pas autre chose."<br /> Et est-ce qu'elle veut dire que oui ces deux citations veulent dire la même chose ? :<br /> <br /> Est-ce que ces deux phrases ici disent la même chose ? :<br /> <br /> " les citoyens ont droit à la pleine liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions, quelles qu'elles soient "<br /> <br /> et :<br /> <br /> " nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience ni empêché d'agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public "
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R
Alors, comment expliquer ces deux doctrines qui s'opposent :<br /> <br /> Pie IX : <br /> ENCYCLIQUE<br /> " QUANTA CURA."<br /> <br /> A TOUS NOS VÉNÉRABLES FRÈRES LES PATRIARCHES, LES<br /> PRIMATS, LES ARCHEVÊQUES ET ÉVÊQUES EN GRÂCE ET<br /> EN COMMUNION AVEC LE SIÈGE APOSTOLIQUE.<br /> <br /> PIE IX, PAPE.<br /> <br /> VÉNÉRABLES FRÈRES,<br /> SALUT ET BÉNÉDICTION APOSTOLIQUE.<br /> <br /> [..]<br /> <br /> En effet, vous ne l'ignorez pas, Vénérables Frères, il ne manque pas aujourd'hui d'hommes qui, appliquant à la société civile l'impie et absurde principe du Naturalisme, comme ils l'appellent, osent enseigner que « la perfection des gouvernements et le progrès civil exigent que la société humaine soit constituée et gouvernée, sans plus tenir compte de la religion que si elle n'existait pas, ou du moins sans faire aucune différence entre la vraie religion et les fausses. »<br /> <br /> De plus, contrairement à la doctrine de l'Ecriture, de l'Eglise et des saints Pères, ils ne craignent pas d'affirmer que « le meilleur gou vernement est celui où l'on ne reconnaît pas au pouvoir l'obligation de réprimer par des peines légales, les profanateurs de la religion catholique, si ce n'est lorsque la tranquillité publique le demande. » Parlant de cette idée absolument fausse du gouvernement social, ils n'hésitent pas à favoriser cette opinion erronée, fatale à l'Eglise catholique et au salut des âmes, et que Notre prédécesseur d'heureuse mémoire, Grégoire XVI, qualifiait de délire, que « la liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme, qui doit être proclamé par la loi et assuré dans tout État bien constitué; et que les citoyens ont droit à la pleine liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions, quelles qu'elles soient, par la parole, par l'impression ou autrement, sans que l'autorité ecclésiastique ou civile puisse la limiter. »<br /> <br /> Or, en soutenant ces affirmations téméraires, ils ne pensent ni ne considèrent qu'ils prêchent la liberté de la perdition, et que, s'il est toujours permis aux opinions humaines de toul contester, il ne manquera jamais d'hommes qui oseront résister à la Vérité et mettre leur confiance dans le verbiage de la sagesse humaine, vanité très-nuisible que la foi et la sagesse chrétiennes doivent soigneusement éviter, selon l'enseignement de Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même.<br /> <br /> Source, Quanta cura. S.S le Pape Pie IX - PAGES 7-8-9 : http://books.google.ca/books?id=Q1DG0Xn_7OcC&printsec=frontcover&dq=quanta+cura&hl=fr&sa=X&ei=7BsBU7mDO8f4yAHNu4DgBw&redir_esc=y#v=onepage&q=quanta%20cura&f=false<br /> <br /> <br /> <br /> ou, sur open library, là : https://archive.org/stream/lencycliquequant00mont#page/4/mode/2up<br /> <br /> ( J'ai séparé en petits paragraphes pour faciliter la lecture. Note de Roger.)<br /> <br /> Paul VI : PAUL, ÉVÊQUE,<br /> SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU,<br /> AVEC LES PÈRES DU SAINT CONCILE,<br /> POUR QUE LE SOUVENIR S'EN MAINTIENNE À JAMAIS.<br /> <br /> DÉCLARATION SUR LA LIBERTÉ RELIGIEUSE<br /> DIGNITATIS HUMANAE<br /> <br /> [..]<br /> <br /> CHAPITRE PREMIER :<br /> Doctrine générale sur la liberté religieuse<br /> <br /> 2. Objet et fondement de la liberté religieuse<br /> <br /> Ce Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté consiste en ce que tous les hommes doivent être exempts de toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu’en matière religieuse nul ne soit forcé d’agir contre sa conscience ni empêché d’agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d’autres. Il déclare, en outre, que le droit à la liberté religieuse a son fondement réel dans la dignité même de la personne humaine telle que l’ont fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même [2]. Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l’ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu’il constitue un droit civil.<br /> <br /> <br /> Source : http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_decl_19651207_dignitatis-humanae_fr.html
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A
Aucune contradiction. LIsez pour cela l'éénorme travail réalisé sur ce sujet par le père Basile Valuet (Barroux).
R
Bonjour ; j'ai bien aimé le texte ; il me semble bien catholique. Il y a deux citations, l'une de Lubac, soupçonné par le Saint-Office de modernisme, et l'autre un luthérien, étrange quand il y aurait tant de catholiques qui auraient pu être cités. On y parle de vérité, mais on ne semble pas voir du tout que "vatican II" possède un langage fourchu. Que la Contre-Église qui était latente, incrustée et subversive dans les rangs catholiques, a fini par faire surface et se substituer à la véritable Église catholique et lui faire écran et l'éclipser comme l'avait prédit la Vierge Marie à La Salette. On y parle de défendre la vérité, et c'est ce que l'on fait nous en dénonçant cet oecuménisme qui ralie toutes les religions au détriment de la vérité ; oecuménisme qui n'est nul autre que la formation d'une religion mondiale composée de toutes les croyances, et vidée du surnaturel. On est en train à l'heure actuelle de réhabiliter Luther, cet apostat qui a fait tant de ravage. "Paul VI" a substitué un nouveau rite de la messe calqué sur celui sacrilège de Cranmer ; il a modifié le sacrement de l'ordre et l'a imposé en 68. Lorsqu'on parle de Tradition aujourd'hui, on nous associe à des ringard attachés au passé, quant on devrait voir que la Tradition de pair avec les saintes Écritures, que c'est ça la parole de Dieu, La Révélation. Je ne suis pas Lefebvriste, il s'est écartelé dans une position insoutenable, quant il lui aurait fallut condamner comme moderniste ce contre-concile au langage fourchu, et que ses papes n'étaient en rien légitimes, et que donc tout ce qu'ils ont fait était invalide, car n'étant pas de l'Église catholique, mais de la Contre-Église maçonnique. Votre texte qui me semble celui d,un catholique, me porte à croire en votre sincérité, c'est pourquoi j'ose y répondre. Je ne suis qu'un laïc baptisé en 50, affilié à aucun mouvement, et confiné dans sa demeure avec mon seul vieux missel et mon rosaire. Avec quelques rares amis, par un concours de circonstance nous avons un forum de défense de la vérité où nous dénonçons du mieux qu'on le peut les dérives et manigances de ces intrus imposteurs au Vatican. En voici le lien, en espérant vous y voir, ne serait-ce que sous un pseudonyme : http://messe.forumactif.org/forum
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A
C'est la doctrine catholique de toujours. Saint Thomas d'Aquin ne disait pas autre chose.
R
Est-ce que ces deux phrases ici disent la même chose ? : <br /> <br /> " les citoyens ont droit à la pleine liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions, quelles qu'elles soient "<br /> <br /> et :<br /> <br /> " nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience ni empêché d'agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public "
A
Vatican II et le Magistère post-conciliaire restent et sont dans la Tradition de toujours. La Vérité n'est nullement relativisée. Ne confondez pas les "catholiques" qui ne sont pas fidèles à la doctrine officielle d'avec le Magistère officiel, qui affirme bien souvent l'inverse de ce que ces "catholiques" affirment.<br /> <br /> Ce que vous écrivez est grandement exagéré. Jésus-Christ nous a promis une chose infaillible : "les portes de l'Enfer ne l'emporteront pas".